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- expo : Ce que l'horizon promet - Nouvelle exposition de la Fondation groupe EDF (jusqu'au 28 septembre)
le 12/03/2025
au
sein de la Fondation EDF, 6 rue Juliette Récamier 75007 Paris
Mise en scène de les différents artistes avec des oeuvres diverses et variées écrit par ou plutôt proposé par Samantha Barroero, commissaire indépendante ; Nathalie Bazoche, responsable Pôle culture Fondation groupe EDF ; Gérald Bronner, sociologue, professeur à Sorbonne Université
Une exploration artistique de notre rapport à l'avenir.
Lieu d’exposition et de réflexion, où l’art contemporain dialogue avec les grands enjeux sociétaux, la Fondation groupe EDF poursuit sa programmation ambitieuse. Depuis plusieurs années, les expositions de la Fondation abordent les sujets de société : les fake news, le voyage, la sobriété ou encore notre relation au vivant, avec, en ce moment même, Âmes vertes, quand l’art affronte l’anthropocène à la Friche la Belle de Mai (Marseille). Avec Ce que l’horizon promet (du 12 mars au 28 septembre), elle interroge notre rapport à l’avenir, entre croyance et rationalité, incertitude et maîtrise.
-Une plongée au coeur de nos projections et anticipations : Dans un monde en perpétuel changement, cette exposition interroge notre perception de l’avenir et notre capacité à l’anticiper. Comment nous projetons-nous dans un futur par définition incertain ? Quels outils, quelles croyances, quelles disciplines mobilisons-nous pour tenter d’y voir plus clair ? Comment évaluons-nous les risques et les opportunités d’un changement de carrière ? Pourquoi anticipons-nous les conséquences de nos choix alimentaires sur notre santé ? Pourquoi consultons-nous notre horoscope ou faisons-nous confiance à des algorithmes de prédiction ? Ces comportements illustrent notre perpétuel besoin de réduire l’incertitude et de mieux contrôler ce qui nous attend. Entre intuitions personnelles, croyances populaires et approches scientifiques, nos manières d’anticiper l’avenir révèlent nos peurs et nos espoirs. Au coeur de ces questionnements, l’importance que prend l’intelligence artificielle dans nos quotidiens revêt de nouveaux enjeux. Elle transforme notre rapport au temps et au savoir en proposant des prédictions toujours plus sophistiquées, redéfinissant ainsi nos décisions et nos choix de vie. Jusqu’où sommes-nous prêts à nous en remettre à elle ? Si l’horizon est une ligne imaginaire, un point de fuite toujours en mouvement, il est aussi une promesse : celle d’un futur possible, d’un inconnu à déchiffrer.
-Une rencontre entre art et science : L’exposition, portée par un commissariat collectif, associe approche scientifique et vision artistique. Gérald Bronner, sociologue, spécialiste des croyances, Erell Guegan, doctorante en sociologie, Nathalie Bazoche et Samantha Barroero, commissaires artistiques, ont ensemble sélectionné des oeuvres – dessins, peintures, sculptures, photographies, vidéos et installations – de 27 artistes français et internationaux. Les interviews vidéo de trois experts, le mathématicien Cédric Villani, le chercheur Emile Servan-Schreiber et le médecin-psychiatre et écrivain Raphaël Gaillard, apportent leurs regards scientifiques sur deux approches du futur : d’un côté, les prédictions issues de l’imaginaire et des croyances – astrologie, magie, divination ; de l’autre, les prévisions fondées sur des calculs et des méthodes scientifiques. L’intelligence artificielle y occupe une place centrale, interrogeant jusqu’à quel point nous sommes prêts à lui confier nos décisions.
En entrée d’exposition, une expérience interactive invite les visiteurs à livrer leur vision du futur en 2100 et à visualiser au travers d’images générées par une intelligence artificielle leur univers futuriste. Un projet conçu par Gérald Bronner, en collaboration avec le département Recherche et Développement d’EDF.
