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Bollywood Masala (jusqu’au 5 janvier 2025)

le  29/12/2024   au Palais des Congrès de Paris, 2 place de la porte Maillot 75017 Paris (du lundi au dimanche à 17h30)

Mise en scène de Toby Gough avec 16 artistes dont 12 danseurs et 2 musiciens live et Arif Zaharia écrit par Toby Gough




Ah l’Inde fabuleuse… Ses comédies musicales...Bollywood…Voici quelques années que la culture du sous-continent indien a fait son entrée en France par le biais du cinéma, en l’occurrence, des mélodrames chantés mettant en scène un couple, qui chante en playback, beaucoup de danseuses et des mélopées sirupeuses à souhait menant généralement vers une fin heureuse.
Bollywood Masala surfe sur cette vague là et nous propose un voyage au sein des comédies musicales emblématiques du cinéma bollywoodien (le Hollywood de Mumbaï). La clé d’entrée ? L’histoire du cuisinier des vedettes de cinéma qui des années durant cuisina pour les vedettes du grand écran sur leurs lieux de tournage. Elle nous est narrée par un duo formé entre un narrateur au fort accent anglais (le créateur du spectacle) et un peu crédible chef cuistot en costume de maharajah
Le show débute sur un duo de tambours puissants venant du fond de salle pour se diriger sur scène. Mais à l’ouverture du rideau, la déception pointe son nez : le décor est à l’économie et le plateau est aménagé comme celui d’une salle des fêtes un jour de fête patronale. L’histoire qui nous est narrée est de peu d’intérêt - on le comprend rapidement -, et l‘essentiel est ailleurs : Bollywood Masala est un spectacle où la danse prime. Chaque extrait de la comédie musicale évoquée par le fil narratif fort ténu est ainsi dansée par une troupe de 12 danseurs et danseuses sur une bande son préenregistrée.
Avec une chorégraphie parfois puissante parfois peu convaincante, on tente de reconstruire ici la magie des grandes sagas cinématographiques indiennes. C’est parfois réussi, et les démonstrations de force et de muscles, volontiers exhibés par les danseurs font leur petit effet. Du côté des danseuses, hélas, il manque toujours un petit quelque chose pour parfaire la magie et nous transporter tout à fait. Le style choisi pour la chorégraphie est en effet bien occidental et le spectateur ne parvient pas à se départir de l’impression d’assister à la représentation d’une Inde de pacotille.
Au total, et malgré l’impression d’assister à un spectacle au rabais, le spectateur exigeant doit l’admettre : il est parfois emporté par le rythme et l’énergie de la belle troupe de danseuses et danseurs qui par leurs costumes chamarrés compensent la pauvreté du décor. Même si ce Masala-là manque considérablement d’épices.

Eric Dotter



 
 
 
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