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- BD : La quête de l'oiseau du temps - tome 8 : L'Omégon de Serge Le Tendre et Régis Loisel (dessins de Vincent Mallié) aux éditions Dargaud
le 22/11/2024
Mara et Bragon ont trouvé dans la baie du fleuve Dol une graine mystérieuse ayant le pouvoir d'affaiblir le dieu Ramor, qui prépare son retour. Le prince Bodias finit par trouver l'endroit idéal pour planter la graine sacrée trouvée par Bragon, Mara, Bulrog et Kryll. Il s'agit de l'Omégon, la mythique Cour de justice des Dieux Anciens nichée au coeur des lointaines Terres de la Désolation. Avec Kryll, Bulrog et Bodias, puis avec un petit enfant qu'ils sauvent des griffes de l'Ordre du Signe, qui continue d'étendre son empire, ils entament une longue et éprouvante errance au cours de laquelle ils se révèleront peu à peu, aux autres et à eux-mêmes. Au même moment, Kryll a découvert que Mara était enceinte de Bragon et qu'elle voulait garder la chose secrète jusqu'à la fin de leur quête. Mais ce n'est pas le seul secret qu'elle semble porter... Malgré son état, la Princesse reste donc déterminée à accompagner la troupe dans sa dernière mission et à tout faire pour sauver Akbar de la menace de l'Ordre du Signe. Pourquoi parait-elle parfois si désolée ? Quel est le prix à payer pour sauver Akbar ? La conclusion de la plus grande saga d'heroic fantasy de la bande dessinée franco-belge !
Il fallait un dénouement grandiose à ce long cycle d'Avant la quête...Les fans de la série vont être servis ! En maîtres experts de la narration et en démiurges avisés de l'univers qu'ils ont créé ensemble il y a plus de quarante ans, Serge Le Tendre et Régis Loisel réussissent avec L'Omégon un véritable tour de force : imaginer une conclusion qui rattache exactement les deux cycles, tout en surprenant les lecteurs avec un récit ample qui apporte à la série une profondeur et une charge émotionnelle jamais atteintes jusque-là. Car si le danger rôde toujours, c'est d'abord à leurs quêtes intérieures que sont confrontés les personnages au long de leur errance dans les immenses terres de la Désolation. Amour, fidélité, morale... Grâce à des dialogues ciselés et au dessin aussi précis et élégant que puissamment organique de Vincent Mallié, on approche véritablement des questionnements et de la vérité intime de Bragon, de Mara et des autres entraînés dans une danse vertigineuse autour des gouffres de la folie et de la mort. Un final inoubliable qui donne des clés pour relire ou découvrir une série mythique.
-Les auteurs : *Serge Le Tendre naît à Vincennes (Val-de-Marne) le 1er décembre 1946. Très jeune, il s'intéresse au dessin et à la bande dessinée, mais ses parents, soucieux de son avenir, le dirigent vers un métier « sérieux » et, à 16 ans, il devient aide-comptable. En 1973, il décide de s'inscrire à l'université de sa ville natale pour y suivre les cours de bande dessinée dispensés par Jean-Claude Mézières, Jean Giraud ou Claude Moliterni. Sur les bancs, il côtoie André Juillard et Régis Loisel. Pourtant, au métier de dessinateur, il préfère rapidement celui de scénariste. Dès 1974, tout en exerçant différents jobs alimentaires, il écrit de courtes histoires pour les magazines ‘Pilote' et ‘Tousse-Bourin', qui sont illustrées par Dominique Hé, Annie Goetzinger ou Michel Rouge. En 1975, dans le magazine de luxe ‘Imagine', dirigé par Rodolphe, il inaugure « La Quête de l'oiseau du temps » qui deviendra, quelques années plus tard, une série incontournable de la fantasy française... À partir de 1977, Serge Le Tendre publie des histoires dans de nombreux périodiques, comme ‘Fluide glacial', ‘Métal hurlant', ‘Spirou', ‘Fripounet', ‘Je bouquine', ‘I Love English' ou ‘Circus', illustrées, entre autres, par Max Cabanes, Fabien Lacaf ou Michel Blanc-Dumont... Certaines de ces séries sont bientôt publiées en album, et la carrière de Serge Le Tendre prend un nouvel essor. En 1983, toujours avec Loisel, il relance « La Quête de l'oiseau du temps » dans une version retravaillée et prépubliée dans Charlie Mensuel (Dargaud ; 4 tomes). S'ensuivent de très nombreuses séries : « Jérôme K. Jérôme Bloche » (Dupuis ; 2 tomes), avec Makyo et Alain Dodier ; « Les Errances de Julius Antoine » (Albin Michel ; 3 tomes), avec