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La belle histoire de Coline Serreau (jusqu'au 23 décembre)

le  14/10/2024   au théâtre Michel, 38 rue des Mathurins 75008 Paris (tous les lundis à 20h sauf le 18/11)

Mise en scène de Coline Serreau avec Coline Serreau écrit par Coline Serreau




« Depuis que je suis née, j’ai passé ma vie sur les planches, ou sur les tournages. Les seuls endroits où je me sens vraiment chez moi, ce sont les théâtres et les cinémas ». C’est ainsi que Coline Serreau, la cinéaste, réalisatrice, entre autres, de « la Crise» résume son existence. « Je vais un peu parler de ce que je connais. Moi ». Les choses sont claires dés le début, « la belle vie de Coline Serreau » sera autobiographique, Coline Serreau va y parler de Serreau Coline, mais c’est en toute simplicité et bonhommie qu’elle va le faire.
On apprend ainsi qu’elle grandit à Dieulefit (quel beau nom !) et qu’elle est scolarisée dans une école aux méthodes pédagogiques innovantes, où participation active et liberté sont les piliers de l’éducation. Liberté, c’est d’ailleurs le mot clé de Coline Serreau, fille d’un metteur en scène et d’une agrégée de lettres sans le sou, chez qui la télévision n’a fait qu’une très brève incursion. Très vite, la jeune fille se met ainsi à l’écriture. Plus tard, elle intégrera la nouvelle école de cirque montée par Annie Fratellini. Curiosité, c’est le deuxième maitre mot de la vie de celle qui cumule encore les qualités d’autrice-réalisatrice, comédienne et cheffe de chœur.
Alors, certes, le récit est parfois hésitant, et on regrette que la comédienne multi-talents compte un peu trop sur sa capacité d’improvisation en proposant un texte insuffisamment écrit. Mais force est de constater que le spectacle connait un point de bascule lorsque Coline Serreau sort de l’autobiographie stricte pour raconter ce qu’elle connait le mieux : la scène et les tournages. C’est l’occasion pour elle de dérouler quelques anecdotes puisées dans ses 30 ans de théâtre et de cinéma. Après une phase de mise en forme, le corps et l’esprit vif de la comédienne semblent soudain se déployer, comme portés par les rires qui fusent.
Pour notre part, nous retiendrons l’histoire hilarante de cette représentation calamiteuse d’Othello à Paris, un festival de catastrophes engendrées par la conjonction entre tradition et modernité, entre caillebotis et talons hauts. Forme hybride, entre narration parfois décousue, seule en scène, et conférence agrémentée d‘extraits de films, « La belle histoire de Coline Serreau » séduit le spectateur par son évidence et sa simplicité, une simplicité qui semble animer la réalisatrice d’un film qui, sous le titre de « 3 hommes et un couffin » réunit en 1996, 13 millions de spectateurs.

Eric Dotter



 
 
 
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