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Conclave

Sortie  le  04/12/2024  

De Edward Berger avec Ralph Fiennes, Stanley Tucci, John Lithgow, Sergio Castellito, Isabella Rossellini, Lucian Msamati, Brian F.O’Byrne et Merab Ninidze


Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence se retrouve en charge d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s'intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu'il doit découvrir avant qu'un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde.

Oh « nom de Dieu », voilà bien un film qui ravira tou.te.s ceux et celles qui aimeraient en connaître un peu plus sur les grandes instances religieuses et notamment sur les coulisses d’un conclave se déroulant au Vatican – en l’occurrence ici, comment on devient un nouveau souverain pontife lorsque le (Saint) siège est vacant -, et qui devrait sans aucun doute plaire à tous les catholiques du monde entier – et pas qu’eux d’ailleurs ! -, tant cette histoire demande une attention toute particulière.
D’une part, sa réalisation riche et ouatée - adaptée d’un roman de Robert Harris - est d’une efficacité et d’une précision chirurgicales, d’une ingéniosité sans pareil et d’une beauté à toute épreuve, soutenue par une mise en scène très photographique et donc photogénique (entre autres les portraits faits des différents cardinaux), relevée par des dialogues et échanges aussi précis que clairvoyants (comme sur la place de la femme dans l’église, sur l’Islam et les autres religions, sur l’homosexualité…), d’une solennité méthodique et d’un scrupuleux évident, le tout accompagné d’une BO certes intense, parfois même angoissante mais vraiment prenante (ah, ces chœurs d’un sublime !). Pas l’ombre d’une complexité à l’horizon, c’est du grand art porté à l’écran sous les traits.
D’autre part, l’interprétation est au cordeau grâce à un casting chevronné pour le moins prestigieux, Ralph Fiennes en tête, expressif au possible en doyen (soucieux) et éminence (grise) qui mène sa petite enquête au sein de trahisons, rancœurs, animosités, suspicions, mesquineries et autres duperies chez une centaine de prétendants ambitieux et bourrés de certitudes, tous plus ou moins vils et mesquins, qui vont gangréner cette élection pontificale et la transformer en guerre « politique », ou plutôt, en curie interne. Il est un peu à l’image d’un Sean Connery dans Au nom de la rose (il y a ici quelques similitudes avec ce chef-d’œuvre, les morts en moins et la modernité en plus !). Quant au scénario, il vous tient en haleine pendant 2 bonnes heures grâce à un suspense « confiné » en huis clos à vous couper le souffle, sans qu’on se rende compte une minute du temps passé.
Alors oui, sans hésiter, on peut dire et même clamer que cette production va rencontrer le succès qu’elle mérite (un Oscar peut-être puisqu’il est dans la course pour l’avoir en 2025 ?), autant par son sujet implacable – sous la forme d’un thriller à la fois intrigant et haletant, plein de mystères et de questionnements - autour de la papauté, de ces partisans comme de ces opposants et ces incertains, que par le maestro avec lequel le cinéaste et scénariste allemand Edward Berger (Jack ; A l’Ouest, rien de nouveau) a su mettre en place tout au long de cette peinture magistralement orchestrée, sans aucun doute très réaliste et proche d’un pontificat actuel. Un grand réalisateur est « né (le divin allemand)…. »

C.LB



 
 
 
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