-3 sections pour interroger notre avenir : *L’exposition s’ouvre sur les certitudes et incertitudes, une réflexion sur l’éternelle oscillation entre le besoin de prédire et l’acceptation de l’imprévisible. Dans un monde où les catastrophes écologiques, les crises politiques, les révolutions technologiques se succèdent et redéfinissent sans cesse notre perception du temps et de nos croyances, quels récits construisons-nous pour apprivoiser l’incertitude ? Des artistes tels que Ben, le duo Brognon Rollin, le trio Márcia Tiburi, Fernanda Bueno & Catarina Gushiken, Gérald Panighi, Pierrick Sorin et Christine Rebet livrent leurs visions du doute et de la croyance. Le Cyclone d’Evariste Richer, composé de milliers de dés à jouer, nous interroge sur notre rapport au hasard et à la prévision. L’explorateur de Philippe Ramette avance à tâtons vers l’inconnu. Les œuvres de Tom Barbagli bouleversent quant à elles nos repères spatio-temporels avec sa boussole déboussolée ou sa toupie qui tourne à l’infini. Entre espoir et inquiétude, projection et vertige, ces œuvres nous rappellent que l’incertitude permet de créer un espace où l’imagination, l’intuition et l’humour aiguisent notre esprit critique.
Une seconde section explore la dualité entre magie et science, un dialogue qui nourrit notre imagination et notre compréhension du futur. Les œuvres interrogent cette dualité et montrent comment la science et la magie se rejoignent dans l’art pour créer des récits hybrides, où rigueur méthodologique et intuition poétique se conjuguent. Des œuvres évoquent l’expérimentation scientifique, comme le Visualisateur d’images mentales de Pierrick Sorin ou la vidéo Monsters de Didier Clain co-écrite et co-réalisée à l’aide de l’IA. D’autres questionnent l’impact des prévisions économiques sur notre environnement comme les céramiques et dessins traversés de données analytiques de Mounir Fatmi ou le Paysage économique de Franck Scurti. Tandis que William S. Burroughs cherche avec sa Spacedoor à accéder à une autre dimension, Anthony Cudahy nous plonge dans une Séance méditative teintée de spiritisme, et Alice Gauthier soulève L’Épaisseur de l’ombre, une installation faite de pigments bruts réalisées in situ. Morgane Tschiember présentera également un nouvel ensemble de ses Skin Poems spécialement réalisés pour cette exposition, aux côtés d’une installation emblématique de Dorothy Iannone.
La troisième section de l’exposition s’intéresse à la question du libre arbitre. À l’ère des algorithmes prédictifs, de l’intelligence artificielle et des Big Data, le libre arbitre semble plus que jamais remis en question. Ces technologies, capables d’anticiper nos comportements et de modeler nos choix, font émerger des inquiétudes quant à la perte de liberté individuelle. Pourtant, ces mêmes outils lorsqu’ils sont intégrés dans une dynamique collective et éclairée, offrent des opportunités inédites pour enrichir nos prises de décision et imaginer des futurs collectifs. Le libre arbitre n’est-il qu’une vaste illusion ou reste-t-il un espace de résistance et de création ? Les avancées récentes en neurosciences mettent en lumière des processus inconscients qui influencent nos choix, brouillant frontières entre ce que nous contrôlons et ce qui nous échappe.
La question du libre arbitre et de notre capacité réelle à influer sur notre destin est explorée à travers des vidéos comme Ludivine d’Ange Leccia ou Am I Really Free de Mircea Cantor, les dessins de Zdenẽk Košek, la photographie la Révolution naturelle de Benoît Barbagli, les œuvres lumineuses et poétiques du duo Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ou encore l’installation Lottocracy d’Agnieszka Kurant. En associant esprit critique, imagination et poésie, les artistes soulignent avec force que, dans un monde saturé de prédictions et de contrôle, la véritable liberté réside dans notre capacité à interroger et à créer.
-Les artistes exposés : Tom Barbagli Benoît Barbagli William S. Burroughs Mircea Cantor Didier Clain Anthony Cudahy Mounir Fatmi Alice Gauthier Joana Hadjithomas & Khalil Joreige Dorothy Iannone Zdenẽk Košek Agnieszka Kurant Ange Leccia Gérald Panighi Philippe Ramette Christine Rebet Evariste Richer Brognon Rollin Franck Scurti Pierrick Sorin Márcia Tiburi, Fernanda Bueno & Catarina Gushiken Morgane Tschiember Ben Vautier
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