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- expo : "Le monde selon l'IA" : nouvelle exposition au Jeu de Paume (jusqu'au 21 septembre 2025)

le  11/04/2025   au Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, Jardin des Tuileries - Paris 1er

Mise en scène de Antonio Somaini, commissaire général, plus Ada Ackerman, Alexandre Gefen et Pia Viewing avec une sélection d’œuvres d’artistes écrit par ou plutôt créé par ulian Charrière, Grégory Chatonsky, Agnieszka Kurant, Christian Marclay, Trevor Paglen, Hito Steyerl, Sasha Stiles...




Le Jeu de Paume présente une exposition explorant les liens entre intelligence artificielle et l’art, qui sera la première au monde de cette ampleur. Développées à vitesse accélérée dans tous les champs de la société, les intelligences artificielles suscitent aujourd’hui étonnement, frayeur, enthousiasme ou scepticisme.

Le Monde selon l’IA présente une sélection d’œuvres d’artistes qui, au cours de ces dix dernières années, se sont emparés de ces questions en art, photographie, cinéma, sculpture, littérature... Elle dévoile des œuvres – pour la plupart inédites – d’artistes de la scène française et internationale tels Julian Charrière, Grégory Chatonsky, Agnieszka Kurant, Christian Marclay, Trevor Paglen, Hito Steyerl, Sasha Stiles...

De l’« IA analytique », qui analyse et organise des masses de données complexes, à l’« IA générative », capable de produire de nouvelles images, sons et textes, l’exposition traite de la manière dont ces technologies bouleversent les processus créatifs, redéfinissent les frontières de l’art, sans oublier d’en interroger les enjeux sociaux, politiques et environnementaux. Des capsules temporelles jalonnent par ailleurs le parcours, sous forme de vitrines suggérant des liens historiques et généalogiques entre ces phénomènes contemporains et différents objets issus du passé. Au-delà de toute fascination technophile ou de rejet technophobe, le Jeu de Paume propose, à travers cette exposition, une réflexion sur la manière dont l’IA transforme notre rapport visuel et sensible au monde.

L’intelligence artificielle, notion introduite en 1955, désigne de nos jours l’apprentissage automatique qui transforme tous les domaines de la société, avec des applications remplaçant l’action humaine sur la détection, la prise de décision ou la création de contenus textuels et visuels. Ces avancées soulèvent des enjeux éthiques, économiques, politiques et sociaux, entre autres en matière de vie privée et de discrimination, tout en bouleversant notre rapport aux images et aux textes. Dans le domaine artistique, l’IA redéfinit les processus de création, de production et de réception, mettant en crise les notions de créativité, d’originalité et de droits d’auteur. Les artistes de l’exposition mobilisent ces technologies aussi bien pour interroger leurs conséquences sur l’art et la société que pour expérimenter de nouvelles formes possibles d’expression.

Le parcours thématique de l’exposition s’ouvre sur la dimension matérielle et environnementale de l’IA, trop souvent passée sous silence. Il s’agit, avec cette introduction, d’en dresser une cartographie dans le temps comme dans l’espace et de comprendre l’enchevêtrement complexe que recouvre l’appellation, difficile à définir, d’IA. Les œuvres de Julian Charrière, telles que Buried Sunshines Burn, soulèvent la question des ressources matérielles nécessaires aux industries numériques et de leur impact environnemental tandis que Metamorphism met en scène la dimension matérielle des technologies numériques, trop souvent présentées comme «dématérialisées» alors qu’elles dépendent de phénomènes géologiques et physiques spécifiques.
Le diagramme géant Calculating Empires de Kate Crawford et Vladan Joler retrace quant à lui cinq siècles d’inventions et d’expérimentations techniques, scientifiques et culturelles ayant permis de donner naissance aux IA actuelles.

L’exposition se poursuit avec la thématique de l’IA analytique, abordant la vision par ordinateur et la reconnaissance faciale, centrées sur la classification et la catégorisation des données et objets. Différents artistes interrogent les effets de ces processus sur notre perception du monde et leurs conséquences économiques, politiques et sociales. Parmi les œuvres phares de cette section, Faces of ImageNet de Trevor Paglen met en scène la manière dont les systèmes de reconnaissance faciale apprennent à identifier des visages à travers des catégories humaines simplifiées, qui nient la complexité et la diversité du monde réel. Une nouvelle œuvre de Hito Steyerl, créée spécialement pour l’exposition, examine comment les systèmes d’IA transforment la perception visuelle en outils de contrôle et de standardisation.

Dans une même visée critique, le parcours aborde la question de l’exploitation humaine que
nécessite l’IA. Agnieszka Kurant ou Meta Office mettent en lumière les contributions invisibles des “travailleurs du clic” – personnes qui effectuent des tâches en ligne sur Internet de manière invisible et sous-rémunérée, via des portraits collectifs ou la documentation de leurs conditions de travail. Ces œuvres révèlent le fossé entre l’idéologie de la dématérialisation du cloud et les ressources réelles qui sont nécessaires au bon fonctionnement des IA. 



 
 
 
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