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- 13ème édition de la Biennale Internationale Design de Saint-Etienne (jusqu'au 6 juillet)
le 22/05/2025
au
sein de la Cité du design et de la friche industrielle des Halles Barrouin à Saint Etienne
Mise en scène de Eric Jourdan, directeur général de l'EPCC Cité du design - École supérieure d'art et design de Saint-Étienne, commissaire général de la Biennale Internationale Design Saint-Etienne avec des expositions, des créations, des débats, des échanges... écrit par ou plutôt proposé par Marc Chassaubéné, président de l'EPCC Cité du design - École supérieure d'art et design de Saint-Étienne
Biennale sur le thème ''Ressource(s), Présager demain"
-Une thématique au coeur des enjeux contemporains : Face aux défis environnementaux, nous faisons face à la nécessité de réévaluer les méthodes de production et de consommation. Des contraintes, transformons cela en atouts ! C'est dans ce contexte que la Biennale Internationale Design Saint-Étienne dévoile la thématique de sa 13e édition. Celle-ci explore les multiples interrogations liées à l'utilisation des ressources - naturelles, économiques, humaines, intellectuelles - ouvrant la voie à une réflexion enthousiaste sur l'avenir de la création et comment le designer s'affirme comme ressource pour rendre le monde plus accueillant.
Loin d'être une simple vitrine, la Biennale est un évènement-laboratoire. On vient y puiser des idées, nouer des liens, croiser des regards, encourager les échanges, stimuler les débats et soutenir la recherche en design. Conçue pour captiver les professionnels et adresser aussi le grand public, cette édition mettra également à l'honneur l'Arménie en tant que pays invité et rendra hommage à l'historien du design Raymond Guidot.
À travers des expositions, des créations inédites venues des quatre coins du monde, ainsi qu'une plongée dans l'univers de la jeune création et de l'industrie, la Biennale s'articulera autour de deux lieux distincts : la Cité du design et la friche industrielle des Halles Barrouin. En parallèle, des journées professionnelles, des rendez-vous culturels et un riche programme événementiel animeront toute la métropole de Saint-Étienne. Un objectif : fédérer amateurs et experts autour des possibilités d'un monde meilleur qui s'offrent à nos imaginaires.
-Au coeur du district créatif : La Cité du design est en cours de transformation pour devenir le premier quartier design de France : un quartier où le design devient expérience pour changer notre regard sur le monde. La Cité du design verra son offre culturelle s’enrichir par l’ouverture de la nouvelle version de la Cabane, espace ludique d’expérimentation, à l’automne 2025 (page 78) et de la Galerie nationale du design, institution unique qui racontera et questionnera le design à travers les collections françaises de design, en juin 2026 (page 79). Plus ouverte sur la ville, plus verte et plus conviviale, la Cité du design sera également une destination touristique et culturelle forte. Une programmation événementielle riche, une offre d’hôtellerie et de restauration et des installations d’art et de design dans l’espace public permettront aux visiteurs de retrouver l’esprit Biennale toute l’année. Ce projet, porté par Saint- Étienne Métropole au sein de la seule ville française créative design de l’UNESCO, place la Cité du design au cœur d’un District Créatif plus large, lieu de vie, de création et d’innovation. La Cité du design participera aussi au dynamisme du District Créatif qui accueille déjà des événements à dimension nationale et internationale et des équipements d'envergure, comme le Zénith, La Comédie, Centre dramatique national, ou le Fil, Scène de musiques actuelles. Le District Créatif réunit un écosystème riche, entre art et culture et entre économie et technologie. Un pôle fort d'enseignement et recherche, avec l’Ésad Saint-Étienne et le Campus Manufacture de l’Université Jean Monnet qui réunissent 2 500 étudiants et 300 chercheurs, se développe aux côtés d'un pôle d'innovations technologiques et d'industries créatives. Les synergies créées entre les acteurs institutionnels, économiques, académiques et culturels du District Créatif, permettent de fédérer et de structurer cet écosystème foisonnant, afin de faire du design un catalyseur de changement. La Cité du design fait ainsi partie des lauréats de la première phase du dispositif « Pôles territoriaux d’industries culturelles et créatives » porté par l'État, dans le cadre de son plan d'investissement France 2030. Avec cette dynamique inédite sur son territoire, Saint-Étienne change le monde avec le design et la créativité !
-Les commissaires : *Éric Jourdan, directeur général de l'EPCC Cité du design - Ésad Saint-Étienne et commissaire général de la 13e Biennale Internationale Design Saint-Étienne
*Laurence Salmon, directrice scientifique de la Biennale, commissaire générale de l’exposition thématique Ressource(s), présager demain
-Les lieux : La Biennale se tiendra sur 2 lieux d’exposition principaux, couvrant plus de 3 600 m².
