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O.R.N.A. (jusqu’au 26 juillet)

le  05/07/2025   au Théâtre La Luna, 1 rue Séverine 84000 Avignon (à 13h05 - relâche le mercredi)

Mise en scène de Anne Cardona avec Laura Marin, Nicolas Moreau et Anne Cardona écrit par Anne Cardona




Sommes-nous en présence d’une fable dystopique ? Peut-on considérer que l’I.A. est fictive et dangereuse ? Tout dépend de chacun. Même si l’I.A. n’en est encore qu’à ses débuts, elle est loin d’être une fiction. Pas besoin d’attendre 2050 – année fictive de la pièce – pour entendre parler du monde des robots qui s’agite déjà dans bon nombre d’entreprises et même chez certains humains, comme au Japon. L’I.A. est sur le pas de notre porte. Dangereuse ? Tout dépendra de son utilisation et de qui sera derrière ses manettes !
Le sujet : Monsieur, homme érudit d’un certain âge, est en perte d’autonomie. Il s’ennuie, en pleine dépression… Outre la présence d’Ornella, son aide à domicile débordée, ses enfants engagent une assistante de vie, O.R.N.A., humanoïde docile et fascinante qui va devenir son dernier lien avec le monde. Cette pièce est un sujet intéressant d’autant plus qu’il est on ne peut plus d’actualité. Anne Cardona a fait de sérieuses recherches pour écrire ce spectacle et on voit bien qu’elle connait bien son sujet. Cependant, il me semble que tout ce travail scientifique lui a un peu fait perdre le sens de l’humain et des sentiments. Malgré le talent des deux comédiens, la pièce est froide, sans aucune émotion.
Néanmoins, la mise en scène cinématographique, la scénographie et le décor coloré futuriste japonisant apportent une note de légèreté et d’humour, mais ils ne nous permettent pas d’avoir de l’empathie pour Monsieur. Le seul personnage qui nous touche est Ornella dans la scène où elle affronte son double, la fameuse O.R.N.A.. La merveilleuse Laura Marin, qui joue les deux rôles, y est pour beaucoup. Et puis, il y a ces interruptions télévisuelles clownesques ridicules qui n’ont aucune raison d’être là et nous éloignent de l’histoire. Dommage, l’idée est bonne, mais l’écriture n’est pas complètement aboutie. Le sujet mérite d’être plus approfondi et plus fort.

Paul Mickaels



 
 
 
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