- livre : A la vie à la mort - De Pékin à l'Everest de Luo Ying aux éditions du Mont-Blanc

le  10/09/2025  



Roman autobiographique d’un enfant pauvre devenu l’un des hommes les plus riches de Chine. Homme d’affaires à la tête de l’empire immobilier et touristique, le puissant Zhongkun Group, qu’il a fondé lui-même, il s’est affirmé comme alpiniste de haut niveau : il a gravi par trois fois l’Everest et a atteint les sept sommets les plus haut du monde.

Coincé au sommet de l’Everest, Ying Fu attend la mort. Figé dans le froid et la tempête, il se questionne sur son existence. Homme d’affaires à la ville, il a pris part à « la loi de la jungle » du capitalisme et s’est hissé tout en haut de l’ascenseur social. Mais à quel prix ?
Dans À la vie à la mort (790 pages), Luo Ying, milliardaire insolite, poète et alpiniste, plante un personnage à forte teneur autobiographique en proie à ses démons. Il relate avec force détails les vicissitudes, la rudesse et les dérives derrière chaque réussite personnelle dans une Chine urbanisée au pas de charge.
Un roman traversé de questionnements moraux où l’alpinisme côtoie l’argent et le pouvoir, pour le meilleur et surtout pour le pire.

-Points Forts :
*L’histoire raconte comment un chinois, homme d’affaires et alpiniste-amateur, a réussi à survivre trois jours et deux nuits au sommet de l’Everest sous la tempête de neige, dans le blizzard.

*Dans le récit, deux axes spatiaux se croisent pour livrer deux histoires d’ascension : l’une se passe lors de l’ascension de l’Everest, l’autre à Beijing. Sur l’Everest, le protagoniste qui est alpiniste-amateur cherche à franchir ses propres limites physiques et se livre à une réflexion écologique dans son contact permanent avec la nature. A Beijing, le protagoniste, sous son identité d’homme d’affaires, est une partie prenante d’une bataille sans merci entre des différentes forces sociales (politique, économique).

*La lecture de ce roman à coloration autobiographique nous permet non seulement de découvrir l’expérience extraordinaire des alpinistes et la vie quotidienne du peuple tibétain, mais aussi les coulisses d’une réussite d’un homme d’affaires : comment le protagoniste a quitté le service publique (le ministère de propagande communiste) pour se lancer dans les affaires et comment il s’est débrouillé entre la force politique et celle du capital.

*Un roman qui dévoile la naissance d’un « nouvel homme » (au terme de Daniel Bell dans son ouvrage The Cultural Contradictions of Capitalism) au lendemain du lancement de l’économie du marché libre promu par le Parti communiste. Un roman qui dévoile la mutation sociale dans la capitale chinoise.

*Originalité par rapport à la plupart des romans chinois déjà traduits en français : une fresque de la vie citadine en Chine contemporaine ; une réflexion introspective d’un homme socialement réussi à l’égard du rapport entre l’individu, la nature et la société.

*Originalité par rapport à la littérature de montagne : première fiction chinoise basée sur l’expérience réelle d’un alpiniste amateur chinois, ses rapports avec le peuple tibétain et l’environnement tibétain ; une histoire enrichie par la double identité du protagoniste – homme d’affaires dans la vie urbaine.

*Une franche critique à l’égard du développement économique « sauvage » en Chine et de réelles réflexions écologiques.

*Le protagoniste est un « héros » dans une société en mutation dominée par la loi de la jungle, une « bête économique » qui contribue à faire avancer la société chinoise contemporaine et qui est capable de se remettre en question. Le roman est une fenêtre qui permet de comprendre le processus de l’acquisition ou plutôt de l’aliénation de la modernité dans une Chine de vieille tradition. Le roman dévoile des secrets de l’essor phénoménal de cette deuxième puissance économique qui est la Chine.

-L'auteur : Diplômé en langue et littérature chinoises de l’Université de Pékin, Luo Ying — nom de plume de Huang Nubo — a été marqué à vie par la Révolution culturelle et son propre passé de Garde rouge et s’inspire de son vécu pour nourrir son œuvre littéraire. Huang Nubo est aussi un homme d’affaires accompli : il a fondé lui-même le Zhongkun Group, un puissant conglomérat actif dans l’immobilier et le tourisme. Passionné de montagne, il trouve son équilibre dans l’alpinisme. Il a gravi trois fois l’Everest et a atteint les sept sommets les plus hauts du monde. Issu d’un milieu modeste, l’enfant pauvre est devenu milliardaire, l’un des hommes les plus puissants de Chine.