*La Platine – Cité du design : La Platine, c’est le bâtiment par lequel on pénètre dans la Cité du design, à la descente du tram : une architecture signée Finn Geipel et Giulia Andi de l'agence LIN, faite de verre et d’acier, aux reflets verts et gris.
*Les Halles Barrouin : Entourées d'immeubles résidentiels des années 1960, les Halles Barrouin sont un choix qui peut surprendre. Cependant, ces friches populaires et industrielles de la ville, anciennement consacrées à la fabrication des pièces de machines utilisées dans les mines de Saint-Étienne, occupent une place importante dans l'histoire de la ville. Dès que le visiteur franchira ses portes, la magie du lieu opérera comme une renaissance artistique, grâce, entre autres, à la scénographie du designer Joachim Jirou-Najou.
-La scénographie : Le parti pris de cette Biennale est d'offrir un regard volontairement constructif face aux défis du monde contemporain et malgré les multiples crises auquel il est confronté. Cette approche s'incarne à la fois dans la scénographie et dans l'identité visuelle de la Biennale, mais aussi dans la nouvelle charte graphique conçue dans le cadre du nouveau quartier créatif Cité du design.
-Expositions : *Ressouce(s) - présager demain aux Halles Barrouin : Plongé dans une époque devenue fluctuante, marquée par l’épuisement annoncéde certaines ressources, la réalité palpable du changement climatique et la mise en doute de certaines certitudes modernes, le designer se sent « intranquille », ce qui l’amène à questionner sa pratique.
*Déjà-là : Les propositions autour du thème « déjà -là » déjouent les schémas / cycles classiques de la création destruction par une pratique réfléchie de la réutilisation. Objets tombés en désuétude, vestiges industriels comme les terrils, monuments patrimoniaux, paysages délaissés ou sites abandonnés : les projets présentés ici s’emparent de lieux et d’artefacts issus d’époques révolues. Chacun incarne, à sa manière, des fragments métonymiques des espaces ou des contextes d’où ils ont été conçus. Ensemble, ils renouvellent les façons d’habiter des espaces vacants et obsolètes, concrétions monumentales d’un monde en déclin.
*Terres promises : La terre, c'est à la fois un matériau, un territoire, un gisement. C'est aussi le socle de notre habitabilité, aujourd'hui remise en question. Dans le contexte d’épuisement des ressources terrestres, une nouvelle génération élabore des solutions plus respectueuses de notre environnement. Terres promises propose un voyage autour du monde à travers des projets qui interrogent l'extractivisme et l'usage des sols. De l'Inde à l'Europe, en passant par les États-Unis, des designers déploient des stratégies pour limiter la consommation des ressources, repenser des filières de production et réinvestir des savoirfaire ancestraux qui interrogent la valeur sacrée de nos terres.
*Le devenir industriel : Dès lors qu’il y a production d’objets ou de solutions, le design doit être considéré comme une ressource qui aidera au devenir industriel. Le fait de travailler avec un designer n’est pas lié à la taille de l’entreprise mais à la volonté de générer des réponses sensibles, étonnantes de justesse, en lien avec notre époque, nos comportements, nos attentes inconscientes. Le designer industriel est guidé par un contrat éthique : un produit est là pour nous servir et non nous desservir. Dès lors une relation pérenne s’établira entre l’objet, la marque et son utilisateur.
*Minimum / Maximum : La sélection d’objets présentée dans Minimum / Maximum réactualise la pensée du mouvement moderniste, et atteste d’une quête d’équilibre entre optimisation des ressources et excellence fonctionnelle. Ces créations, souvent qualifiées de minimalistes, résultent de l’engagement des designers à créer des produits à la fois fonctionnels et désirables, dans un contexte de consommation raisonnée. Bien que ces objets s’inscrivent en accord avec les principes du Bauhaus et l’idéologie de l’architecte Ludwig Mies van der Rohe, incarnée par la célèbre maxime « Less is more », la notion de durabilité a profondément évolué.
*En mode hybride : En mode hybride présente une sélection de projets qui naissent d’une hybridation de matériaux, de technologies ou de typologies, unissant des éléments high-tech et low-tech, des plus pointus au plus rudimentaires. Ce métissage produit un attelage singulier entre tradition et innovation. La performance et la précision de certains composants high-tech, importés de l’autre bout du monde, se marient ici à des structures et supports robustes et sensibles, issus de régions plus proches. En mobilisant les filières de recyclage et de valorisation des déchets, les designers font le choix de diminuer l’empreinte de leur création dans un monde fini.
