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L’âme idéale
Sortie
le 17/12/2025
De Alice Vial avec Jonathan Cohen, Magalie Lepine-Blondeau, Florence Janas, Jean-Christophe Folly, Anne Benoît et Eric Naggar
Elsa, 40 ans, célibataire, a renoncé aux histoires d’amour. Un don un peu spécial la garde à distance des autres : elle peut voir et parler aux morts. Pourtant un soir elle rencontre Oscar, un homme drôle et charmant, qui lui fait espérer à nouveau que tout est possible. Mais au moment où elle commence enfin à tomber amoureuse, Elsa réalise que leur histoire n’est pas aussi réelle que ce qu’elle pensait…
Comment faire un film français dit fantastique sans utiliser d’effets spéciaux ou du moins, si peu ? C’est ce qu’a entreprit de faire la réalisatrice, scénariste et actrice Alice Vial dont c’est ici le premier long métrage (elle avait remporté le César du meilleur court-métrage avec Les bigorneaux en 2018), en employant le moins possible de scènes à renforts de trucages. Grâce à son script, elle réussit à déjouer ce « plus » très américain, notamment en amenant les personnages à se dédoubler pour les besoins de certains passages. Et ça marche puisque cette « réalité décalée », ce don que détient la protagoniste principale, est fait tout en douceur et en sensibilité. L’actrice québécoise Magalie Lépine-Blondeau (Laurence anyways ; Le règne de la beauté ; Love projet ; Merci pour tout) possède ce charme, cette candeur, cette luminosité et cette vulnérabilité qui sied parfaitement à l’atmosphère romantico-dramatique du film. En tant que médecin travaillant dans un service de soins palliatifs, elle apporte toute sa douceur, sa bienveillance et sa connaissance dans des situations pas toujours faciles à gérer. Face à elle, Jonathan Cohen donne dans un nouveau registre plutôt touchant qu’on lui connaissait moins, celui de la tendresse, de la gentillesse, du peu de confiance en lui – pour les besoins du rôle bien sûr ! – et, forcément, de la drôlerie inévitablement. Le couple irrésistible, qu’ils forment tous les deux, fonctionne si bien à l’écran qu’on aimerait presque qu’il en soit de même dans la vraie vie. Excepté quelques facilités narratives voire simplistes parfois, on se laisse prendre à ce feel good movie à « retournement de situations », comme on l’avait été déjà avec la célèbre production américaine Ghost, sortie en 1980. Outre la grisaille ambiante du Havre « bétonné » de partout (et pour cause !), la BO fort heureusement, à la fois lumineuse, scintillante et cristalline, accentue le côté agréable, coloré, limite gai de cette histoire de « mort(s) en sursis » de passage avant d’aller ailleurs, dans un autre monde.
C.LB
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