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Barbès, little Algérie

Sortie  le  16/10/2024  

De Hassan Guerrar avec Sofiane Zermani, Khalil Gharbia, Khaled Benaissa, Eye Haïdara, Adila Bendimerad et Clotilde Courau


Malek, la quarantaine, célibataire, vient d’emménager à Montmartre et accueille bientôt chez lui son neveu Ryiad fraîchement arrivé d’Algérie. Ensemble ils découvrent Barbès, le quartier de la communauté algérienne, très vivant, malgré la crise sanitaire en cours. Ses rencontres avec les figures locales vont permettre à Malek de retrouver une part de lui qu’il avait enfouie, de renouer avec ses origines et de commencer à faire le deuil de ses disparus.

Une petite visite très local(lisé)e de Paris ? Le quartier de Barbès, toujours en effervescence, grouillant de gens multiraciaux, animé de boutiques et autres commerces en tout genre, bref, jamais en place sauf peut-être au moment de la prière du soir. C’est ce qu’a voulu nous dépeindre Hassan Guerrar, ex-attaché de presse cinéma passé (enfin) derrière la caméra afin de nous raconter ses souvenirs mais, surtout, ses ambiances et ses impressions, notamment à une période très précise de l’Histoire, lors de la crise du covid et au moment du confinement général.
Il dépeint un univers qu’il apprécie tout particulièrement, mêlant plusieurs petites anecdotes et saynètes entre elles, passant des clichés habituels (des vendeurs de cigarettes de contrebande, des flics gazant des passants) aux rencontres fortuites, des retrouvailles aux échanges et découvertes d’un monde que le protagoniste principal – interprété par le rappeur Sofiane Zermani (vu dernièrement dans La Vénus d’argent), excellent et juste en toute occasion - ne connaît pas, du moins, qu’il semble avoir totalement occulté depuis des années. Ici, la majorité des personnages présentés à l’écran sont beaux, amicaux, généreux, aimables, souriants, exubérants, drôles et hospitaliers. Pas un(e) ne déroge à la règle comme si le réalisateur avait voulu montrer le plus beau côté de ces rues parisiennes qui pourtant sont considérées par beaucoup comme risquées voire « dangereuses ».
Même si le parti pris a été d’embellir ce beau coin de la Capitale, il n’en est pas moins typique aussi vrai que vivant, avec ces « anciens » et ces « gros bras », avec ces communautés et ces coutumes, un véritable melting pot tel un rassemblement des peuples. D’ailleurs, l’image final, sorte de « déjeuner des voisins » - en est un portrait craché. Voilà un travail de mémoire touchant et attachant, plein d’émotions, de douceur, de tendresse, de sensibilité et de bonté, bien loin de l’image que certains d’entre nous peuvent se faire de ce quartier nord de « la ville lumière ». Il y a là, dans cette fiction/réalité qui pose un regard bienveillant sur une population plus ou moins déracinée (avec en toile de fond un drame) : de quoi en séduire plus d’un(e), assurément !

C.LB



 
 
 
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