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Babylon (sur OCS)
Sortie
le 30/10/2024
De Damien Chazelle avec Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jean Smart, Jovan Adepo, Li Jun Li et Tobey Maguire
Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, Babylon retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.
On connaissait le goût immodéré du réalisateur, scénariste et producteur Damien Chazelle pour la musique au style différent et cela à travers plusieurs de ses films, le jazz dans Whiplash et la comédie musicale dans La La Land. Cette fois, il a un peu mixé les 2 genres en fond sonore sous la forme d’une B.O. particulièrement imposante, confiée à Justin Hurwitz, compositeur attitré de tous ses longs métrages. Si la musique a un rôle non négligeable à jouer ici, c’est que le scénario, complètement fictif, aborde une période assez particulière du cinéma américain, pendant son âge d’or au moment du passage du muet au parlant, et cela au sein de la grande Mecque des studios hollywoodiens. Son hommage non déguisée, voire appuyée au monde du cinéma de cette époque, se reflète dans les moindres détails et, de ce côté-là, ça ne manque vraiment pas d’excès visuels comme s’ils avaient été conçus sous acide (« la vie est une fête »), que ce soit lors de soirées folles, délirantes, pour ne pas dire allumées limite disjonctées (bien loin des anciennes nuits cannoises pendant le festival de Cannes !) ou d’un tournage à l’ambiance dingue, déjantée, exagérément azimutée (la fabrication de scènes d’un film comme vous n’en avez encore jamais vues). Il a fort à parier que le casting a du s’amuser comme un fou, lâché sans retenue dans cette atmosphère déglinguée, dans « cet endroit le plus magique au monde ! ». Autour d’un montage pour le moins psychédélique et même épileptique, vont se croiser plusieurs personnages à la destinée plus que moins hasardeuse entre ascension et chute, pour quelques-uns apprentis amateurs fort ambitieux, vers la gloire soudaine et la célébrité fulgurante, proches d’une météorite qui file dans le ciel en un éclair, et pour d’autres pourtant installés et reconnus, à travers une lente et inexorable descente vers l’oubli sur fond de plongeon dans la médiocrité. Et pour chacun des protagonistes, le droit à une belle tirade à marquer d’une pierre blanche, d’abord celle de Brad Pitt (débonnaire), puis celle de Margot Robbie (magistrale) et, enfin, celle de Jean Smart (pertinente). Si le temps est révolu pour certains (« c’est plus grand qu’eux »), ils vont vite déchanter en finissant mal voire très mal. Voilà donc une ode aussi nostalgique que démesurée de ces temps certes révolus mais restés magiques dans notre esprit, qui plaira à bon nombre d’entre vous et cela malgré sa durée presque exponentielle (3h10).
C.LB
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