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Bob Marley – One love (sur Canal +)
Sortie
le 25/12/2024
De Reinaldo Marcus Green avec Kingsley Ben-Adir, Lashana Lynch, Michael Gandolfini, Tosin Cole, James Norton et Nadine Marshall (les 25 et 29/12 + 01, 03, 10, 12 et 16/01)
Bob Marley: One Love célèbre la vie et la musique d'une icône qui a inspiré des générations à travers son message d'amour et d'unité. Pour la première fois sur grand écran, découvrez l'histoire puissante de Bob Marley, sa résilience face à l’adversité, le chemin qui l’a amené à sa musique révolutionnaire.
Se devait-on de toucher d’une manière ou d’une autre à la sacro-sainte image de Bob Marley, cette légende du reggae qui a popularisé ce genre de musique à travers toute la planète ? Difficile en effet de réaliser un biopic sur une telle (super)star sans un peu l’écorner ou bien trop l’accentuer au passage ! Mais il était impensable non plus de ne pas retracer à l’écran son incroyable trajectoire, pavée il est vrai de situations plus que moins mouvementées autant les unes que les autres. Entre flash-back assez rapides sur son enfance, attentat contre sa personne, travail chez lui ou en studio d’enregistrement, concerts ici et là – dont certains gratuits « pour la paix » - afin de porter sa belle parole de par les mers, les presque 1h50 de pellicules ne suffisent pas à parcourir la formidable destinée de cet artiste hors du commun. Encore fallait-il éviter bien des écueils du style ésotérique (notamment à travers l’esprit jamaïcain et le mouvement rastafari), mystique (il y a du « Jah » par-ci, du « Rastafari » par-là, et du « Yeah man » un peu partout), sans oublier d’unité et d’amour universel (« Je vis pour le peuple ») ! Là-dessus, on n’échappera malheureusement pas aux éternelles expressions de circonstance (« Ma musique est une arme » ; « Cet album va transmettre mon message au monde entier »), aux habituelles réactions (entre autres celles de pathos, de pleurs et de lourds regards chargés de significations), sans oublier aux différents plans (avec une BO qui reprend quasiment tous ses tubes à la pelle telle une compilation bien orchestrée) autour de la « cool attitude » : d’ailleurs, à ce sujet, l’acteur britannique Kingsley Ben-Adir (vu dans One night in Miami et Barbie), qui endosse le difficile rôle de Bob (sans pourtant lui ressembler, excepté les dreadlocks et encore !), a l’air constamment « shooté » (et pour cause !). Il a beau avoir été choisi pour interpréter ce « jeune lion », il n’en est pas moins excent d’une vraie présence à l’image (alors que Bob Marley était un leader charismatique), d’autant que sa manière de travailler et de composer ses hits, devenus tous des standards, semble avoir été d’une telle facilité et d’une telle évidence que l’on a l’impression qu’il en pondait à tour de bras. Le réalisateur Reinaldo Marcus Green (La Méthode Williams ; Good Joe Bell) semble tâtonner sans véritablement trouver la bonne approche pour parler de celui qui a permis à la musique jamaïcaine de connaître une audience internationale. Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir ici quelque peu « romancé », fait des impasses , filmé des anecdotes et oublié des pans entiers de sa brillante carrière, elle qui fut marquée par quasiment 20 ans de succès mondial et qui a inspirée des générations de musiciens ! Néanmoins, on est bien loin des adaptations cinématographiques faites sur d’autres icônes de la chanson comme Freddie Mercury avec Bohemian Rhapsody, Elton John avec Rocket man, Elvis de Baz Luhrmann ou encore Whitney Houston avec I Wanna Dance with Somebody de Kasi Lemmons - en attendant celles de Michael (Jackson) d'Antoine Fuqua, Back to black (sur Amy Winehouse) de Sam Taylor-Johnson, et Monsieur Aznavour (avec Tahar Rahim) de Mehdi Idir & Grand Corps Malade -.
C.LB
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