Christian Rossi ; « Les Voyages de Takuan » (Delcourt ; 5 tomes), avec Emiliano Simeoni, puis TaDuc. En 1987, il lance avec Rodolphe, son ami dans la vie et complice en BD, la saga « Taï-Dor » (Vents d'ouest ; 7 tomes), dessinée par Jean-Luc Serrano, À partir de 1991, il coécrit, avec Pascale Rey, « Pour l'amour de l'art » (Dargaud ; 4 tomes), illustré par Béhé, puis par Jean-Pierre Danard et François Pierre. Dès 1993, avec Diéter, il attaque une nouvelle série, « Labyrinthes » (Glénat ; 4 tomes), mise en images par Jean-Denis Pendanx. Après plusieurs one shots, il fait une première incursion dans la myhtologie avec « La Gloire d'Héra » (Dargaud), dessinée par Christian Rossi. À compter de 1997, il retrouve Taduc pour une nouvelle série, « Chinaman » (Dupuis ; 10 tomes). L'année suivante, il renoue avec l'univers de « La Quête de l'oiseau du temps » et imagine, avec Loisel, un deuxième cycle, « Avant la quête » (Dargaud ; 7 tomes), illustré par différents dessinateurs. Le premier tome de « L'Histoire de Siloë » (Delcourt ; 3 tomes), avec Servain, paraît en 2000. Viennent ensuite « Tiresias » (Dargaud), avec Christian Rossi ; le dyptique « Mister George » (Le Lombard), avec Rodolphe et Hugues Labiano ; la série « Le Livre des destins » (Soleil ; 4 tomes), avec Franck Biancarelli. En 2011 et 2012 paraissent les deux tomes du « Paradis sur Terre » (12bis), illustrés par Laurent Gnoni, suivis, en 2013, du premier tome de « Griffe Blanche » (Dargaud), une trilogie avec TaDuc. En 2014, Serge Le Tendre signe son premier album avec Frédéric Peyret : une adaptation en deux tomes du roman de son ami David S. Khara, « Les Vestiges de l'aube » (Dargaud), Le duo poursuit l'aventure avec la série « Le Projet Bleiberg » (Dargaud ; 3 tomes), puis autour de la collection « Mythologies » (Dargaud), avec « Pygmalion », « Astérios, le minotaure » et, en 2024, « Sisyphe ». Entre les albums avec Frédéric Peyret, Serge Le Tendre publie « Peaux Épaisses » (Les Humanoïdes associés), avec Pasquale Frisenda, « Le Sarcophage des âmes » (Drakoo), avec Patrick Boutin-Gagné, ainsi que plusieurs séries – « Terence Trolley » (Drakoo ; 2 tomes), avec Patrick Boutin-Gagné, « La Peau de l'autre » (Bamboo ; 2 tomes), avec Gaël Séjourné. En 2021 paraît le dernier tome de « Chinaman », « Le Réveil du tigre » (Dupuis). En 2024, l'ultime album du cycle d'« Avant la quête, L'Omégon », dessiné par Vincent Mallié, vient clore cette saga (Dargaud). Serge Le Tendre – dont tous les grands festivals ont récompensé l'inventivité – figure parmi les signatures prestigieuses de la bande dessinée.
*Régis Loisel est né le 4 décembre 1951, à Saint-Maixent (Deux Sèvres). Enfant, il dessine des personnages de Disney et se spécialise dans la reproduction de Donald, auquel il réserve les belles feuilles que sa mère lui offre occasionnellement. Il déménage à Paris en 1972, et c'est là que tout commence... Il a tout juste vingt ans lorsque sa première planche est publiée, en 1972, dans ‘Les Pieds Nickelés Magazine'. L'année suivante, il fréquente brièvement les cours de bande dessinée de l'université de Vincennes, animés notamment par Jean Claude Mézières. C'est là qu'il rencontre Patrick Cothias et Serge Le Tendre, avec lesquels il refait le monde à la terrasse de quelques cafés. Les projets affluent, aboutissent ou n'aboutissent pas ; là n'est pas l'essentiel. Les trois amis développent des liens à la fois amicaux et professionnels ? leurs histoires courtes, souvent d'inspiration fantastique, paraissent successivement dans ‘Pilote' (1974), ‘Mormoil' (1975), ‘Pif Gadget' (1975), ‘Tousse Bourin' (trimestriel qu'il cofonde au début des années 1970), Plop (1977), ‘Fluide glacial' (1977), ‘Métal hurlant' (1978). Ces récits seront en partie repris en 1978 dans un recueil intitulé « Les Nocturnes » (Kesselring). Entre-temps, en 1975, les premières planches de « La Quête de l'oiseau du temps » paraissent dans ‘Imagine', une luxueuse revue dirigée par Rodolphe. Il publie également de nombreuses illustrations dans la presse (‘Télérama', ‘Absolu'...), l'édition (L'École des loisirs, Hachettte, Princesse...) et la publicité. En 1979, il fonde l'atelier Bergame, avec Michel Rouge et Olivier Taffin. En 1981, il dessine « Jonas Folies », des gags en une planche réalisés avec Serge Le Tendre. La série, qui paraît dans ‘Jonas' (un magazine religieux des éditions Fleurus), sera en partie rééditée en 1990 dans ‘Hop !'