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- rencontres : Lët'z Arles/Rencontres d'Arles 2025 (jusqu'au 5 octobre)
le 07/07/2025
au
sein de la Chapelle de la Charité, 9 boulevard des Lices 13200 Arles
Mise en scène de Kevin Muhlen , commissaire de l'expo, directeur du Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain avec des photographies, des vidéos, des dessins... écrit par ou plutôt proposé par Florence Reckinger-Taddeï, Présidente de Lët'z Arles
Lët’z Arles est une association conventionnée par le Ministère de la Culture du Luxembourg et placée sous le Haut Patronage de S.A.R. la Grande-Duchesse Héritière de Luxembourg.
Les projets de Lët'z Arles en 2025 : Depuis 2016, Lët'z Arles décerne chaque année un prix, le Luxembourg Photography Award, à des artistes liés au Luxembourg. Le Luxembourg Photography Award (LUPA) se compose de : - une exposition au sein des Rencontres d'Arles, - un accompagnement curatorial sur le long terme, - une publication d'artiste, - une itinérance au Luxembourg, - un soutien avec une équipe au service du projet artistique qui permet sa mise en œuvre et sa diffusion, - une création d'œuvres qui appartiennent à l'artiste à la fin des expositions.
Pour la 56e édition des Rencontres d'Arles, Lët'z Arles met en lumière le projet « Perdre le Nord » de Carine Krecké, lauréate du Luxembourg Photography Award 2025.
-Exposition “Perdre le nord” de Carine Krecké et Kevin Muhlen, présentée aux Rencontres d’Arles 2025 :
"Mon sujet est la guerre et mon approche est comment on la regarde. Aujourd'hui, elle se transforme en données et en images. Je cherche des preuves, je collecte des infos, des séries d'images, des récits de gens issus de ces régions en conflit, en l'occurence ici la Syrie. J'ai archivé une cartographie de ce coin du monde avec des photos sur des personnages qui vivent des 2 côtés de la guerre. J'ai voulu éviter d'être trop détaché de ce que je voyais et entendais, de peur d'être déshumanisée. Mon mode opératoire est de chercher des images fortes à travers un sujet visuel complexe afin de sensibiliser mon propos" - Carine Krecké
L’exposition de Carine Krecké est produite par Lët’z Arles avec le soutien du Centre national de l'audiovisuel (CNA) et du Casino Luxembourg - Forum d’art contemporain. Lauréate du Luxembourg Photography Award 2025, l’artiste présentera son exposition “Perdre le nord” aux Rencontres d’Arles 2025 à la Chapelle de la Charité.
*Biographie : Née en 1965, Carine Krecké est une artiste et auteure luxembourgeoise au parcours interdisciplinaire entre art, littérature et géopolitique. Son travail aborde des thèmes comme la surveillance de masse, la guerre, la violence, le terrorisme. Des méthodes d’investigation aux allures forensiques, telles que l’analyse de données en source ouverte ou l'intelligence géospatiale, sont questionnées, voire détournées, dans le cadre de projets documentaires qui brouillent les frontières entre réel et fiction, vérité et mensonge, présent et passé, et même entre le statut d’auteur et celui de protagoniste. Les enquêtes de Carine Krecké s’étalent sur plusieurs années, car elles impliquent, en amont, la constitution d’archives, notamment cartographiques, vastes et complexes. Pour relever le défi du transport de données techniques dans le champ esthétique, l’artiste mobilise une panoplie de médiums, allant des arts visuels (photographie, vidéo, dessin, installation) à la littérature (roman, chronique de voyage, théâtre, poésie).
Au cours des vingt dernières années, Carine Krecké a publié plusieurs livres de fiction et remporté des prix littéraires nationaux. Ses projets conceptuels et visuels ont été présentés lors de prestigieuses expositions internationales.
