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- expo : De Manet à Kelly, l'art de l'empreinte à la Fondation Pierre Gianadda à Martigny (jusqu'au 14 juin 2026)
le 12/12/2025
au
sein de la Fondation Pierre Gianadda, Rue du Forum 59, 1920 Martigny (Suisse) - ouvert tous les jours de 10h à 18h
Mise en scène de Victor Claass (coordinateur scientifique au département des Études et de la recherche de l’INHA) et Eléa Sicre (chargée de collection Estampes XIXe-XXIe siècles au département de la Bibliothèque et de la documentation de l’INHA) avec 178 chefs-d'oeuvre de la gravure écrit par ou plutôt proposé par les Collections de l’Institut national d’histoire de l’art à Paris
L’exposition rassemble une sélection de 178 chefs-d’œuvre de la gravure des XIXe et XXe siècles de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). D’Édouard Manet à Ellsworth Kelly, en passant par Francisco de Goya, Edvard Munch, Käthe Kollwitz ou encore Vera Molnár, cette présentation exceptionnelle d’œuvres modernes et contemporaines révèle l’immense créativité des artistes dans le domaine de l’estampe à travers l’histoire. Elle porte un regard inédit à la fois sur le caractère unique de cette collection, initiée au début du XXe siècle par un amateur d’art et mécène visionnaire, Jacques Doucet, et sur le dynamisme de ses développements les plus récents.
Les collections d’estampes de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (Paris), héritière de la Bibliothèque d’art et d’archéologie fondée par le couturier et mécène Jacques Doucet (1853-1929) au début du XXe siècle, documentent l’extraordinaire inventivité des artistes dans les pratiques de la gravure à travers les siècles. C’est la richesse de cette histoire que cette exposition met à l’honneur à Martigny, plus de trente ans après l’exposition De Goya à Matisse. Estampes de la collection Jacques Doucet présentée à la Fondation Pierre Gianadda en 1992. Voué tout à la fois aux pièces maîtresses rassemblées lors des premiers temps de l’institution et aux acquisitions ultérieures qui l’ont enrichie, cet événement porte un regard actuel, transversal et inédit sur ces collections. L’exposition reflète l’esprit d’ouverture et la dimension exploratoire qui guidaient Jacques Doucet et ses équipes lors du développement de la jeune Bibliothèque d’art et d’archéologie, dont les orientations de l’Institut national d’histoire de l’art portent toujours l’empreinte.
La sélection de 178 estampes qui se déploie dans les espaces de la Fondation Pierre Gianadda à Martigny privilégie le plaisir, la curiosité et la surprise à travers un parcours où œuvres anciennes et contemporaines sont mises en dialogue. Des célèbres recueils de fantaisies gravées à l’eau-forte par Francisco de Goya aux sérigraphies abstraites de Vera Molnár, en passant par la rudesse des scènes sociales de Käthe Kollwitz, le parcours illustre la grande diversité des techniques de la gravure comme des intentions de leurs créatrices et créateurs. L’estampe s’y révèle comme un art de l’empreinte, de l’action de la matière, du multiple et de la variation, au prisme duquel se réécrit l’histoire des développements artistiques sur près de deux siècles.
Organisé en séquences thématiques, le parcours s’ouvre sur un espace consacré à Jacques Doucet et à l’acuité de sa vision autour de 1910, incluant des œuvres choisies de Goya, Manet, Cassatt, Braque ou encore Matisse. S’ensuivent des sections intitulées « Énergies », « Figures », « Regards », « Paysages », « Hommages », « Situations », « Combats » et « Visions », où formes et individualités sont confrontées au regard de notions simples mais propices à l’interprétation. Une section dédiée aux techniques de l’estampe mène vers un dernier espace, intitulé « Au fil d’une collection », qui revient (en documents et en œuvres) sur les notions clés ayant guidé la politique d’acquisition de l’institution, du temps de Doucet à nos jours.
Tout en laissant sa pleine part au plaisir des formes, chacun de ces chapitres vise à susciter chez les visiteurs de la Fondation Pierre Gianadda une série de réflexions sur la fabrique et le rôle social des images, sur l’acte du regard et les représentations. Ainsi, un simple coup d’œil sépare l’abstraction radicale de l’artiste états-unien Ellsworth Kelly des figurations inquiètes d’Edvard Munch, ou les songes oniriques d’Odilon Redon de la réalité brutale de la Commune de Paris dont Édouard Manet fut le témoin et le rapporteur. À travers le médium de l’estampe, qui connut une phase importante de renouveau au cœur du XIXe siècle, s’écrit au fil de ce parcours une histoire alternative du modernisme et de ses différentes tendances.
Cette exposition, organisée au sein de la Fondation Pierre Gianadda, fait d’autant plus sens par les liens qui unissent les deux institutions. Soutien historique et grand mécène de la bibliothèque de l’INHA, Léonard Gianadda avait entre autres permis d’importantes opérations de restaurations ainsi que l’acquisition de pièces emblématiques de Marcel Duchamp, Théophile Alexandre Steinlen ou encore Mary Cassatt. Son engagement constant envers la bibliothèque de l’INHA, sa générosité et son implication ont été d’une importance capitale, apportant chaque année une contribution précieuse à son rayonnement et au développement de ses collections patrimoniales.
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