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Argylle (sur Canal +)
Sortie
le 15/11/2024
De Matthew Vaughn avec Bryce Dallas Howard, Henry Cavill, Sam Rockwell, Bryan Cranston, Catherine O’Hara, John Cena, Samuel L.Jackson et Dua Lipa (les 15, 16, 20 et 29/11)
L'histoire suit le plus grand espion du monde alors qu'il est pris dans une mission à travers le monde.
Présenté de la sorte, on se demande bien ce que cache un tel synopsis aussi succinct et évasif qu’il puisse l’être aux premiers abords. Néanmoins, à premières vues, il semble que ce soit une sorte de remake (assez revu et corrigé) autant de A la poursuite du diamant vert (avec Michael Douglas) – pour ce qui est du rôle d’une romancière célibataire et mal dans sa peau, limite vieille fille - que du Magnifique (avec Jean-Paul Belmondo) - là où le héros d’un roman d’espionnage, un agent secret « beau gosse tiré à 4 épingles et à la coupe ridicule », n’est finalement que le double inversé de sa créatrice complexée, c’est-à-dire un personnage complètement fictif qui vit mille et une aventures à la fois trépidantes et dangereuses à sa place. D’où l’occasion de voir des clichés plutôt éhontés autour d’une grosse cylindrée (bonjour les effets spéciaux à gogo question cascade), d’une belle pépée (la chanteuse Dua Lipa dans un second rôle réduit à sa plus simple expression), de situations détournées (que de scènes inutiles, telle que la danse orchestrée par nos 2 héros lors d’une tuerie visuellement très chorégraphiée, un moyen comme un autre de tenter de nous arracher quelques sourires !), et le tour est joué. Le problème est que tout cela sent à plein nez l’attitude posée voire statique, la caricature forcée à outrance, les dialogues rallongés (beaucoup de blablas de remplissage !), bref, l’excès en tout genre façon pub commercial bien trop léchée pour être totalement honnête. S’il n’y avait pas l’acteur Sam Rockwell pour relever un peu le niveau (son allusion au monstre, le tueur en série Jeffrey Dahmer, n’est pas anodine !), ainsi que le reste des interprètes à travers des prestations appuyées pour ne pas dire exagérées, on pourrait croire – à juste titre – que le réalisateur Matthew Vaughn s’est fait plaisir en plagiant de manière éhontée sa fameuse trilogie Kingsman, tant les références sont légions : histoire à la James Bond particulièrement invraisemblable qui fait vraiment tout pour qu’on n’y croit pas une seule seconde avec des situations et actions irréelles jusqu’à l’absurde ; lieux dépaysants évocateurs mais ne portant que le nom qu’on veut bien lui accordé (on nous dit être à Hong Kong, en Grèce, à Londres, à Chicago, en France et dans la Péninsule arabique, encore faut-il les reconnaître !) ; belle BO sur fond de disco avec Barry White et de pop/rock avec « Now and then », la dernière chanson exhumée des Beatles, une façon de noyer le poisson en se faisant passer pour un être branché. Quand « ça ne vient pas », ça ne vient pas : c’est que derrière ce blockbuster affiché 4 étoiles (à défaut d’être vraiment prestigieux) se cache une production à l’emporte-pièce, certes très ébouriffante à voir mais excessivement délirante, lourde et longue à regarder pendant 2h20. En résumé, difficilement capable de remporter tous les suffrages, si ce n’est peut-être chez des ados, cible privilégiée de ce type de long métrage « pop-corn » plutôt aseptisé qui ne se creuse pas (trop) la tête à chercher à être autrement voire différent.
C.LB
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