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Goebbels et le Führer

Sortie  le  19/02/2025  

De Joachim Lang avec Robert Stadlober, Fritz Karl, Franziska Weisz, Dominik Maringer, Moritz Fuhrmann et Till Firit


A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Joseph Goebbels est devenu l’éminence grise d'Hitler. Convaincu que la domination du Reich passe par des méthodes de manipulation radicalement nouvelles, le ministre de la Propagande contrôle les médias et électrise les foules. Au point de transformer les défaites en victoires et le mensonge en vérité. Avec le plein soutien du Führer, Goebbels va bâtir la plus sophistiquée des illusions, quitte à précipiter les peuples vers l'abîme.

Joseph Goebbels était-il un incitateur, pardon, un « influenceur » avant l’heure ? Oui, on peut l’affirmer sans hésiter, d’autant plus qu’il a su subtilement galvaniser le peuple allemand afin de le fédérer autour du Führer, et parfaitement suggestionner voire manœuvrer au sein du parti nazi, jusqu’à devenir l’homme le plus important après Adolf Hitler (on apprend même que ce dernier l’avait couché sur son « testament » en le nommant Chancelier du 3ème Reich après s’être donné la mort dans son bunker). Bref, en tant que dirigeant du Ministère de la Propagande, ce maître de la propagande et de la manipulation de masse a créé entre 1938 et 1945 le mythe du Führer, en le désignant même comme « prophète », rien que cela (« Mon sorcier a laissé opérer sa magie », disait justement de lui Hitler)
Et nous voilà donc plongé pendant 2 bonnes heures dans les arcanes du pouvoir nazi, au cœur des activités, tractations, rouages et autres mécanismes implacables qui ont contribué à faire de ce parti l’un des plus effroyables que l’Histoire ait connu. Rien ne nous est épargné, ni la décision d’éradiquer définitivement tous les juifs, ni les conditions de vie inhumaines infligées aux différents peuples conquis, et encore moins les exécutions sommaires à répétition, tout cela à coup d’images et de films d’archives judicieusement intercalés entre les nombreux entretiens des hauts dignitaires allemands. Et dire que ça s’est passé ainsi, puisque les extraits originaux montrés de l’époque, qu’ils soient écrits ou bien tournés, prouvent la véracité de ce qui nous est présenté aujourd’hui à l’écran.
« Il faut que le peuple me suive, même dans la guerre…et la mort », s’exclamait le Führer devant Goebbels, tout au service de sa cause. Et de surenchérir en précisant que ce dernier « a une foi plus ardente que la mienne ». Aidé par sa femme, Magda, ce « monstre égocentrique » et méthodique ne reculait devant aucune abomination, quitte à être souvent plus radical que son « maître », oncle Adolf comme l’appelaient ses enfants. Il faut avoir le cœur bien accroché pour apprécier à sa juste valeur cette production chronologique non-censurée, puissante et « authentique » à plusieurs niveaux, du réalisateur et scénariste Joachim Lang (Mack the knife), certes sombre limite oppressante mais extrêmement précise et explicative dans les moindres détails, scènes et dialogues compris, le tout porté par un casting outre-Rhin, certes peu connu chez nous mais néanmoins impressionnant, complètement habité par leur personnage. En résumé, vous avez là de quoi vous captiver et vous faire réfléchir assurément pendant un bon bout de temps sur comment un seul homme, Goebbels, a pu arriver à instrumenter tout un peuple et téléguider son leader selon son bon vouloir !

C.LB



 
 
 
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