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- expo : Guénaëlle de Carbonnières - Dans le creux des images au musée des Arts décoratifs (jusqu'au 1er février 2026)
le 29/10/2025
au
musée des Arts décoratifs, 107 Rue de Rivoli 75001 PARIS
Mise en scène de Guénaëlle de Carbonnières avec des photographies, des dessins, des papiers peints... écrit par ou plutôt créé par Guénaëlle de Carbonnières
Dans l’intimité du cabinet des Dessins, Papiers peints et Photographies situé au 5e étage du musée, découvrez l’œuvre photographique de l’artiste Guénaëlle de Carbonnières. À la manière d’un chantier de fouilles, l’artiste s’immerge dans les collections photographiques du musée des Arts décoratifs afin d’en révéler les secrets.
Le musée des Arts décoratifs présente du 29 octobre 2025 au 1er février 2026 l’œuvre photographique de l’artiste Guénaëlle de Carbonnières dans le cabinet des Dessins, Papiers peints et Photographies. Son travail s’articule autour de la mémoire collective, notamment par l’utilisation d’images archéologiques et architecturales. Pour la première fois, elle s’immerge dans les collections photographiques du musée des Arts décoratifs afin d’en récolter et révéler les secrets, à la manière d’un chantier de fouilles.
*Le cabinet des Dessins, Papiers peints et Photographies a été aménagé grâce au mécénat de Sakurako et William Fisher, en l’honneur d’Hélène David-Weill et Maggie Bult.
*Les pièces en verre coulé et thermoformé ont été réalisées avec le soutien d’INCALMO Glass Studio.
La Guerre de Franck a été le point de départ de la résidence de Guénaëlle de Carbonnières. En 1871-1872, au lendemain de la guerre franco-allemande et de la Commune, Franck saisit les environs de Paris. Il contrecolle ensuite ces photographies dans un de ses anciens ouvrages intitulé Album des contes de fées, qu’il a publié en 1863 avec Alphonse-Charles Masson et Célestin Nanteuil et qu’il réutilise alors dans un geste paradoxal comme un support, un palimpseste. Loin de se contenter d’établir une succession d’images fixées page à page, il les confronte, les superpose, joue avec leur format et leur sens de lecture, puis ajoute des légendes au crayon. Guénaëlle de Carbonnières envisage cet ensemble comme un livre d’artiste dont elle utilise la couverture et les images pour nourrir sa réflexion sur le patrimoine, ses représentations et sa destruction.
À partir de cet album, l’artiste entreprend des expérimentations techniques qui consistent à fondre des images photographiques dans la masse du verre, au-delà d’un simple décor. Les images-objets hybrides, qui naissent des recherches menées par Guénaëlle de Carbonnières, malmènent la photographie : les livres de verre semblent tour à tour se liquéfier, se fissurer ou se désintégrer, rappelant la vulnérabilité de la mémoire et du patrimoine bâti face aux ravages du temps et des conflits humains. Les plaques de verre révèlent, elles, à travers leurs différentes strates, une vision fantomatique.
Les différentes séries, commencées il y a plusieurs années ou nées de la résidence - Le temps voilé, Creuser l’image ou Empreintes mobiles -, poursuivent cette recherche, cette fois sur le papier. Guénaëlle de Carbonnières fait de la retouche photographique son mode de création principal : elle combine les négatifs, les retravaille, puis gratte, incise et repeint les images qu’elle en tire. Ces gestes composent une allégorie : en « maltraitant » la matière photographique, elle dresse un parallèle avec le patrimoine représenté, lui-même victime du temps et des humains.
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