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Les demoiselles de Rochefort (jusqu'au 11 janvier 2026)
le 03/10/2025
au
théâtre du Lido, 116 bis avenue des Champs-Elysées 75008 Paris (du mardi au dimanche à 20h)
Mise en scène de Gilles Rico avec Juliette Tacchino et Maïlys Arbaoui-Westphal (en alternance), Marine Chagnon et Sophia Stern (en alternance), Valérie Gabail, David Marino, Paul Amrani et Arnaud Leonard écrit par Jacques Demy (scénographie de Bruno de Lavenère)
On a tou.te.s entendu au moins une fois l’une des célèbres chansons - devenues pour la plupart des « tubes » - qui ont été interprétées dans le film iconique de Jacques Demy, Les demoiselles de Rochefort, sorti en 1967 ! Elles ont été composées par Michel Legrand et rien que l’évocation de ce titre, adapté aujourd’hui au théâtre sous la forme d’un musical, nous fait irrémédiablement fredonner quelques-unes d’entre elles. Pour garder toute la fraîcheur et la saveur de cette production d’époque, les tenues ainsi que la scénographie sont restés dans leur jus, celui des années 60, exactement comme si on avait copier/coller les scènes du long-métrage pour les transposer tel quel sur les planches du Lido, d’autant que les décors, sous la forme de projections d’images numérisées, ressemblent à s’y méprendre à des travellings cinématographiques. Il y a vraiment de quoi être époustouflé par le travail fourni, entre autres au niveau des chorégraphies à la fois rythmées et colorées, des costumes pastel chatoyants un peu à la Courrèges, du casting qui respecte scrupuleusement celui d’antan, joué notamment par une blonde et une rousse, tout comme Catherine Deneuve et Françoise Dorléac en son temps. Elles sont d’ailleurs bien meilleures chanteuses que les originales, trémolo en prime. Il va s’en dire que du côté des danseurs, ça swingue, ça virevolte, ça fait des claquettes (souvenez-vous, Gene Kelly avait un rôle assez important dans le film !), bref, leurs nombreux numéros remplissent l’espace du spectacle durant 2 bonnes heures. Après Les parapluies de Cherbourg au théâtre du Châtelet et Peau d’âne au théâtre Marigny, c’est au tour de ces « Demoiselles de Rochefort » de fouler la scène escamotable du Lido totalement approprié à ce genre de prestation. Tout a été conçu et prévu pour que l’on retrouve l’âme qu’il y avait à l’écran tel que ce bar sorti des entrailles de la scène, cet orchestre d’une quinzaine de musiciens caché derrière un rideau faisant office d’écran de cinéma, et ce double décor tournant à la manière d’un manège de fête foraine. C’est fluide, charmant, certes un peu désuet puisque rien n’a été changé depuis presque 60 ans, mais romanesque et poétique à souhait : l’esprit du film est intact et c’est ça que viendront sûrement chercher les spectateurs avides de sorties à grand spectacle dit complet.
C.LB
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