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- expo : 'La mode en modèle : photographies des années 1920-1930' au musée des Arts décoratifs (jusqu'au 26 janvier 2025)
le 06/11/2024
au
musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli 75001 Paris
Mise en scène de Sébastien Quéquet, et Géraldine Blanche, avocate en droit de la propriété intellectuelle, spécialiste de la contrefaçon dans la mode, doctorante à l’École de Droit de Sciences Po avec des photos, des dessins, des films et des robes écrit par ou plutôt proposé par Sébastien Quéquet
L’exposition « La mode en modèles » présentée du 6 novembre 2024 au 26 février 2025, met en lumière une sélection de la collection de dépôts de modèle conservée par le musée. Plus de cent photographies, dessins, films et robes de haute couture permettent de dresser un panorama de la création de mode parisienne des années folles, de 1917 à 1939. Ces clichés, souvent méconnus mais essentiels à la protection juridique des maisons de couture, offrent une vision détaillée des œuvres des grands couturiers, des Sœurs Callot à Jeanne Paquin, de Jeanne Lanvin à Elsa Schiaparelli, en passant par Madeleine Vionnet et Jean Patou. Ils permettent ainsi de suivre l’évolution de l’innovation et de l’esthétique de la mode de cette période emblématique.
Le musée des Arts décoratifs propose, à l’occasion de Paris Photo, « La mode en modèles. Photographies des années 1920‑1930 ». Cette exposition met en lumière « le dépôt de modèle », véritable outil de lutte contre la contrefaçon dans l’univers de la mode d’avant‑guerre. Plus de 120 photographies issues des collections sont mises en regard de silhouettes de mode et d’accessoires de grands créateurs, de Jeanne Lanvin à Jean Patou, en passant par Marcel Rochas, Madeleine Vionnet, Jeanne Paquin, ou encore Elsa Schiaparelli. Tous ont utilisé ces images d’un genre nouveau, prises sur le vif ou mises en scène, pour témoigner de l’authenticité d’une griffe parisienne. Déposées au musée des Arts décoratifs en 1940, ces images singulières constituent désormais une ressource visuelle pour les grandes maisons qui fréquentent l’institution en quête d’inspirations et de modèles. Le commissariat de l’exposition est assuré par Sébastien Quéquet, en charge des collections photographiques du musée des Arts décoratifs.
Les dépôts de modèle, composante de la propriété industrielle au même titre que les brevets et les marques, étaient déposés aux conseils de prud’hommes ou aux greffes des tribunaux jusqu’en 1979, afin de protéger juridiquement une création et d’engager une action en cas de copie. Leur émergence pendant la Première Guerre mondiale visait à contrer « les pirates de la mode », ces contrebandiers et imitateurs qui sévissaient alors en France et à l’étranger. Des procès relayés dans la presse, comme ceux intentés par Madeleine Vionnet au début des années 1920, ont entériné cette pratique. Les couturiers faisaient ainsi photographier leurs nouvelles créations sous tous les angles, jusqu’à la fin des années 1930.
Un dépôt de modèle peut être un assemblage de plusieurs photographies ou résulter d’un système photographique combinant objectifs ou miroirs, permettant ainsi de capturer les différentes facettes de la tenue : de face, de dos, en profil. Attirant une catégorie spécifique de photographes, souvent des studios professionnels ou des portraitistes, voire des figures renommées telles que Man Ray ou Thérèse Bonney, ces dépôts illustrent l’importance de la photographie dans l’industrie de la mode et de la protection de la propriété intellectuelle.
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