|
Bis repetita (sur Canal + Cinéma(s)
Sortie
le 21/12/2024
De Emilie Noblet avec Louise Bourgoin, Xavier Lacaille, Francesco Montanari, Noémie Lvovsky, Rosie Boccardi, Elias Donada, Gabrielle Garcia, Stylane Lecaille et Issa Perica
Delphine, prof de lettres désabusée, a un deal bien rôdé avec ses élèves : ils lui fichent une paix royale, elle leur distribue des 19 sur 20. Mais la combine se retourne contre elle quand ses excellents résultats (fictifs) propulsent sa classe au championnat du monde de latin, à Naples. Comble du cauchemar, c'est le neveu très zélé de la Proviseure qui est choisi comme accompagnateur. Pour sauver l’option « latin », et surtout sa situation confortable, Delphine ne voit qu’une solution : tricher !
Présenté de la sorte, on se demande bien si ce genre d’histoire sera capable d’attirer de manière conséquente un public de spectateurs, tant on se pose la question de savoir si le latin peut être véritablement la base d’un scénario de film. Eh bien la preuve, c’est cette comédie qui essaye tant bien que mal de (nous) faire aimer cette langue « morte » sous une nouvelle forme disons originale et plus ou moins humoristique. Comment ? En réunissant un parterre de personnages assez hétéroclites et bien soulignés, des bras cassés assez « démerdards » et limite caricaturaux, entre une jeune prof planquée et dépravée franchement « borderline », aussi menteuse que tricheuse, des élèves nuls mais au caractère bien trempé et à la personnalité très affichée, plus un assistant dévoué corps et âme à sa mission d’inculquer à ces lycéens quelques notions et autres rudiments autour de cette « belle » langue italique de la famille des langues indo-européennes. A ce sujet, le casting se devait forcément d’être à la hauteur de nos attentes en pareil cas : une Louise Bourgoin plus pimpante, caustique (adepte de la blagounette) et « je-m’en-foutiste » que jamais (elle a la flegme de faire des cours), un Xavier Lacaille (vu dans Budapest, L’école de la vie, et La chambre des merveilles) casse-pied plus tête à claques tu meurs, un Francesco Montanari (aperçu dans la série Romanzo criminale et dans le film Oggi spozi) en bellâtre italien qui se la joue et sûr de lui, ainsi que Noémie Lvovsky en proviseur minaudante tout sourire crispé, certes agaçante mais heureusement furtive, sans oublier les 5 jeunes actrices/acteurs qui interprètent les élèves, tous bel et bien opposés dans leurs comportements et leurs aspirations. L’ensemble forme le socle de cette improbable virée à Naples pour un concours international où moquerie va rimer avec duperie. On ne pourra pas dire que cette « fable » plutôt marrante et gentillette possède une belle mentalité et une morale à toute épreuve (…de latin ?) mais elle ne se pose aucune limite ni question quant à l’image donnée de l’enseignement scolaire et quant à se moquer voire ridiculiser ouvertement les normes imposées par l’éducation nationale en cette (ancienne) matière. Même si tout finit par leur réussir, aussi bien au classement de ce concours - grâce à leurs improbables combines – qu’en amour naissante – inévitablement prévisible entre la prof et son assistant -, on ne ressent aucune réelle empathie envers ce groupe assez mal assorti qui saute les étapes avec une facilité déconcertante et sans aucune pression apparente pesant sur leurs épaules. En résumé, du niveau (moyen assuré) d’un téléfilm au scénario cousu de fils blancs, sans la prétention de vouloir tenter de nous faire croire à ce jeu de dupes, adeptes de l'embobinage, de la triche et de la mauvaise foi affichés !
C.LB
|