en 
 
 
cinema

 
 

Le médium

Sortie  le  10/07/2024  

De Emmanuel Laskar avec Emmanuel Laskar, Louise Bourgoin, Noémie Lvovky, Maud Wyler, Alexandre Steiger, Maxence Tual et Christophe Paou


Michael cumule les tracas. Il n’accepte ni sa rupture amoureuse, ni l’héritage de sa mère récemment décédée : le don de communiquer avec les morts.
Débordé par son chagrin, il refuse d’assumer sa vocation de Médium. Mais sa rencontre avec Alicia, jeune artiste charismatique convaincue de la présence de son mari décédé, va le pousser à changer d’avis …


Loin de jouer la carte du « métier » de charlatan qui sommeille en tout devin ou extralucide qui se respecte à peine mais qui au fond ne respecte pas les autres, abusant copieusement de leur crédulité, cette comédie sentimentale légère, au ton désinvolte et un peu décalé, à la limite de l’improvisation d’ailleurs, dépeint les affres de la disparition d’un être cher à travers le caractère et la personnalité de plusieurs individus aux prises avec, soit le réel besoin de « retrouver » le ou la disparu(e), soit le profond désir de se débarrasser de ce « don » quelque peu embarrassant.
Le personnage principal, campé par le flegmatique Emmanuel Laskar (qui fait également office de réalisateur : souvenez-vous de Calme ta joie !)), voit les esprits depuis qu’il est tout petit puisqu’il a hérité de sa maman la possibilité d’échanger avec les défunts. Bref, ce médium de mère en fils ne sait pas trop comment s’y prendre pour canaliser au mieux ce « cadeau » du ciel, cette aptitude à parler avec ceux et celles de l’au-delà. Face à lui, il a Louise Bourgoin, pétillante, malicieuse, pimpante, fine et rayonnante, irradiant ce film de sa présence en veuve fragile mais séductrice qui entend des sons dans sa maison. Ce duo assez différent illumine joyeusement ce long-métrage contemplatif, aussi « spirituel » qu’absurde.
Outre ce tandem qui fonctionne plutôt bien, cette production pêche néanmoins par manque de tenue scénaristique – l’histoire tourne en rond, étant plus une suite de saynètes qu’un script vraiment structuré -, s’amusant à respirer l’air du temps qui passe et à suivre l’atmosphère ambiante qui s’en dégage, le tout de manière lente et posée, pas sérieuse pour 2 sous, où tous les cas de figure peuvent être abordés sans qu’ils puissent nous paraître une seule fois réels. D’où un final gentiment grotesque lorsque notre « héros » se fait exorciser par un prêtre en pleine imprécation via l’aide d’Internet. Quoi qu’il en soit, on se laisse doucement mener par le bout du nez pendant une courte durée - 1h20 -, s’extasiant devant la sublime maison varoise (de l’héroïne principale), vue notamment dans le film de Yann Gozian, Visions, sorti en 2023.

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique