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- BD : Reines et dragons / tome 1 - La petite reine de Joann Sfar aux éditions Dargaud

le  17/05/2024  





"Si je m'en sors, je vais devenir une sacrée terreur. Ouais ! Et personne viendra plus me courir sur le haricot". Ainsi pense la jeune princesse aux prises avec la horde de répugnants monstres sanguinaires qui viennent de tuer ses parents, monarques éclairés et progressistes réduits en cendres, et s'en prennent à présent à elle.
Grâce à quelques rudiments d'arts martiaux et de capoeira et, à l'aide du vieux magicien du château, elle s'en sortira et entamera une vie d'errance avec pour seul bien un drôle d'engin hérité de ses parents : une bicyclette ! Pas très utile dans ce monde dangereux, sauvage et hostile...
Mais voilà que, quand elle actionne la sonnette, un dragon apparaît, rouge, énorme et crachant comme il se doit de quoi cramer sur pied tous les méchants. Evidemment, les choses deviennent plus faciles !

De l'action, de l'humour, des orques, des forêts, des mages et un dragon...Et au milieu de tout ça, une jeune princesse badass aux cheveux bleus, bien décidée à s'inventer un destin. Grand amateur d'héroic fantasy et de jeux de rôles, Joann Sfar a mis tout ce qu'il aimait dans ces 54 pages survitaminées et éclatantes de couleurs ! Et comme il a la jubilation généreuse, "Flapou ! Pouflap ! (font les ailes du dragon)", il invite petits et grands à le suivre pour un festival de massacres sanguinolents et de punchlines assassines.
Toute résonnance avec notre monde contemporain n'étant absolument pas fortuite, cette aventure menée tambour battant prend aussi des accents de fable politique pour aborder la question des usages légitimes de la force dans nos sociétés, notamment dans le cas des violences faites aux femmes. Une thématique que l'on pourrait retrouver dans de prochaines histoires complètes de la série Reines et dragons.

-L'auteur : Joann Sfar est né à Nice, le 28 août 1971, dans une famille juive ashkénaze d'origine ukrainienne côté maternel, séfarade originaire d'Algérie, côté paternel. Orphelin de mère à l'âge de 3 ans, il prend le crayon pour refuge. Après des études de philosophie, il rejoint Paris pour y faire les Beaux-Arts, où il enseigne aujourd'hui. Figure de proue d'une génération de dessinateurs qui réinventa le langage de la bande dessinée dans les années 1990, il signe ses premiers projets à L'Association, Delcourt et Dargaud. Seul ou en collaboration, il a signé plus de cent cinquante albums, parmi lesquels, pour les plus célèbres, "Le Petit Vampire" (Delcourt/Rue de Sèvres) pour la jeunesse, la série des "Chat du rabbin" (Dargaud) ou encore ses "Carnets", dont le dernier "On s'en fout quand on est mort" (Gallimard BD) paraît en 2022. Joann Sfar a également dirigé une collection de livres jeunesse chez Bréal, puis chez Gallimard (Bayou).
En 2022 il réalise "La Synagogue" (Dargaud), une BD qui marque sans doute le début de son épopée la plus intime ou le dessinateur ose enfin raconter ses vraies aventures d'adolescence, un récit qui rappelle la permanence des extrémismes politiques et la nécessité de les combattre.
En 2023, il publie "Riviera", un polar dessiné en noir et blanc (éditions Sonatine).
En 2024, chez Dargaud, paraît une nouvelle oeuvre autobiographique, "Les idolâtres" et Joann s'attelle à une aventure aux traits d'Heroic Fantasy, "Reines et Dragons" (Dargaud).
Auteur de plusieurs romans sans images ("L'Éternel", "Comment tu parles de ton père", "Le Niçois", etc.), ce fou de cinéma a également réalisé plusieurs longs métrages ("Gainsbourg, vie héroïque", "Le Chat du rabbin"...), qui lui ont valu deux César (celui du premier film en 2011 et celui du meilleur film d'animation en 2012).



 
 
 
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