en 
 
 
cinema

 
 

Je serai toujours là pour te tuer (jusqu’au 6 avril)

le  31/01/2025   au La Folie théâtre, 6 rue de la Folie-Méricourt 75011 Paris (du vendredi au dimanche à 20h)

Mise en scène de Catherine Perrotte et Sophie Mayer avec Sophie Tonneau et Yves Coméliau écrit par Sophie Tonneau




Qu’il est difficile de choisir le spectacle que nous allons évoquer pour vous ! Trancher dans une programmation parfois riche et souvent pléthorique de pièces et formes théâtrales diverses pour en sélectionner uniquement quelques-unes est toujours un choix cornélien.
Alors, cette pièce-là, on l’a d’abord choisi pour son titre « je serai toujours là pour te tuer ». Ça fleurait bon la promesse d’un compromis entre tendresse et cruauté, entre humour et noirceur. Au-delà de ce premier indice, il y avait l’intrigue, plutôt intéressante de prime abord. L’histoire de cette femme, Helen, plus toute jeune, qui, lasse de son existence, va convoquer un tueur pour mettre fin à sa vie. Elle l’hébergera, lui demandant de mettre fin à ses jours par surprise. A force de coexistence avec Simon le tueur, Helen finira par reprendre le gout à la vie et lui demandera un sursis au contrat que le tueur exige d’exécuter.
Nous voici donc dans la petite salle de la Folie théâtre, dans l’attente de la rencontre, espérant que quelque chose se passe sur le plateau presque nu, juste équipé de quelques meubles. Helen ouvre le bal en dansant, peut être en contraste avec le sentiment de lassitude qui l’anime. Le tueur arrive bientôt. Et Ensuite ? Ensuite, plus rien. Tout au long de cette très courte pièce (une heure), rien ne naitra de la rencontre entre ce tueur plutôt sympa mais apparemment ferme, et cette femme lasse mais apparemment enjouée. Chacun reste dans son univers et, langage corporel comme texte, rien ne permet au spectateur de croire à cette histoire.
La mise en scène a bizarrement choisi de substituer à l’absence d’accessoires (sauf un dans la scène finale que nous ne révélerons pas), un jeu dans lequel les comédiens miment les assiettes qu’ils posent sur la table, les verres qu’ils portent. Immédiatement agaçant, ces bruits de bouche de bouteilles que l’on verse, de verres que l’on trinque (il y en a pas mal, car Helen est alcoolique) devient ridicule. Partant d’une bonne idée, le texte, plutôt paresseux, n’offre aucune aspérité et ne propose aucun point de vue. On admettra, en légère circonstance atténuante, le fait que le spectacle débutait ses représentations dans un lieu nouveau.
A la sortie du théâtre, on entend à la volée, la phrase d’un spectateur aussi peu convaincu que l’auteur de ces lignes par ce spectacle souffreteux et parlant de ce qu’il devrait être « [dans le théâtre] les artistes injectent leur vie pour nourrir celle des personnages qui évoluent sur scène ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que les personnages de « Je serai toujours là pour te tuer » sont en état de dénutrition totale, et que le spectateur reste sur sa faim.

Eric Dotter



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique