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Je vis avec Freddie Mercury (à Avignon jusqu’au 21 juillet)

le  29/06/2024   au théâtre Les Lucioles, 10 rue du rempart Saint-Lazare 84000 Avignon (à 22h20 relâches les lundis)

Mise en scène de David Furlong avec Thierry Margot écrit par Thierry Margot




Pas facile et encore moins évident de rentrer dans la peau de l’une des figures les plus emblématiques et les plus charismatiques du rock mondial ! Interpréter, du moins « être » Freddie Mercury sur scène, c’est plutôt assez casse-gueule, c’est se mettre carrément en danger en plaçant la barre très très haute sur l’échelle de la comparaison ! Pourtant, Thierry Margot, qui arbore la célèbre tenue du mémorable concert en live à Wembley en 1986, ne semble pas du tout incommodé par le peu de ressemblance probante avec l’illustre « performer », si ce n’est une fine moustache, un torse nu et velu, ainsi que des mimiques de rock-star comme aimait tant en jouer le chanteur de Queen.
Fort de cet accoutrement qui néanmoins lui sied à merveille, le comédien s’en sert pour raconter à un rythme particulièrement cadencé limite speedé, le parcours d’un homme (est-ce le sien ?) depuis son adolescence jusqu’à sa vie d’adulte, qui se réfugie derrière l'icône du rock, avec ses hauts mais surtout ses bas. Alors, autobiographique ? Sans aucun doute par bien des côtés mais là n’est pas l'unique motif de ce one-man-show réglé avec une précision d’horloger. Entre un jeu de lumières parfaitement orchestré et des extraits, souvent très courts, de certains des tubes du groupe britannique, la synchronisation est maîtrisée à son apogée, au millimètre près.
Petit à petit, la métamorphose s’opère inexorablement devant nos yeux : Thierry se transforme en un parfait sosie de Freddie, de par sa présence physique et son mimétisme scénique que n’aurait sûrement pas renier le principal intéressé, le personnage ici concerné. On sait très bien qu’il a laissé un grand vide dans le monde de la musique après sa disparition (le 4 novembre 1991), et ce ne sont pas les « tribute » et autres représentations notamment cinématographiques qui nous diront le contraire. « It’s magic, magic, magic… ! ».
Indiscutablement, Thierry Margot réussi le pari fou d’être pendant 1h15 une incroyable copie presque conforme à l’original, ne manquant pas de nous montrer toute l’étendue de ses talents, tour à tour attachant, émouvant, drôle, dramatique, pianiste à ses heures perdues. De ce mixage tout en subtilité et en finesse, il en ressort grandi au moins autant que le personnage paumé qu’il incarne, en perpétuelle quête de reconnaissance. La nôtre, il l’a déjà, indéniablement !

C.LB



 
 
 
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