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- documentaire : « Street Art, le jour leur appartient » sur Museum TV (à 20h) / Festival International des Arts Urbains de la ville de Laon - interview d'Eric Delhaye, maire de Laon
le 30/10/2024
Un documentaire inédit de 52’, produit par Bel Air Media & Museum TV, co-production Ville de Laon, et réalisé par Stanislas Valroff
Il faudrait vivre dans une grotte (et encore, pas celle de Lascaux) pour être passé à côté de l’art qui orne maintenant les murs non seulement des plus grandes villes au monde mais aussi des plus petits lieux-dits. Des « simples » tags aux gigantesques peintures murales aux couleurs chamarrées en passant par les collages, l’art de rue qui fut un temps réprimé s’offre maintenant à l’œil du passant de manière officielle. Le film s’attachera à raconter l’histoire du mouvement et de répondre à la question suivante : Quand est-ce que ce basculement, de l’illégalité à la muséification, s’est-il opéré ? En s’entourant d’historiens de l’art, de marchands, de collectionneurs et bien entendu de ceux qui le font, nous tenterons d’y répondre. De cette question en naitront d’autres. L’art de rue ayant toujours eu une portée politique, contestataire, comment ce changement de statut et de perception est-il vécu par les artistes eux-mêmes ? Leur propos a-t-il évolué en même temps que leur art ? La mise en regard entre le street art et les autres grands courants artistiques pose aussi la question du retour de l’art figuratif au premier plan alors que l’on pensait son sort réglé depuis l’avènement de l’art abstrait dans la seconde partie du XXe siècle. Pour raconter ces histoires, un fabuleux terrain de jeu s’offre à nous, le festival international des arts urbains de la ville de Laon. Éric Delhaye, maire de la ville, nous expliquera le changement de politique (de la répression à la promotion) opéré par sa ville et ses habitants nous donneront leurs impressions sur cet art nouveau qui dialogue maintenant avec la vieille ville et sa cathédrale presque millénaire. Une fois ces problématiques traitées, une autre se présente à nous. Quel avenir imaginent nos intervenants pour les arts urbains dans la rue maintenant qu’ils ont fait leur entrée dans les murs ?
-Eric Delhaye, maire de Laon : "Depuis 3 ans, j'ai initié le festival international des arts urbains de la ville de Laon. A chaque édition, une quinzaine d'artistes - dont certains reviennent d'une année sur l'autre -, sont validés et sélectionnés mais sans thème imposé, et ont une semaine pour réaliser leur oeuvre sur l'un des pans de mur qui leurs ont été octroyés. La ville de Laon possède un patrimoine historique indéniable mais qui ne se suffit pas à elle-même. J'ai décidé de développer une certaine attractivité et cette culture-là, celle du street-art, vient nous aider à faire rayonner la ville. Nous savons que cette forme de culture est éphémère, temporaire, provisoire, et l'idée de cette manifestation est d'être dans l'alternatif. Nous avons en plus la chance d'avoir des locaux commerciaux vides - et même une ancienne gare désaffectée - qui peuvent servir de supports aux artistes. Nous avons à Laon deux centres d'exposition - la maison des arts et loisirs + le cloître de l'abbaye Saint-Martin - mais mon souhait serait de créer un lieu permanent, un centre dédié aux arts urbaines. C'est une question de volonté afin que l'on puisse faire tourner des artistes à travers des expositions temporaires. Il faut élargir le domaine des arts urbains grâce par exemple à de la danse, des sports urbains (comme par exemple mettre en valeur notre skate-park pratiqué par nos jeunes), et des arts visuels - on pense notamment à des créations végétales en forme de tags. Bref, il faut créer un réseau avec d'autres maires de la région - nous avons déjà approché ceux de Soissons et de Saint-Quentin, et même d'ailleurs (Nantes et Boulogne-sur-Mer) - afin de pouvoir échanger et partager ensemble notre expérience dans ces domaines culturels".
*2 expositions d'Epsylon Point à Laon (jusqu'au 31 octobre) : A travers une rétrospective de son oeuvre certes peu visible mais cohérente (de 1981 à 2024), deux expositions sont consacrées à l'artiste Epsylon Point, précurseur du pochoir (travail riche en couleurs) bien avant C215 et Aérosol (devenus des amis) sur fond de textes, et donc sont présentées dans deux lieux d’expositions, la maison des arts et loisirs et la Salle de la Station du cloître Saint-Martin (entrée livre et gratuite).
Epsylon Point : Du graffiti au pochoir, Epsylon Point est un artiste précurseur de l’art urbain, et ce depuis 1979. D’abord performer et photographe, il découvre très vite sa vocation pour la bombe de peinture dont il devient, par ses différentes trouvailles plastiques, un père fondateur et déterminant pour l'histoire de l'art urbain (il a influencé des générations entières d'artistes de street-art). Puisant ses influences dans la culture pop américaine comme dans celle de la peinture chinoise traditionnelle, il associe image et texte "politique" afin de questionner les sujets sociétaux, de la condition humaine aux conflits mondiaux.
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