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Circus Baobab – Yongoyely (jusqu’au 2 mars)

le  12/02/2025   au théâtre La Scala Paris, 13 boulevard de Strasbourg 75010 Paris (du mardi au samedi à 21h et dimanche à 17h)

Mise en scène de Yann Ecauvre avec la troupe du Circus Baoba écrit par ou plutôt créé par la compagnie Circus Baobab




Lorsque le spectateur entre dans la grande salle de la Scala, c’est sous les rumeurs des rues de Conakry. Le bruit enfle et gonfle et disparait soudain. Le rideau s’ouvre et Ils apparaissent eux et elles. Ils sont 9, placés sur des piédestaux, simples parpaings de construction. Mais bientôt les supports vacillent les uns après les autres. Tour à tour, la femme ou l’homme tombe, et se relève pour aller trouver refuge sur l’un des parpaings encore debout, sur lequel on se rassemble à deux, trois, puis quatre.
Ce sont ces mêmes lourds parpaings que portent ces femmes, africaines, belles, fières et fortes. Comme si cela ne suffisait pas, elles en mettent deux sur la tête, et même si elles continuent d’être droites et dignes, on souffre avec elles. Une fois de plus, c’est autour de l’une d’elles que se construit ensuite une pyramide, sur laquelle les 8 autres artistes se juchent. Il est beaucoup question des femmes dans ce nouveau spectacle du Cirque Baobab. Des femmes à terre, des femmes symboliquement écartelées. Et les hommes dans tout ça ? Ils dansent et s’amusent. Et ils font les beaux dans d’étourdissants sauts périlleux. Et lorsqu’ils ratent leur récupération, ce sont encore les femmes qui les remettent à l’ouvrage.
Le précédent et premier spectacle du Cirque Baobab en France, s’intitulait « Yé », l’eau, et mettait en valeur de manière symbolique l’importance de la précieuse ressource en Afrique, offrant des performances époustouflantes et de fort belles images. « Yongoyely » va quant à lui droit au but : il s’agit ici d’un portait de la femme africaine en général et guinéenne en particulier. Collage sonore de témoignages : « une femme c’est de la souffrance », symbolique appuyée d’entraide féminine et de labeur, « Yongeyely » va puiser, dans une africanité revendiquée, les références chantées et dansées.
Ca n’est pas un cirque ordinaire auquel on assiste là, car en plus d’offrir un spectacle complet, où la performance fait s’exclamer les spectateurs, c’est aussi un cirque social. Depuis 1998, date de sa création, ce cirque issu d’une collaboration franco-africaine, propose en effet des campagnes d’accompagnement à destination de la jeunesse guinéenne et d’ailleurs. Ce spectacle offre la combinaison parfaite entre l’exigence des arts du cirque, la beauté d’une en scène soignée, l’engagement total des artistes et un message puissant. Voilà un faisceau de raisons pour se rendre sans tarder à la Scala afin d’admirer ces artistes d’ailleurs.

Eric Dotter



 
 
 
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