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On aurait dû aller en Grèce (jusqu’au 13 avril)

le  31/01/2025   au théâtre du Gymnase, 38 boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris (du jeudi au samedi à 20h30, mâtinées samedi et dimanche à 17h

Mise en scène de Anne Bourgeois avec Daniel Russo, Ariane Seguillon, Michel Ferracci, Frédéric Pggi, Marie-Ange Casta, Clémence Lassalas et Benjamin Baffie écrit par Pierre-Marie Mosconi




Le propre d’une comédie théâtrale, notamment celle de boulevard, c’est de vouloir en faire toujours un peu plus, voire parfois carrément un peu trop, pour (tenter de) faire rire à tout prix. C’est malheureusement le cas de ce spectacle-là qui s’inscrit dans le registres de « plus c’est gros et plus ça passe » - et ce n’est pas moi qui le dit mais l’un des protagonistes sur scène ! Néanmoins ici, ça passe mal pour ne pas dire pas du tout, du moins auprès d’une certaine clientèle de spectateurs en quête d’une bonne œuvre à se mettre sous la dent, pardon, sur les yeux et dans les oreilles !
Cette fois, tout est exagéré à un seuil de saturation presque grotesque, là où une famille parisienne très BCBG se retrouve en vacances en Corse dans une villa de rêve prêtée par des amis. Sauf que rien ne va se passer comme prévu puisque vont débarquer dans leur salon une jeune fille enceinte puis 2 « mafieux » armés qui vont les prendre en otage, prêts à en découdre avec ces occupants. Et c’est parti pour 1h30 de déboires en tout genre, de rebondissements bien soulignés, de gags fort éculés, de réparties très évidentes, de « bons mots » à répétions assez faciles, de chansons trop inopinées pour être totalement honnête, bref, un fourre-tout qui fait ici et là office de bouche-trou, pour essayer de plaire au plus grand nombre d’entre nous.
Que dire de l’interprétation et du casting ? Ca force le trait à tout va, d’autant que les comédiens - en première ligne, Daniel Russo, qui est exactement sur les mêmes rails du « comique » que ses précédentes prestations donc, rien de nouveau à attendre de ce côté-là ! -, et comédiennes sont assez exécrables, jouant pratiquement toutes et tous comme s’ils étaient en roue libre, excepté Marie-Ange Casta qui elle n’ouvre pas la bouche ou alors si peu ! Quant à l’histoire, elle est écrite, pardon, « pompée » sur celle de beaucoup d’autres pièces du même acabit : souvenez-vous par exemple de « Révélations » de Jean-Eric Bielle présentée l’année dernière au théâtre de Passy (avec en haut de l’affiche entre autres….Daniel Russo) qui comportait quasiment la même trame narrative que celle-ci, avec déjà une famille dysfonctionnelle dont les 2 enfants apprenaient à leurs parents qu’ils étaient pour l’une lesbienne et pour l’autre, gay.
En ce qui concerne l’image des corses, elle est plutôt stéréotypée à outrance à travers la prestation de 2 autochtones limite « abrutis », continuant à singer les clichés véhiculés sur eux depuis des lustres. Et dire que c’est l’acteur corse Michel Ferracci, co-auteur du scénario du film du même nom (sorti le 13 nombre dernier) dans lequel il avait un second rôle et donc, par voie directe, de son adaptation au théâtre où il est également présent, reprenant son rôle de « gangster dur à cuire ». Pour parfaire l’ensemble, vous n’échapperez pas au final à une chanson interprétée en corse a cappella pour que la boucle soit enfin bouclée (« un juste retour des choses », me direz-vous !). En résumé, on ne sort pas grandi de cette « épreuve » à laquelle « on n’aurait pas dû aller ! ».

C.LB



 
 
 
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