-L’exposition vue par le commissaire : En juin 2018, l’artiste luxembourgeoise Carine Krecké tombe par hasard sur une série de photos sur Google Maps montrant la destruction d’Arbin, une ville de la banlieue nord de Damas. Ces images déclenchent chez l’artiste une obsession qui, pendant six ans, la pousse dans une quête effrénée à l’information. Plongeant au cœur des réseaux officiels, des forums et des plateformes d’échange de tous horizons, elle explore les récits de destins tragiques, collectifs et individuels. Face à la masse d’informations à vérifier, Carine Krecké mène son enquête sans relâche, recoupant les témoignages depuis son écran d’ordinateur. Elle n’hésite pas à s’exposer au danger en s’immergeant et s’immisçant dans des discussions, en infiltrant des réseaux et en s’appropriant des outils d’investigation et d’analyse. Hyperinformée sans jamais perdre son sens critique, l’artiste oscille entre lucidité et vertige, hypnotisée par les images et les récits, prisonnière d’un brouillard de guerre où réalité et hallucination se confondent. Avec “Perdre le nord”, Carine Krecké revient sur une immersion totale et intime dans un univers qui n’était pas le sien : la guerre en Syrie. Elle déconstruit (et reconstruit) son expérience d’investigation, à la fois affective et immersive, en prenant du recul face aux images, aux protagonistes et aux enjeux de son enquête. L’exposition devient alors un espace de mise en tension entre le réel et sa représentation, où les documents collectés, les récits et les fragments visuels interagissent avec l’architecture qui les accueille. À travers un ensemble de vidéos inédites et un dispositif scénographique conçu comme une cartographie sensible, les spectateur·rices sont invité·e·s à se frayer un chemin parmi ces traces et à expérimenter, à leur tour, une forme d’errance dans ce labyrinthe d’informations et de perceptions. En projetant son enquête dans un dialogue avec l’espace et avec les personnes qui le traversent, Carine Krecké questionne la pertinence du regard face à la guerre et aux images qui en témoignent. Confronté à ces visions recomposées, le public devient acteur de l’expérience, y apportant son propre vécu, ses émotions et ses interprétations. L’exposition ne se limite donc pas à un simple récit : elle est une invitation à repenser notre rapport à l’information et à l’image en temps de conflit - Kevin Muhlen (commissaire de l'expo)
-Marie Capesius, Lauréate du Luxembourg Photography Award mentorship 2025 : *Biographie : Née en 1989 à Strasbourg, Marie Capesius, vit et travaille au Luxembourg en tant qu’artiste pluridisciplinaire. Elle est diplômée de l’école de photographie « Ostkreuzschule » à Berlin en 2019. Ses outils principaux sont la photographie, l’écriture et les enregistrements sonores, qu’elle assemble pour créer un univers audiovisuel qui retranscrit des histoires qui se perçoivent au-delà du visible et du tangible. Au-delà de la construction d’une histoire visuelle dans une approche logique Marie Capesius se sert de l’outil intuitif de « la dérive » inspirée par le mouvement des situationnistes pour enrichir son sujet de recherche. Elle s’inspire des lieux qui regorgent de mémoires, des histoires qu’on lui transmet, de ces « restes » d’un temps passé mais présent. Elle aspire à retranscrire un message de l’ordre de l’intemporalité dans un univers qui relève d’un monde plus subtil et profond à la fois. Dans son travail le spectateur est invité à percevoir au-delà de la matière de l’image et d’y apposer sa propre interprétation symbolique afin de se connecter au message métaphysique de l’image.
”DO THE LINES OF OUR HANDS RESEMBLE EACH OTHER ?” est un projet de recherche dans le domaine de la « psychogénéalogie» qui s’interroge sur ce que nous portons inconsciemment en nous de nos ancêtres et comment ces informations néanmoins enfouies peuvent influencer le cours de nos vies. Dans ses recherches Marie Capesius souhaite à travers un travail introspectif développer un langage audiovisuel qui exprime l’invisible et éveille l’inconscient afin de permettre au public de découvrir une nouvelle perspective sur la constitution de son identité. Son intérêt l’amène à mettre en avant visuellement un sujet qui par sa nature est invisible à l’œil, mais présent dans l’expérience de vie de la personne. C’est une invitation à modifier sa perception afin d’accéder à des informations qui sont enfouies en soi.
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