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The bikeriders
Sortie
le 19/06/2024
De Jeff Nichols avec Austin Butler, Jodie Comer, Tom Hardy, Norman Reedus, Mike Faist, Boyd Holbrook et Michael Shannon
Dans les années 1960. L'ascension d'un club de motards fictif du Midwest vu à travers la vie de ses membres passant d'un lieu de rassemblement pour les marginaux locaux à un gang plus dangereux.
On les appelle plus communément les « bikers », ces fameux motards en blouson noir « Perfecto », plus ou moins jeunes mais fort bruyants, immortalisés à l’écran notamment par l’impressionnante prestation de Marlon Brando dans « L’équipée sauvage » de Làzlo Benedk sorti en 1953. Dans ce film-là, il incarnait le personnage de Johnny – prénom que porte ici Tom Hardy –, un motard rebelle qui exprime toute la révolte d’une génération avec l’aide de sa bande. 70 ans plus tard, c’est un peu la même histoire qu’on nous resserre, celle de ces têtes brulées, qui se font appeler ici The Vandals (de Chicago) et passent leur temps à chevaucher leurs grosses cylindrées, si ce n’est pas à boire, à fumer et à se battre. Inspiré de faits réels et tiré d'un livre de photographies de Danny Lyon, The movement, publié en 1967, cette production de presque 2 heures nous trimballe au beau milieu d’un « Motorcycle Club » composé de vrais paumés (avec la gueule de l’emploi….que la majorité n’a pas d’ailleurs !), qui ne savent que rouler, cloper, se saouler et cogner. Effectivement question bagarres, ils ont de quoi frapper dur, pour un rien et pas uniquement avec le dos de la cuillère ! Côté clichés, on a le droit à beaucoup « de bruit et (assez peu) de fureur », à une suite de saynètes assez lentes, avec aucune émotion palpable et sans grande consistance scénaristique, à des réflexions de comptoir (pour ce qui est de la profondeur d’esprit, il faudra repasser !), ainsi qu’à pas mal de remplissage narratif avec à la clé autant de redites, un moyen comme un autre de donner l’impression d’avoir bien (r)empli et surtout garni son contrat « cinéma ». On ne peut pas dire que le réalisateur Jeff Nichols (Take shelter ; Mud – sur les rives du Mississippi ; Midnight special ; Loving) réussit à briller cette fois par une grande inspiration scénique, se contentant d’enquiller pêle-mêle des situations sans véritable suite ni grand intérêt (il utilise une voix off pour narrer toute l’histoire), où ces (pauvres) gars – et une fille - semblent s’ennuyer à cent sous de l’heure. Certes, ils ont des figures de voyous de circonstance – avec des traits à la Johnny Depp qui se la joue, celle d’Austin Butler (Elvis ; Dune – 2ème partie) est assez caricaturale -, mais qui ne respirent pas toujours l’intelligence (c’est Tom Hardy le plus à plaindre dans l’affaire !). Restent des images stylées et une BO bien rock entièrement estampillée d’époque : c’est un peu court et vide pour représenter l’âge d’or d’un club - même imaginaire - de motocyclistes en goguette perpétuelle !
C.LB
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