*Créer avec l'IA : Dans un monde où les intelligences artificielles génératives produisent des images, des textes et des vidéos en quelques secondes, où se situe désormais la valeur ajoutée du designer ? Cette sélection de projets propose d’explorer les nouvelles frontières de la création à l’ère des IA, non pas comme une menace, mais comme une invitation à repenser fondamentalement le rôle des designers, tout en questionnant les implications éthiques et sociétales de ces technologies.
*Le design des communs : Les communs sont une construction institutionnelle qui assure l’accès à une ressource partagée, sa gouvernance, et la reproduction de cette ressource à long terme. Ils ont réémergé en Europe comme un mode de gestion alternatif à la propriété exclusive de l’État et à celle du privé, dessinant des perspectives prometteuses pour préserver l’habitabilité de la planète et tendre vers davantage de justice écologique. Les designers prennent leur part, en élaborant de nouveaux communs de la connaissance pour tendre vers davantage de justice sociale et spatiale, mais aussi en imaginant des diplomaties nouvelles et faire émerger des droits et des responsabilités.
*Design climatique : Design climatique appelle à réactiver le sens pratique de la décoration d'intérieur que nous avons perdu avec les énergies fossiles qui alimentent les radiateurs, l’air conditionné, ou l’éclairage électrique. Jusqu’au début du xxesiècle, la décoration d’intérieur en Occident jouait un rôle pratique : lutter contre le froid, bloquer les courants d’air... Il s’agit ici de reconsidérer la valeur thermique de l’art décoratif, de travailler sur les valeurs de convection, de conduction, d’émissivité thermique, de repenser la matérialité de l’ « emmobilier » – cette couche « décorative » des pièces, entre l’immobilier et le mobilier dans une nouvelle optique de performance climatique.
*Les autres vivants : Cette section nous parle des espèces, des végétaux, du minimonde de l’invisible, des matières vivantes, des puissantes ressources qui sont autour de l’humain et qui définissent un monde vivant en perpétuelle construction. Les projets exposés offrent un regard bienveillant sur eux. Nous ne reviendrons jamais à l’initial dans ce monde que l’on abîme, le design est là pour supposer un lendemain et non un futur. Une touche d’optimisme qui peut nous aider à vivre ensemble.
-En relief, créer en Arménie (La Platine – Cité du design) : Alors que Saint-É tienne vient de se jumeler avec la ville de Kapan, dans le sud de l’Arménie, la 13e Biennale Internationale Design de Saint-É tienne met à l’honneur ce pays et sa création contemporaine.
-Le droit de rêver (La Platine — Cité du design) : Les perspectives de notre monde semblent interdire toute rêverie. Or, plus que jamais, les jeunes générations doivent s’autoriser encore et toujours à rêver. Le droit aux rêveurs était d'ailleurs une revendication du philosophe Gaston Bachelard. La tenue de workshops avec les étudiants de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne fait partie de l’histoire de la Biennale, qui, à l’occasion de sa 13e édition, renoue avec ce rituel pédagogique. 16 workshops, animés par des artistes et des designers invités, et envisagés comme des plages de liberté pour rêver le monde, ont pris place à la fin de l’année 2024 au sein de l’école, dans le respect de l’idée de recherche et de collaboration. L’exposition Le droit de rêver donne à voir le fruit de ces belles rencontres.
*Cohabitation : Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, combien de temps resterait-il à l'humanité ? Ce projet de « cohabitation » s’intéresse à la pollinisation et à la création d’habitats pour les fleurs et les abeilles – de la culture de champignons, dont elles se nourrissent, à la protection contre les frelons prédateurs.
*Ilot : Îlot est un abri urbain végétalisé, conçu collectivement et pensé comme un écosystème intergénérationnel, accueillant envers les différentes espèces. Il respecte la croissance des plantes et se veut le plus autonome possible en termes de ressources.
*Matières ultimes : L’industrie du meuble fabriqué en grande série intègre dans son cycle de fabrication l’utilisation de matières premières recyclables, réemployables, mais aussi la gestion des chutes. Dans ce processus, il existe cependant des volumes de matières difficiles à réexploiter et transformer. Ici, les étudiants explorent des pistes de réemploi des chutes en provenance des usines Ligne Roset, fabricant et éditeur de mobilier depuis 150 ans.
