en 
 
 
cinema
Théâtre nouveautés festival   > actu <

 
 

- expo : Les gens de Paris, 1926-1936 au musée Carnavalet (jusqu'au 8 février 2026)

le  08/10/2025   au musée Carnavalet - Histoire de Paris, 23 rue Madame de Sévigné 75003 Paris (ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf les lundis et les 1er mai, 25 décembre et 1er janvier)

Mise en scène de Hélène Ducaté, chargée de mission scientifique au musée Carnavalet - Histoire de Paris, et Sandra Brée, chargée de recherche au CNRS au Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes (LARHRA), commissaire invitée avec plusieurs sections différentes (photos, peintures, archives...) écrit par ou plutôt proposé par Valérie Guillaume, directrice du musée Carnavalet - Histoire de Paris




Le musée Carnavalet propose une plongée inédite dans le Paris des années 1920-1930, à travers une source méconnue : les trois grands recensements de la population parisienne réalisés en 1926, 1931 et 1936.

Ces archives exceptionnelles dressent le portrait d’une capitale en pleine mutation démographique, au sommet de sa population historique (2,89 millions d’habitants en 1921). Paris attire alors des milliers de nouveaux arrivants : jeunes adultes venus de province, travailleurs étrangers, ressortissants des colonies... Un visage de la ville à (re)découvrir.

Pour la première fois, l’exposition « Les gens de Paris, 1926-1936 » exploite ces listes nominatives inédites à Paris avant 1926, et propose une enquête fascinante sur les habitants d’il y a cent ans, quartier par quartier.

Pour connaître le chiffre et la composition de la population, Paris, comme chaque commune française, procède tous les cinq ans à un recensement donnant lieu à la publication de statistiques. Cependant, à la différence des autres communes, la capitale n’avait jamais dressé de liste nominative des personnes avant 1926, ce qui rend les trois recensements de 1926, 1931 et 1936, conservés aux Archives de Paris, particulièrement intéressants. Réalisés dans les 80 quartiers parisiens répartis en 20 arrondissements, ces registres invitent à se lancer dans une enquête inédite sur la population parisienne d’il y a cent ans.
Partant de la structure générale bien spécifique de la population parisienne, le portrait des Parisiennes et des Parisiens est dressé, des lieux de naissance et nationalités aux professions exercées, en passant par les situations familiales et la répartition au sein de chaque quartier et immeuble de la ville.

Une mosaïque de récits de vie les plus variés émerge dans un tourbillon de souvenirs et d’émotions. Cette exposition invite à mieux se – et nous – connaître et reconnaître, individuellement et collectivement.
Nous allons ainsi à la rencontre de la Goulue (Louise Weber), une sténodactylo, Joséphine Baker, Charles Aznavour, Kiki de Montparnasse (Alice Prin), une agente de police, Edmée de la Rochefoucauld, un chauffeur de taxi, Edith Piaf (Edith Gassion), Fernandel (Fernand Contandin), une téléphoniste, des chômeurs, les habitants de la ceinture (appelée ‘zone’) de Paris grâce à une base de données spécialement conçue par une équipe de chercheurs du CNRS entre 2020 et 2025.
En regard de ces histoires singulières et de ces dynamiques collectives, des infographies spécialement réalisées pour le projet donnent des clés de compréhension. Par ailleurs, les œuvres exposées, le plus souvent inédites, permettent de réinterroger plusieurs thèmes tels que les droits des enfants, les politiques familiales, les migrations, les libertés amoureuses, les lois sociales, l’urbanisme et les habitats, l’histoire du travail ou encore le chômage. Des questionnements qui restent actuels.
L’exposition est organisée en un parcours thématique, selon les sections suivantes :

*La population parisienne, hier et aujourd’hui :
Cet espace introductif met en regard les données démographiques de l’entre-deux-guerres avec celles d’aujourd’hui, et revient sur la définition et les enjeux des recensements.

*« Paris est mon chez-moi » :
La section, dont le titre a été emprunté à la collectionneuse américaine Gertrude Stein, explore la relation intime avec Paris que chaque témoignage raconte en lien avec les domaines d’activité les plus variés : politique, économie, industrie, sciences, presse, spectacles, mode, cinéma, littérature…

*Paris, ville des amours :
Si Paris a pour réputation d’être la « ville de l’amour », c’est peutêtre parce que les célibataires y sont particulièrement nombreux.
Cette section explore les amours, les modalités de rencontres et les divertissements qu’offre la capitale.

*Les enfants parisiens :
À Paris, la moitié des couples mariés vivent sans enfant. Ce faible nombre d’enfants, provoque chez certains une peur de la « dépopulation ». La politique familiale française encourage la natalité, mais est aussi répressive puisque les lois pénalisent progressivement l’avortement.

*Paris par quartiers : le Centre et l’Est parisien :
Très peuplée, Paris est une ville dense. La lutte active en faveur de la santé publique est l’un des enjeux de la période, la section aborde notamment le scandale de l’affaire Violette Nozière.

*Paris par quartiers : l’Ouest parisien :
La vie quotidienne des ménages et de leurs domestiques est au cœur de cette section. Avec l’émergence du film documentaire, Paris devient un décor à ciel ouvert dont l’Ouest parisien incarne le périmètre le plus prestigieux.

*Les dynamiques professionnelles :
La majorité de la population parisienne travaille et le droit du travail connait des évolutions mais au tournant de la grave crise économique des années 1930, le chômage se développe, notamment en 1936. Les 10 professions les plus souvent exercées sont présentées ainsi qu’un ensemble consacré au travail des femmes, en pleine évolution à cette période.

*Chômage et misère : réalités sociales des années 1930
Le département de la Seine concentre la plus forte densité de chômeurs, les femmes et les migrants sont les plus touchés. Des mutations importantes liées à l’essor des secteurs industriels et automobiles obligent à repenser le travail masculin.
Charlotte Perriand présente en 1936 une salle de séjour d’HBM (habitation à bon marché) et associe à cet aménagement une critique de l’insalubrité urbaine dans un photomontage monumental : La Grande Misère de Paris.

*Médias et cultures de masse :
La puissance des médias repose sur une solide organisation industrielle intégrée tandis que des salles de projection diffusent les actualités filmées. La diffusion des nouvelles passe également par la radio. La presse magazine illustrée connaît un essor fulgurant dans les années 1930 dont l’attrait pour la photographie contribue largement.

*Paris est à vous : à la rencontre des habitants d’il y a 100 ans
Au sein de la dernière salle du parcours, le public peut consulter librement les registres de recensement numérisés par les Archives de Paris grâce à la première base de démographie historique réalisée à l’aide des nouveaux outils d’intelligence artificielle pour aller à la recherche de Parisiennes et Parisiens, célèbres ou non.
Aux côtés de ce dispositif, des visages de commerçants des années 1926 à 1939 sont représentés à travers un ensemble de cartes postales : cafés, restaurants, glaciers, boucheries, primeurs, boulangeries...
Un ouvrage comprenant des textes des commissaires et de plusieurs autrices et auteurs est publié aux Éditions Paris Musées.

Chiffres clés
• 1926 : près de 2,9 millions d’habitants à Paris (contre 2,1 millions en 2022)
• 1926 : 66 % des Parisiens ne sont pas nés dans la capitale (70 % en 2023)
• 1926 : 55 % de femmes à Paris, contre 45 % d’hommes
• 1926 : 46 122 naissances à Paris (21 775 en 2023)
• 1936 : 3 % des Parisiennes sont divorcées (contre moins de 1 % au niveau national)



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique