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Brian Jones et les Rolling Stones
Sortie
le 19/02/2025
De Nick Broomfield avec Bill Wyman, Eric Burdon, Volker Schlöndorff, Paul McCartney, Zouzou, ainsi que les voix de Mick Jagger, Keith Richards et Charlie Watts
Qui se souvient vraiment de Brian Jones ? Pourtant, il est le visionnaire à l'origine des Rolling Stones. À travers des interviews exclusives de proches, des membres du groupe et grâce à des archives rares et inédites, ce documentaire retrace l'incroyable parcours de ce musicien de génie. Célébrant son rôle fondamental dans la naissance et le succès des Rolling Stones, le film plonge au cœur des tensions internes qui ont conduit à son éviction tragique, révélant une histoire fascinante et bouleversante sur l'ascension du plus grand groupe de rock de tous les temps.
Que n’a-t-on pas déjà vu et entendu depuis des lustres sur les Rolling Stones, entre la multitude de films-documentaires, interviews, séries et autres reportages réalisée autour de leurs différents membres, sur leurs concerts et même à travers leur histoire avec La France ! En revanche, peu de choses avait été faite sur le 5ème membre du groupe, Brian Jones, retrouvé mort à 27 ans, « noyé » dans sa piscine le 3 juillet 1969. C’est chose faite - l’erreur est enfin réparée - grâce à ce passionnant long-métrage d’1h30 en forme de biopic sur sa vie, richement illustré d’images d’archives inédites, de live de la première époque, d’interviews exclusifs et de commentaires révélateurs. Une mine d’or pour tout fan qui se respecte ! Sans avoir été « la 5ème roue du carrosse » loin de là (il a lui-même choisi le nom du groupe et recruté 3 de ses membres), Brian Jones, l’un des premiers joueurs de « slide guitar », est considéré encore aujourd’hui et à juste titre comme le fondateur – et ancien leader - du groupe à seulement 19 ans, devenant rapidement « l’âme des Stones » - avant que Mick Jagger ne le devienne à son tour -, tout en promouvant la musique garage & blues qu’il affectionnait tout particulièrement. Et malgré cela, lui qui avait le monde – et les filles – à ses pieds, ça n’a pas empêché les tensions, les conflits, les rivalités, la jalousie (face au binôme très créatif que sont Jagger et Richards) – et la drogue - de s’installer petit à petit jusqu’à ce qu’il soit évincé définitivement. Sans parler de ses sautes d’humeur – timide et instable, il pouvait être aussi gentil qu’agressif -, ni de ses réactions vis-à-vis de ses parents – il était en guerre contre aux - et petites amies – il a mit « en cloque » plusieurs d’entre elles (6 en tout !) -, le mal toxique lui rongeait l’esprit sous l’effet de l’alcool et du « speed » qu’il prenait à haute dose, et surtout la santé qu’il avait fragile, au point de n’être plus capable de jouer convenablement avec les autres membres. Beaucoup de choses nous sont racontées ici, soutenues par la présence visuelle et/ou vocale de celles et ceux qui l’ont (très) bien connu (notamment Bill Wyman, ancien bassiste d’origine des Rolling Stones, et Zouzou, ancienne petite amie). Les révélations ne manquent pas, quelles soient d’ordre sentimental (Marianne Faithfull et Anita Pallenberg passant de l’un à l’autre des Rolling Stones) ou musical (on apprend que Brian Jones a joué avec les Beatles et aussi avec Jimi Hendrix dans la perspective d’enregistrer des chansons ensemble). Ce n’est sans doute pas pour rien s’il y a eu autant de spectateurs – au moins 500.000 – au concert des légendes du rock à Hyde Park, en hommage à la disparition de Brian le 5 juillet 1969, soit 2 jours après son décès. Bref, un portrait complexe, sensible et nuancé – celui d’une étoile filante entre gloire et chute - d’un grand musicien esthète et décadent, à ne louper sous aucun prétexte si vous voulez vous (re)plonger dans les années 60 dite « yéyé » et surtout celles du « Swinging London » !
C.LB
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