en 
 
 
cinema

 
 

The brutalist

Sortie  le  12/02/2025  

De Brady Corbet avec Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce, Joe Alwyn, Raffey Cassidy, Stacy Martin, Isaach de Bankholé et Alessandro Nivola


L'histoire, sur près de trente ans, d'un architecte juif né en Hongrie, László Toth. Revenu d'un camp de concentration, il émigre avec sa femme, Erzsébet, après la fin de la Seconde Guerre mondiale aux Etats-Unis pour connaître son " rêve américain ".

Si le titre de ce film ne vous dit pas grand-chose voire rien à premières vues, sachez qu’il définit un style architectural issu du mouvement moderne (inspiré notamment de l’œuvre et des travaux du bâtisseur franco-suisse Le Corbusier) qui a connu une grande popularité des années 50 jusqu’aux années 70 avant de décliner peu à peu, bien que divers architectes s'inspirent encore des principes de ce courant. Il se distingue notamment par la répétition de certains éléments comme les fenêtres, et par l'absence d'ornements, ainsi que par la verticalité et le caractère brut du béton. Néanmoins, ce terme utilisé ici n’a pas vraiment vocation à nous parler édification en général ou disons plus spécifique, mais à nous présenter le parcours complètement fictif d’un créateur juif originaire de Budapest qui émigre outre-Atlantique pour tenter de « renaître » après ce qu’il a enduré sous le régime nazi.
Mais le chemin pour « se reconstruire » (c’est le cas de le dire !) ne sera pas toujours facile, semé d’embûches à son arrivée sur le sol américain entre un cousin peu fiable, un homme d’affaires et généreux mécène aussi bienveillant que capricieux, et un projet d’envergure inabouti (sa consécration ne viendra que bien plus tard). Pour incarner ce personnage « meurtri » au plus profond de lui-même, qui d’autre qu’Adrien Brody pouvait endosser ce rôle écrasant, lui qui jouait déjà le « pianiste » de Roman Polanski en 2003, artiste polonais juif survivant pendant la seconde guerre mondiale, lui permettant ainsi de remporter entre autres un Oscar et un César du meilleur acteur pour sa mémorable prestation ? De retour en grâce après une filmographie plutôt assez chaotique, il porte à nouveau sur ses épaules ce long métrage de 3h30 (avec entracte) avec la même intensité et la même émotion que ce précédent, nous laissant entrevoir de nouvelles nominations – et récompenses - à prévoir dans les prochains mois à venir (le film vient de rafler le Lion d’argent à la dernière Mostra de Venise).
On doit cette fresque sur une trentaine d’années, à la mise en scène incroyablement grandiose et très inspirée, au réalisateur – et acteur - Brady Corbet (L’enfance d’un chef ; Vox Lux – avec Natalie Portman) qui, pour l’occasion, a tourné cette épopée en 70 mm – cadrages particulièrement serrés –, donnant à l’ensemble un côté documentaire à la fois dense et rigoureux. Malgré la longueur et l’ambiance autant explicative que démonstrative et bavarde de cette production d’envergure, on se laisse happer par la destinée certes houleuse mais hors normes de ce « survivant », junkie visionnaire au potentiel « gâché » par son goût immodéré pour la toxicomanie (drogues mais aussi alcool), en quête d’une « nouvelle vie » moins éprouvante que la précédente.

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique