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- expo : Rétrospective Antiquité et Cinéma à la Fondation Jérôme Seydoux/Pathé (jusqu'au 8 avril)

le  26/02/2025  



Quel est le point commun entre : Claudette Colbert, Marion Cotillard et Liz Taylor ? Cléopâtre. Steve Reeves, Kirk Douglas et Massimo Girotti ? Spartacus. Ferdinand Zecca et Richard Burton ? Quo vadis. Brigitte Bardot et Michel Piccoli ? Ils ont tourné dans des péplums.

Des Frères Lumière à Ridley Scott, de Maciste à Astérix, l'Antiquité a constitué le cadre d’une grande variété de films de genres. Davantage qu’à une période définie de l’histoire, ces films renvoient à une constellation d’imaginaires se référant à des périodes anciennes dans les mondes méditerranéens, égyptiens et babyloniens.

L’Antiquité au cinéma s’est, depuis ses origines, emparée de la littérature classique et des récits bibliques, mythologiques et historiques pour proposer des fresques épiques et des films d’aventures. En France, et surtout aux États-Unis et en Italie, metteurs en scène et studios ont redoublé d’efforts et de moyens pour faire revivre sur l’écran des mondes oubliés, souvent éblouissants et parfois exotiques, dont les héros imprimaient l’image par leur stature, leur sensualité ou encore leur force. Selon les époques, le spectacle de l’Antiquité filmée séduit autant qu’elle fait rire ou trembler.

Si les premières années du cinéma s'inspirent de l'Antiquité comme d'un prétexte pour faire sortir le tout nouvel art de son statut de phénomène de foire, la Rome ancienne devient au cours des années 1910 le sujet de longs-métrages italiens, aidant à la mise en place d’une filmographie nationaliste. Les studios hollywoodiens se prêtent aussi au jeu dans l’entre-deux guerres. Mais c’est surtout les années 1947-1965 qui marqueront les spectateurs, celles des peplums qui se tournaient à un rythme effréné à Rome, employant tout un star-system.

Char de Ben-Hur, costumes d’Astérix et Obélix : l’Empire du milieu ou encore robes de Liz Taylor, bijoux de Théda Bara et boucliers de Brad Pitt feront écho dans le parcours de l’exposition à de nombreux extraits de films. Pour découvrir ces différents âges d’or du film d’Antiquité, le public circulera parmi plus de 200 œuvres évocatrices non seulement de cette filmographie protéiforme et des vedettes qui l’ont incarnée, mais également des savoir-faire indispensables à la reconstitution (rêvée) de ces époques lointaines : la création de décors, de costumes et d’accessoires, ou encore les campagnes de promotion qui ont fait travailler les maîtres de l’affiche et de la photo.

S'appuyant sur les collections de la Fondation Pathé, l'exposition présentera jusqu'au 29 mars aussi des éléments de la Cineteca di Bologna, de la Cinémathèque française, du musée de la Miniature, ainsi que les trésors de plusieurs collections privées.

-La Rétrospective :
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose à ses spectateurs une véritable plongée dans l’âge d’or du péplum. En plus de l’exposition dédiée aux liens fertiles qu’entretiennent Antiquité et Cinéma (à découvrir jusqu’au 29 mars), la Fondation Pathé consacrera, jusqu’au 8 avril, une rétrospective inédite de films où Spartacus, Ben-Hur et Cléopâtre seront les héros. De Quo vadis ? (de Gabriellino D'Annunzio et Georg Jacoby) aux Dix commandements de Cecil B. DeMille, en passant par Ben-hur de Fred Niblo, Cabiria de Giovanni Pastrone ou même L’Arche de Noé de Michael Curtiz, vous découvrirez des pépites du septième art et des raretés comme des courts métrages de Louis Feuillade, d’Emile Cohl ou de George Méliès mettant en scène des dieux et des dééesses. Tous les films muets seront accompagnés par les pianistes issus de la classe d'improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP), comme le veut la tradition à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.

En parallèle de l’exposition « Antiquité et cinéma », la Fondation explore la manière dont le 7ème art s’est emparé dès ses débuts de cette période riche et passionnante de l’histoire à travers un cycle de films muets en ciné-concert. Empoisonnements, éruptions volcaniques et hommes jetés dans la fosse aux lions font partie des nombreuses péripéties qui ponctuent des récits souvent dramatiques. L’utilisation de couleurs flamboyantes ou d’une foule de figurants de même que la monumentalité et la richesse des costumes et des décors confèrent également à ces premiers péplums une dimension spectaculaire.

Une galerie de souverains cruels et assoiffés de pouvoir traverse les films de la programmation, incarnés avec brio par les plus grands acteurs de l’époque, à l’image d’Emil Jannings dans le rôle de Néron l’incendiaire (Quo vadis ? de Gabriellino D'Annunzio, Georg Jacoby) ou d’Amleto Novelli qui incarne tour à tour César (Cajus Julius Caesar) et Marc-Antoine (Marcantonio e Cleopatra) chez Enrico Guazzoni.

Les rapports de pouvoir qui structurent la société antique sont également révélés par les relations, souvent complexes ou empêchées, entre maîtres et esclaves : Messaline, femme de l’Empereur Claude incarnée par la diva Rina de Liguoro, s’éprend ainsi de l’esclave Ennion dans le film d’Enrico Guazzoni tandis que l’amour entre l'esclave juive Merapi et Seti, le fils du pharaon, suscite des réactions hostiles dans Die Sklavenkönigin de Mihály Kertész. La Fabiola d’Enrico Guazzoni, issue de la noblesse romaine, se convertit quant à elle au christianisme sous l’influence de son esclave tandis que Spartacus se soulève contre la République romaine après s’être libéré de ses chaînes dans le long métrage de Giovanni Enrico Vidali.

Ces intrigues ont souvent pour toile de fond l’arrivée du christianisme et plusieurs films du cycle retracent les différents épisodes de la vie du Christ, du Vie et passion de Notre Seigneur Jésus Christ de Ferdinand Zecca au Christus de Giulio Antamoro et Ignazio Lupi, où de merveilleuses surimpressions viennent figurer les miracles accomplis par Jésus. Le récit biblique, et plus largement la période antique, sont à plusieurs reprises mises en parallèle avec un présent dont ils éclairent le caractère tragique : les atrocités de la Première Guerre mondiale sont ainsi comparées au Déluge dans Noah’s Ark de Mihály Kertész tandis que la Chute guette l’entrepreneur malhonnête des Dix commandements de Cecil B. DeMille.



 
 
 
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