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El profesor
Sortie
le 03/07/2024
De Maria Alché et Benjamin Naishtat avec Marcelo Subiotto, Leonardo Sbaraglia, Julieta Zyberberg, Mara Bestelli, Lali Esposito et Alejandra Flechner
Professeur terne et introverti, Marcelo enseigne depuis des années la philosophie à l’Université de Buenos Aires. Un jour, se présente enfin l’occasion de briller : suite au décès de son mentor, il est pressenti pour reprendre sa chaire. Mais voilà que débarque d’Europe un autre candidat, séduisant et charismatique, bien décidé lui-aussi à briguer le poste.
On pourrait aisément être quelque peu réticent voire récalcitrant à l’idée d’assister à un cours de philosophie, de plus politique, d’autant que les premières minutes du film nous y plongent inéluctablement. Passé ce genre de « prologue » théorique plein de « sagesse », on découvre l’existence d’un enseignant particulièrement timide, effacé, corporatiste sans être négatif et nostalgique d’antan. L’existence ne lui fait pas de cadeau, jouant de malchance face à son quotidien plus ou moins chamboulé. La cause : la mort subite de son guide (il était son bras droit et donc titulaire rêvé) et, surtout, l’arrivée d’un ancien ami et néanmoins collègue concurrent qui veut lui rafler cette chaire de philosophie tant convoitée, devenue vacante. Pour lui faire de l’ombre, ce dernier ne manque vraiment pas d’atouts : beau, décontracté, égocentrique, culotté et opportuniste comme ce n’est pas permis. Un sacré rival que notre brave professeur - et père de famille - va avoir bien du mal à contenir, d’autant qu’il subit les évènements sans trop réagir et qu’en même temps, il est sollicité de partout. On rit de ses maladresses comme de ses faiblesses mais, au fond, il nous touche par son côté insignifiant (il arrive à n’être quelqu’un que lorsqu’il donne ses cours à la fac). Bref, pour réorganiser cette chaire et maintenir le niveau de son programme d’excellence, il va falloir se battre ! Outre le fait que cette tragi-comédie dure 1h50, on trouve le temps long puisque manque de rythme, il y a tout au long de cette production. Sans être pour autant ennuyeuse, on aurait préféré assister ici à des actes de compétition plus fréquents et plus enlevés, à des joutes verbales plus soutenues et plus caustiques, à des retournements de situations plus grinçants et plus surprenants. Reste tout de même en trame de fond, une peinture économique actuelle préoccupante, au sein d’un pays en pleine austérité pour ne pas dire urgence budgétaire, notamment dans l’enseignement supérieur public. D’où la fermeture d’universités comme celle de Puan à Buenos-Aires – qui donne d’ailleurs son nom au titre original – qui clôture ce long métrage méritant mais qui peut mieux faire.
C.LB
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