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Planète B
Sortie
le 25/12/2024
De Aude Léa Rapin avec Adèle Exarchopoulos, Souheila Yacoub, India Hair, Paul Beaurepaire et Eliane Umuhire
France, 2039. Une nuit, des activistes traqués par l'Etat, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth se trouve parmi eux. A son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu : PLANÈTE B.
En général, les films d’anticipation ne sont pas vraiment l’apanage des productions françaises, de par leur manque d’idées inspirées et de moyens la plupart du temps, et souvent faute de réalisateurs/réalisatrices confirmé(e)s comme d’acteurs/actrices convaincant(e)s. On a beau chercher dans nos souvenirs, les derniers œuvres marquantes – dite à succès « mérité » - remontent au Dernier combat de Luc Besson en 1983, Peut-être de Cédric Klapisch en 1999, Immortel d’Enki Bilal en 2004, et Holy motors de Léos Carax en 2012. Bref, un « valable » à chaque décennie, ça ne fait pas bezef ! Et celui-ci ne fera malheureusement pas honneur à ces rares prédécesseurs cités précédemment. La raison en est simple : l’incapacité notoire à formuler sur écran un scénario qui tienne durablement la route, digne d’intérêt et donnant envie de se creuser un peu les méninges afin d’acquiescer à son histoire d’espace-temps aussi imaginée – et parfois abracadabrante - qu’elle puisse l’être. Et cette fois encore, c’est aussi farfelu que bâclé, plus proche d’un jeu vidéo que d’un véritable long métrage. Certes, les nouvelles technologies présentes sont crédibles à l’image (casque virtuel, ordinateur avec rétro-éclairage, programme dernière génération…) mais elles ne fonctionnent pas plus de manière futuriste que n’importe quelle œuvre cinématographique actuelle. D’autant plus que les effets spéciaux sont sporadiques et succincts, les dialogues insignifiants et les tatouages ridicules, histoire de se donner un genre, voire une certaine prestance. En résumé, le film de S.F. du pauvre dans toute sa « splendeur » ! On a du mal à croire à cette cellule terroriste qui s’évapore comme ça dans la nature pour se retrouver dans une autre dimension, à ce programme qui permet de téléporter des individus dans un monde fictif avec hôtel exotique paradisiaque en bordure de mer et à flanc de falaises où il fait bon se dorer la pilule au soleil, à ces échanges verbaux entre jeunes protagonistes alternatifs qui passent leur temps à s’interroger et à se crier dessus (il y a même du sang façon gore !), le tout sur fond de décors aseptisés soi-disant avant-gardistes. Même si les femmes sont légions ici avec Adèle Exarchopoulos en tête d’affiche (la parité n’est pas respectée, il y a plus d’actrices que d’acteurs !), elles n’en sont pas moins relayées à des stéréotypes de combattantes faussement aguerries à toute pratique de combats mais sans scène d’action, comme de prises de décision. Pour son 2ème long métrage, la réalisatrice Aude Léa Rapin (Les héros ne meurent jamais) semble s’être fourvoyée sans complexe ni grande profondeur et encore moins de cohérence dans un script original ambitieux en forme de dystopie affiché mais au propos politique superficiel et quelque peu abscond, pas très convaincant et pas franchement grandiose, une expérience au résultat aussi « inconnu » que l’univers qu’elle dépeint. C.LB
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