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- BD : La semaine où je ne suis pas morte de Vincent Zabus et Sara Del Giudice aux éditions Dargaud

le  12/09/2025  



En 140 pages

Juliette a 17 ans et pas le goût à grand-chose. Le décès de son père quand elle était plus jeune est peut-être la cause de son mal-être. Quoi qu'il en soit, sa relation avec sa mère, chez qui elle vit, n'est pas au beau fixe et elle ne supporte plus ses camarades de classe qui le lui rendent bien. Considérée au mieux comme bizarre, au pire comme folle, elle se replie sur elle-même avec parfois quelques envies de suicide qui lui passent par la tête.
Sa seule échappatoire est la forêt toute proche où elle se balade. Cette adolescente sensible, intelligente et imaginative, aime s'y réfugier. Un lundi, elle y découvre Jim, du même âge et du même lycée qu'elle, qui vient lui aussi s'isoler, mais dans un autre but, pour y dessiner la pleine nature. Troublé, c'est le coup de foudre.
La possibilité du bonheur, de s'ouvrir alors peu à peu aux autres et de retrouver le goût de vivre s'annonce, se fait enfin jour. A moins que ses camarades de lycée n'en décident autrement.

Avec "La semaine où je ne suis pas morte", Vincent Zabus et Sara Del Giudice livrent un portrait d'adolescent tout en finesse et en sensibilité. Combien de jeunes sont mal dans leur peau, rejetés par leurs camarades, considérés comme des bêtes de foire parce qu'ils sont dans leur monde ou simplement différents ? Beaucoup, certainement.
Pour Juliette, la bouffée d'oxygène se trouve dans le décor réconfortant d'une forêt. C'est là qu'elle rencontre Jim, carnet de croquis à la main, qui ne la regarde pas comme les autres lycéens. Et qui lui parle de manière très romantique à travers ses dessins. Au fil des jours de cette semaine très particulière pour Juliette, l'adolescente découvre des couleurs dans ce monde qu'elle trouvait dramatiquement noir.
L'album fait le choix de l'espoir, d'une vie qui a toutes les chances de basculer du bon côté malgré les obstacles. Et c'est tant mieux. On ressort de la lecture avec le sourire aux lèvres. Le mérite en revient autant à l'écriture ciselée de Vincent Zabus qu'à l'élégance du dessin et des couleurs de Sara Del Giudice.

-Les auteur(e)s :
*Dramaturge et scénariste de bande dessinée, Vincent Zabus est né en 1971 et vit à Namur. Poète et profondément humain, il a d'abord écrit des séries jeunesse dans 'Spirou' avant d'imaginer des contes sensibles. Chez Dargaud, il a publié avec Hyppolite "Les Ombres", une fable qui raconte l'exil et l'émigration, puis "Incroyable !" (2020), une formidable histoire de deuil et de découverte, et enfin "Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l'hippopotame" (2023), une comédie douce-amère sur l'acceptation de l'autre. Certains de ces récits ont vu le jour autant sur les planches du théâtre et que sur celles de papier, et tous multiplient les prix. Il a également co-écrit deux scénarios de cinéma, tirés de ses BD, pour des films dont le tournage commencera en 2024. Avec Nicoby, il a adapté en bande dessinée chez Albin Michel le best-seller philosophique culte du norvégien Jostein Gaarder, "Le Monde de Sophie" (2022-2023)... avant de revenir chez Dargaud pour une nouvelle fable contemporaine, "Nos Rives partagées".

*Sara est née à Milan en 1998. Depuis toute petite elle rêve de devenir autrice de livres pour enfants. Après avoir obtenu un diplôme à l'IED de Milan en Illustration, elle a choisi de suivre un master de BD à l'EESI d'Angoulême. Forte de son parcours, elle se lance dans la réalisation de sa première BD, « Derrière le rideau » (Dargaud, 2022), qui évoque « Le Journal » d'Anne Frank. Pour ce titre elle s'inspire de Barbara Yelin et de sa BD « Irmina », en particulier, pour les décors qui s'ancrent dans la même période historique. Mais aussi de Sempé et de son « Petit Nicolas » ou encore de Marie Muravski pour ses couleurs. Elle considère les oeuvres de Cézanne et de Toulouse-Lautrec comme des modèles impérissables. Pour les textes, elle puise dans les ouvrages de Fred Uhlman, Teresa Radice et Andrea Molesini avec son livre « La primavera del lupo » (Le printemps du loup).



 
 
 
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