*Design de saison : Penser à du design de saison, c’est s’adapter tant à la matière disponible qu’à ses usages. Partant d’une grande quantité de rubans dont l’entreprise Louison souhaitait se défaire à la suite d’un changement dans sa production, les étudiants inventent de nouvelles formes, usages et fonctions de ce matériau dans le but de produire des objets utiles.
*Transformer la laine : Les savoir-faire lainiers sont ancestraux, mais les entreprises qui travaillent aujourd'hui les fibres synthétiques n’ont plus de machines adaptées aux fibres naturelles. Le travail de la laine mobilise le corps et se mène bien souvent de façon collective. Il questionne notre rapport aux autres, au temps, aux éléments. Il s'agit ici de détourner, augmenter, tronquer ou amplifier ces pratiques pour envisager de nouveaux parcours, des outils et des procédés inédits pour cette matière.
*Shakers : Des centaines d’années avant qu’on ne parle de durabilité, les Shakers, communauté fondée au xviiie siècle, ont eu recours à des méthodes respectueuses de l’environnement. En s’inspirant de leur esprit de création, dans une économie de moyens et d'énergie, les étudiants ont produit une série d’objets pour l’habitat en utilisant des techniques d'assemblage et d'ébénisterie.
*Totems : Dans ce workshop, les étudiants étaient invités à réaliser des totems incarnant leurs désirs, leurs rêves personnels, pour pouvoir ensuite, pendant la Biennale, les partager avec le public sous la forme d’un « temple d’idoles » et par le biais de déambulations et de performances. Le tout doit donner lieu à un carnaval où le designer devient acteur culturel et où chaque souhait individuel se transforme en souhait collectif.
*Sans fin, l'objet : Recyclage, surcyclage ou upcycling… La durabilité des objets est mise à l’épreuve de cycles faisant apparaître leur viabilité sur une ligne temporelle, circulaire et non plus linéaire. Ici, les étudiants mettent en perspective différents aspects du recyclage par le biais de lignes de fuite esthétiques et en utilisant plusieurs pistes possibles.
*Le musée de Proximité : Le Musée de Proximité met en lumière le phénomène urbain de désertification et questionne la place d’une institution culturelle au sein du tissu urbain. Les étudiants proposent ici un dispositif scénographique pouvant accueillir une cinquantaine d’œuvres et permettant de repenser, avec les riverains, la place et le rôle physique et psychologique d’un musée à Saint-Étienne.
*Machine à démoderniser : Le Corbusier, symbole de l’architecture moderne, a créé quatre bâtiments à Firminy. Pendant ce workshop, les étudiants ont séjourné dans l’Unité d’habitation et travaillé dans l'Eglise qu’ils ont utilisée comme contexte pour réfléchir et travailler sur une actualité de transition, de démodernisation et de décentralisation.
*Penser avec les mains : À travers l’utilisation du plâtre et de la paille, les étudiants ont été invités à une réflexion sur l’utilisation de l’espace et des matériaux, et à une exploration des limites de la fonctionnalité et de la forme. Cette combinaison de conscience spatiale et d’innovation matérielle conduit à une compréhension renouvelée du potentiel des matériaux simples.
*La fabrique de l'ennui : En référence à l’Éloge de l’oisiveté du philosophe et mathématicien anglais Bertrand Russell (1872-1970), les étudiants inventent des formes de lutte pour reconquérir le droit de ne rien faire, créent des conditions de l'ennui et proposent des dispositifs à la limite de l'absurde invitant à perdre son temps et à tourner en rond.
*Large Language Artefacts : L’irruption de l’intelligence artificielle générative au travers d’outils accessibles au grand public bouleverse les modalités de création et le statut du créateur. Voici des propositions de nouvelles formes de communication et de collaboration entre l’intelligence humaine et l’intelligence de la machine.
* L’objet photographique – Interroger les ressources matérielles de la photographie : Dans le contexte de l'ère anthropocène, les étudiants de l’Ésad Saint-Étienne et de l’Université Jean Monnet interrogent les ressources plastiques du médium photographique. Ils proposent un usage responsable des matériaux, cherchent de nouvelles voies possibles pour engager l'objet photographique, sans le dénaturer, dans un champ d’investigations sensibles et pour prouver une fois encore qu’il est une ressource d’expression plastique et sémantique intarissable.
*Friches et crassiers – Qui possède le sol et ce qui se trouve en dessous ? : Les crassiers naissent de la production de matériaux. À travers l'étude de la relation entre les matériaux, l’environnement, le sol et les conséquences de leur extraction, ce workshop propose une réflexion sur l’avenir des sites d’extraction laissés à l’abandon à Saint-Étienne.
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