. Les deux amis travaillent à une nouvelle adaptation de « La Quête de l'oiseau du temps » (Dargaud), qui est prépubliée dans ‘Charlie Mensuel' entre 1982 et 1987. La série connaît un immense succès jusqu'au tome 11 qui paraît... en 2022. Dans le même temps, bien sûr, Régis Loisel conduit d'autres projets ? « L'Offrande », un portfolio (Trihan, 1984), des récits courts pour ‘Circus' (1986) et ‘Pilote et Charlie' (1988), des illustrations de presse, des affiches de théâtre, des sérigraphies, ... En 1989 paraît « Troubles Fêtes » (Les Humanoïdes associés), un recueil d'histoires et d'illustrations érotiques, signé par Régis Loisel et une certaine Rose Le Guirec... le pseudonyme de sa propre épouse. L'année suivante, il se lance seul dans « Peter Pan » (Vents d'ouest), une interprétation très libre et personnelle de l'oeuvre de sir James Matthew Barrie. Le dernier des six tomes paraît en 2004. En 1993, il illustre que les auteurs considèrent comme un pur chef-d'oeuvre de rigolade, « La Dernière Goutte... » (La Sirène), un ouvrage érotique rédigé par Georges-Philippe Taladiart. En 1998, après onze années d'interruption, commence « Avant la quête », le second cycle de « La Quête de l'oiseau du temps » (Dargaud). Régis Loisel, accaparé par « Peter Pan », assure le story-board et la mise en couleurs des épisodes, et le dessin est confié à Lidwine, puis à Mohamed Aouamri et à Vincent Mallié. La même année, les studios Disney sortent « Mulan »... auquel Régis Loisel a participé, concrétisant ainsi un rêve d'enfant. En 1998 également, il termine une histoire restée inachevée, « Pyrénées » (Glénat) et propose à Philippe Sternis de la dessiner. À cette époque, d'ailleurs, il commence à écrire des scénarios pour d'autres auteurs. En 2000, il participe à l'album collectif « Mali Mélo » (Glénat). Pour Pierre Guilmard, il écrit une série en trois tomes « les Farfelingues » (Vents d'ouest) et, pour Christine Oudot, il imagine le roman graphique « Fanfreluche pour une sirène » (Vents d'Ouest). Il dessine un album de « Norbert le lézard » (Granit Associés), personnage qu'il avait imaginé à la fin des années 1970, écrit par Patrick Cothias. Dans le même temps, il participe à la réalisation d'« Atlantis », long-métrage d'animation produit par les studios Disney. Il figure également parmi les story-boarders du « Petit Poucet », film réalisé par Olivier Dahan. En 2002, il est Grand Prix du festival d'Angoulême. Entre 2006 et 2011, il s'aventure dans un autre genre de BD avec « Magasin général » (Casterman), une chronique sociale dessinée par Jean-Louis Tripp. En 2007, il coécrit, avec Jean-Blaise Djian, « Le Grand Mort » (Vents d'ouest), une série en huit tomes illustrée par Vincent Mallié. En 2019, il écrit « Un putain de salopard », dont il confie le dessin à Olivier Pont. Le tome 3 paraît en 2022.
*Vincent Mallié naît le 24 avril 1973. Après l'obtention du bac, il s'inscrit à l'École supérieure des arts graphiques de Paris. Son diplôme en poche, il publie, avec Joël Parnotte, sa première histoire dans le journal ‘Golem' à la fin de l'année 1996. S'ensuit une série de trois albums, « Hong Kong Triad », (Le Téméraire, rééd. Soleil). Dans le même temps, il travaille quelque temps comme story-boarder dans le milieu du cinéma. Entre 2000 et 2006, il retrouve Joël Parnotte, pour « Les Aquanautes avec Parnotte » (Soleil), une série en cinq tomes. En 2003, il commence « L'Arche » (Soleil, rééd. Vents d'ouest), trilogie écrite par Jérôme Félix. À partir de 2007, il dessine « Le Grand Mort » (Vents d'ouest), une série en huit tomes coscénarisée par Jean-Blaise Djian et Régis Loisel. Ce dernier lui ouvre les portes de la mythique « Quête de l'oiseau du temps » (Dargaud), dont il dessine les tomes 7 et 8. En 2021, Vincent Mallié illustre « Ténébreuse » (Dupuis), un splendide diptyque médiéval écrit par Hubert. Outre ses activités d'auteur de bande dessinée, Vincent Mallié est aussi un peintre accompli, exposé chez Christie's, Maghen, La Main blanche ou encore dans la Galerie 9e.
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