- restauration de la chapelle de Maraden à Martel abritant l'œuvre unique de Miklos Bokor - Collecte de dons

le  24/09/2025   au sein de la chapelle de Maraden à Martel

Mise en scène de Miklos Bokor avec des peintures écrit par ou plutôt peint par Miklos Bokor



-Le projet : acquérir et restaurer cette chapelle hors normes
Bâtie en pierre avec un couverture en lauzes calcaires, la chapelle de Maraden et ses décors exceptionnels sont menacés par des infiltrations d’eau. Une première mesure provisoire a été mise en œuvre par les propriétaires qui, en concertation avec la DRAC, ont fait installer une bâche de protection sur la toiture.

Afin de protéger l’œuvre de Miklos Bokor conservée dans la chapelle contre les dégradations du temps, mais aussi préserver sa dimension mémorielle universelle, la commune de Martel a décidé d’acheter, à parts égale avec la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne (CAUVALDOR), le site de la chapelle, y compris la propriété intellectuelle de l’œuvre.

*Le projet de valorisation s’articule autour de trois axes :
Acquisition par les collectivités locales et classement au titre des monuments historiques
Travaux de préservation et d'entretien de l’édifice : aménagement des accès au site, confortation des élévations et du couvrement voûté de la chapelle et restauration de la couverture en lauzes
Transposition des fresques dans une salle du musée de la Raymondie, à Martel, afin de les rendre accessibles au grand public et assurer la transmission du témoignage poignant de Miklos Bokor.
L’objectif est de préserver l’intimité du lieu et lui conférer une dimension de sanctuaire. Aussi, l’ouverture au public serait limitée à des occasions particulières comme les journées du patrimoine, des commémorations, des demandes motivées à des fins de recherche etc.

Pour assurer la transmission de la mémoire de la Shoah et des personnes déplacées à travers le monde dont témoigne l’œuvre de Miklos Bokor, le musée de la Raymondie, ayant l’appellation musée de France, prendrait le relais en diffusant une projection des fresques.

-Le lieu et son histoire : une chapelle devenue écrin d'une œuvre poignante :
De 1235 à la Révolution, il existait à Maraden un prieuré d'ermites. Il ne reste aujourd'hui que cette grande chapelle et des traces de murs sous les herbes. Elle aurait été construite à la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème siècle, et vendue à la Révolution en tant que bien national.

Cette grande chapelle abrite aujourd'hui « La spirale de l’Histoire », une fresque immense, unique et bouleversante, œuvre du peintre hongrois Miklos Bokor.

En 1944, à 17 ans, Miklos Bokor est capturé, déporté avec sa famille à Auschwitz, déplacé à Buchenwald, Rhemsdorf, de camp en camp, jusqu'à Theresienstad, où il est libéré en 1945.

Hospitalisé jusqu’en 1947, il commence à dessiner, en autodidacte. Son œuvre sera un sujet d’inspiration majeur pour les poètes. Résidant en France, il séjourne dans le Lot, et découvre en 1996 la chapelle romane de Maraden.

De 1998 à 2002, il réalise une œuvre exceptionnelle, une image du monde sobre et violente : les destins du peuple juif, foules immenses, silhouettes innombrables s'entrecroisant en lentes processions convulsives. Bokor peint les chutes de l’Histoire, les chemins du peuple juif des origines, jusqu’à l’horreur indicible des camps nazis.

-La mobilisation :
La commune de Martel et CAUVALDOR en appelle à la générosité des donateurs, afin de les aider à acquérir et préserver à la fois l'écrin de la chapelle, mais aussi le joyau qu'elle contient, cette fresque unique et exceptionnel, saisissante et poignante.

Il est indispensable de préserver ce lieu de mémoire, afin de ne jamais oublier les horreurs perpétrées pendant la Seconde Guerre mondiale.

- Collecte de dons :
Ce mercredi 24 septembre 2025 s’est tenu à Paris un événement unique. Le Sénat a accueilli la Fondation du patrimoine et ses mécènes et partenaires autour du projet de restauration de la chapelle de Maraden à Martel (Lot), abritant la fresque de Miklos Bokor : La Spirale de l’Histoire.
À l’initiative du sénateur du Lot, Monsieur Raphaël Daubet, du maire de Martel, Monsieur
Yannick Oubreyrie, du président de la communauté de communes CAUVALDOR, Monsieur Jean-Claude Fouché, et de la Fondation du patrimoine, représentée par son directeur général, Monsieur Alexandre Giuglaris et sa déléguée régionale Occitanie-Pyrénées Madame Anne-Marie Leroy, près d’une centaine de personnes se sont réunies dans un moment de convivialité et de découverte patrimoniale.
Cet événement a été une véritable mise en lumière de la fresque exceptionnelle du peintre hongrois Miklos Bokor qui prend place sur les murs de la chapelle de Maraden à Martel.
Le poète Gilles Jallet, présent, a également pris la parole pour parler de son amitié avec le peintre, dont nombre de ses poèmes s’inspirent de sa peinture.

*UN LIEU PRÉSERVÉ AU CŒUR DE LA NATURE :
La chapelle de Maraden à Martel est située au bord de la route D96. Vestige d’un ermitage du XIIIe siècle, elle est constituée d’une nef unique couverte en berceau brisé, éclairée par deux hautes baies ouvertes dans les pignons. Vendue comme bien national à la Révolution, elle est utilisée comme bâtiment agricole jusqu’à la toute fin du XXe siècle.
Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 2015. L’état de dégradation avancé de la couverture en lauzes, qui a fait l’objet en 2024 d’un bâchage d’urgence, menace l’intégrité de la fresque monumentale qui y tient place.

*MIKLOS BOKOR ET LA SPIRALE DE L’HISTOIRE :
Né à Budapest, Miklos Bokor est déporté à Auschwitz, puis dans plusieurs camps de concentration en 1944, avant d’être libéré à la fin de la guerre. Très affaibli, il est hospitalisé jusqu’en 1947. Durant cette période, il commence à dessiner en autodidacte.
A partir de 1963, il séjourne régulièrement dans le Lot. En 1996, il y découvre la chapelle romane de Maraden, qu’il acquiert et fait restaurer, avant de la décorer d’un
cycle de fresques.
Entre 1998 et 2002, il réalise une œuvre exceptionnelle, une image du monde sombre et violente : Les destins du peuple juif. Foules immenses, silhouettes innombrables s’entrecroisant en lentes processions convulsives, cortèges, Bokor peint les chutes de l’Histoire, les chemins du peuple juif des origines jusqu’à l’horreur des camps nazis.
Une part de l’œuvre de Bokor porte les stigmates du traumatisme de la guerre : ses figures sont spectrales, parfois en lutte, toujours anonymes, comme déchues de leur humanité. Certains tableaux renvoient à des épisodes bibliques, qui constituent pour lui des récits archétypaux témoignant de la condition humaine.

*UNE COLLECTE POUR L’ACQUISITION ET LA RESTAURATION :
En juin 2025, une convention de collecte de dons a été signée entre la mairie de Martel, la communauté de communes CAUVALDOR et la Fondation du patrimoine, afin de faire appel à la générosité populaire pour aider les deux collectivités à acquérir puis à restaurer le bien.
La collecte est ouverte sur le site de la Fondation du patrimoine en suivant ce lien, tous les dons sont déductibles des impôts.