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La bella estate
Sortie
le 27/11/2024
De Laura Luchetti avec Yile Yara Vianello, Deva Cassel, Nicolas Maupas, Alessandro Piavan, Adrien Dewitte et Anna Bellato
1938, à Turin. Ginia a quitté avec son frère le foyer familial pour trouver du travail en ville. Elle se montre particulièrement créative pour la couture dans l’atelier où elle est employée tandis qu’elle est fascinée par sa rencontre avec une jeune femme modèle pour des artistes.
Il semblerait que le cinéma italien se porte beaucoup ces temps-ci sur des scénarios se déroulant à une période très particulière de son Histoire et plus spécialement celle pendant le régime fasciste de Mussolini juste avant le début de la seconde guerre mondiale. Après le récent Il reste encore demain (gros succès italien en 2023), voici une nouvelle histoire qui traite des premiers émois d’une jeune jouvencelle, couturière travaillant dans un atelier de mode, qui va s’émanciper et même se dévergonder au contact d’une jolie modèle pour peintres et de 2 jeunes artistes aussi bohèmes que séducteurs. Loin d’être un film polisson ou, du moins, grivois, c’est plus l’admiration ainsi que l’apprentissage et l’expérimentation qui prime ici, celles que va porter notre jeune héroïne sur ce beau monde, tous sexes confondus. Pour interpréter les 2 jeunes femmes principales, la réalisatrice Laura Luchetti (Febbre da fieno ; Fiore gemello) a choisi Yile Yara Vianello, vue dans Sème le vent, et comme partenaire, la mannequin Deva Cassel (fille de Monica Bellucci et de Vincent Cassel), dont c’est la première apparition à l’écran. Si toute la narration se déroule entre l’appartement de la première, son lieu de travail et l’atelier de peinture des 2 prétendants, rien voire peu de décors comme de paysages nous permettent de nous situer et de replonger à cette période grave du 20ème siècle. Certes, la présence de costumes et de vieilles voitures d’époque fait illusion sur fond de couleur sépia, mais c’est bien là le seul lien existant. Quant à la mise en scène, elle pêche par un trop plein de style plutôt succinct, assez posé, un peu ampoulé, très léger, pour ne pas dire futile et même frivole, sans aucune profondeur ni de nuance dans le jeu des actrices. La forme est d’un classicisme exacerbé, traînant en longueur et en lenteur pendant 1h40. Cette adaptation du livre de Cesare Pavese a beau avoir gardé la délicate sensibilité et la belle élégance du roman, elle n’en est pas moins convenue, sage, fugace, dénuée de toute sensualité et de situations fiévreuses qui auraient sans aucun doute apporté un supplément d’intérêt et d’enjeux pour ce que peut bien ressentir cette jeune femme face au désir naissant.
C.LB
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