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- expo : "L'intime de la chambre aux réseaux sociaux" au musée des Arts décoratifs (jusqu'au 30 mars 2025)

le  15/10/2024   au musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli 75001 Paris

Mise en scène de Fulvio Irace, historien du design et de l’architecture avec 470 oeuvres écrit par ou plutôt proposé par Christine Macel, directrice du musée des Arts décoratifs




Du 15 octobre 2024 au 30 mars 2025, le musée des Arts décoratifs propose un voyage fascinant au coeur de nos jardins secrets à travers une histoire de l’intime du XVIIIe siècle à nos jours. 470 oeuvres, peintures et photographies, mais aussi objets d’art décoratifs, du quotidien et de design, révèlent comment l’intime a évolué.
De la chambre vue par Henri Cartier‑Bresson ou Nan Goldin, des lits en fer forgé du xixe siècle au lit-clos des Frères Bouroullec, de la chaise percée à l’urinoir pour femmes, des objets de la toilette sèche à la salle de bain, de la beauté aristocratique la consommation de masse, des livres licencieux aux sex-toys, du walkman aux réseaux sociaux et à l’influence, en passant par les outils de surveillance et de protection, l’exposition montre comment l’intime s’est imposé puis s’est profondément modifié. Les frontières entre privé et public devenues plus floues et poreuses engendrent de nombreux débats.
Le commissariat général est assuré par Christine Macel, directrice du musée des Arts décoratifs avec le commissaire Fulvio Irace, historien du design et de l’architecture. La scénographie est réalisée par l’architecte italien Italo Rota.

-PRESENTATION :
À travers douze thématiques, l’exposition, présentée dans la nef du musée et les galeries latérales, s’ouvre sur un gigantesque trou de serrure. Dans une ambiance intimiste, cinq thématiques se déploient dans la galerie côté jardin autour du thème de la femme et l’intime, la chambre, les lieux de commodités, la toilette et la beauté, jusqu’au parfum.

*LES LIEUX DE COMMODITÉ :
Des objets du xviiie siècle comme le bourdaloue, pot pour uriner en public utilisé par les femmes, chaise percée ou bidets, sont mis en regard d’urinoirs et de de WC récents, comme le dernier modèle de Toto. L’invention moderne de l’hygiène et de l’intimité a modifié les lieux d’aisance qui deviennent l’objet d’interdits au xixe siècle, dont les artistes comme Judy Chicago ou Sarah Lucas se jouent au xxe siècle.

*LE FEMME ET L’INTIME :
Au xixe siècle avec l’émergence d’une classe bourgeoise, la vie professionnelle et familiale se séparent : la femme est alors maîtresse du domestique et de l’intime. Les peintres, essentiellement masculins, tel Edouard Vuillard, ouvrant le parcours, les représentent souvent dans leur intérieur. Ce n’est que progressivement, grâce aux révolutions féministes, que la « femme mystifiée » dont témoigne le livre de Betty Friedan, se dissocie de l’espace clos.

*UNE CHAMBRE À SOI :
Le mot « chambre à coucher » apparaît seulement au xviiie siècle. Une grande bibliothèque d’ouvrages liés à la chambre, de Marcel Proust à Michelle Perrot, est présentée. De Ramon Casas à Martine Locatelli, émergent de nouvelles représentations, de la sieste à la chambre d’adolescent. Le lit devient un lieu de vie pour Un homme qui dort de Georges Pérec, de travail ou de création, pour l’écrivaine Colette comme pour l’artiste Ben. De nos jours, chacun aspire à avoir « un lit à soi ».

*AU BAIN :
L’eau a longtemps été associée aux miasmes, avant que n’apparaissent les recherches modernes sur l’hygiène. La salle confronte d’anciens brocs et tables de toilette, le tub en métal du xixe siècle, représenté par Edgar Degas ou Alfred Stevens, avec la baignoire en céramique, lorsqu’apparaît la salle de bain, qui se généralise dans les années 1950. Le luxe d’hier est devenu la banalité d’aujourd’hui.

*BEAUTÉS INTIMES ET PARFUMS :
La construction de l’apparence se prépare le plus souvent à l’écart des regards extérieurs. Certains objets qui y sont associés n’ont cessé de changer, voire de disparaître selon les modes, révélateurs de tournants sociologiques. Poudriers, miroirs et rouges à lèvres dénotent une uniformité de l’apparence féminine jusqu’aux années 1960. La période récente ouvre à plus de diversité, d’inclusivité, et de fluidité des genres. Le parfum se dévoile soit dans une très grande proximité physique, soit à travers un sillage qui se partage plus volontiers. Ces deux typologies signifient donc beaucoup du rapport à l’autre que l’on souhaite instaurer, du sentir bon à l’appel à la volupté. De l’eau de Cologne au parfum Opium d’Yves Saint Laurent en passant par Tabac blond de Caron, le parfum, comme son contenant, nous révèle.

*PROMISCUITÉ ET ISOLEMENT :
L’exposition se poursuit dans la nef avec une scénographie spectaculaire centrée sur vingt-cinq chefs-d’œuvre du design du xxe siècle autour du thème du nid et de l’intimité partagée. Le design des années 1950 à aujourd’hui, à travers des sièges, canapés ou lits, illustre une dialectique constante entre un désir d’isolement et une promiscuité choisie. Des pièces comme la Womb Chair d’Eero Saarinen témoignent du repli protecteur des années 1950-1960, tandis que des créations de Superstudio, Archizoom ou Memphis reflètent le désir de rassemblement typique des années 1960 et 1970.
Le parcours continue au fond de la nef et dans les galeries de la rue de Rivoli, abordant six thématiques qui explorent les changements les plus contemporains, de la sexualité aux réseaux sociaux, en passant par la création de contenus et les techniques de surveillance. Il interroge également la question de l’intimité en temps de précarité et s’achève sur une salle consacrée au plus précieux de l’intime, cette conversation avec soi qu’offre le journal intime. Enfin, une œuvre de Thomas Hirschhorn, citant la philosophe Simone Weil, invite à réfléchir sur les possibilités des réseaux sociaux et à envisager un nouvel humanisme.

*INTIMITÉ ET SEXUALITÉS :
Du Verrou de Fragonard aux livres licencieux du xviiie , les œuvres révèlent le « male gaze » ou regard de l’homme sur la femme. L’homosexualité, quant à elle, est alors rarement représentée et jugée négativement. Au xxe siècle, des représentations de toutes les sexualités apparaissent au grand jour de David Hockney à Nan Goldin ou Zanele Muholi. De nouveaux objets, les vibromasseurs et les sex-toys, de Matali Crasset à Tom Dixon, rencontrent un succès grandissant sont présentés dans une large vitrine au fond de la nef.

*LA CHAMBRE CONNECTÉE :
Les nouvelles technologies ont largement contribué à modifier la définition et le vécu de l’intime. Ainsi sont exposés le walkman SONY de la fin des années 1970, le Minitel rose des années 1980, les téléphones mobiles apparus dans les années 1990, la téléréalité avec Loft Story, au début des années 2000, et le lit connecté d’Hella Jongerius qui rend compte de la nouvelle chambre connectée.



 
 
 
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