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Sur un fil
Sortie
le 30/10/2024
De Reda Kateb avec Aloïse Sauvage, Philippe Rebot, Jean-Philippe Buzaud, Sara Giraudeau, Samir Guesmi et Massil Imine
Jo, une jeune femme, artiste de cirque de rue, découvre le travail des clowns professionnels de "Nez pour rire". Vite - peut-être trop vite - entrée dans l’association, elle se retrouve à l’hôpital au contact des enfants, des malades, des soignants et des familles, à qui ces clowns tentent inlassablement d’apporter de la joie et du réconfort.
On pourrait aisément prétexter qu’à la vue de ce long métrage réalisé de manière assez proche d’un téléfilm, celui-ci ne tient « qu’à un fil », tant la mise en scène plutôt classique traine souvent en longueur et tire inévitablement sur la corde sensible, le tout sur fond de morale bon enfant et de positivisme à toute épreuve. D’autant que le scénario traite d’un sujet qui joue sur « la corde raide », celle de l’intervention de clowns en milieu hospitalier – notamment en pédiatrie -, où le drôle et même le rire ont leur place dans un environnement pourtant sombre, voire tragique. Bref, 2 actions qui à la base ne font pas forcément bon ménage ! Néanmoins, les situations rencontrées sont tout ce qu’il y a de plus réel, démontrées avec véracité au sein d’un service qui soigne des enfants atteints de maladies graves, parfois douloureuses, parfois incurables. Sans tomber forcément dans le pathos, le parti pris du réalisateur – l’acteur Reda Kateb dont c’est le premier long après le court, Pitchoune, tourné en 2015 - a été d’éviter les écueils trop faciles pour se concentrer ou, du moins, se focaliser sur ce « drôle de métier » qui est de faire du bien dans la tête de ces enfants démunis face à l’adversité. Et là-dessus, le protocole thérapeutique est très clair : ces « pitreries » sont importantes dans le processus de guérison de ces jeunes malades. Pour interpréter ces fameux « gugus », le réalisateur a fait appel à un duo qui fonctionne à merveille à l’écran – l’attachant Philippe Rebot et l’excellent comédien de théâtre Jean-Philippe Buzaud –, duo qui deviendra un trio avec la présence d’Aloïse Sauvage (vue notamment dans 120 battements par minute, Hors normes, et La syndicaliste), très crédible dans son rôle d’acrobate en convalescence après une chute, auprès de ce tandem de « vieux » briscards encore bien jovial pour son âge. Une nouvelle vocation pour cette dernière qui va l’emmener beaucoup plus loin que ce qu’elle imaginait, et nous avec ! Une œuvre juste, bien maîtrisée et fort intéressante, pas didactique ni homéopathique pour 2 sous, qui devrait toucher plus d’un spectateur en faisant découvrir les dessous d’une « bonne action » humaine dont le but est d’accompagner et de consacrer du temps aux autres dans des moments pas toujours heureux.
C.LB
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