Kung Fu panda (sur OCS)

Sortie  le  21/12/2024  

De John Stevenson et Mark Osborne avec les voix de Jack Black (Manu Payet), Dustin Hoffman (Pierre Arditi), Angelina Jolie (Marie Gillain), Ian Mcshane (Marc Lavoine), Jackie Chan, Lucy Liu (Mylène Jampanoï), et David Cross (Tomer Sisley)

Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de Kung Fu. Serveur dans un restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver. Elu pour accomplir une ancienne prophétie, le rêve de Po devient réalité lorsqu’il rejoint le monde du Kung Fu pour apprendre les arts martiaux auprès de ses idoles, les légendaires 5 cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe, sous les ordres de leur professeur et entraîneur, maître Shifu. Mais Taï Lung, le léopard des neiges fourbe et animé d’un désir de vengeance, approche à grands pas et c’est Po qui sera chargé de défendre la vallée face à cette menace grandissante. Son rêve de devenir maître de Kung fu se transformera-t-il en réalité ? Po met du cœur, et du corps, à l’ouvrage et le héros improbable découvrira finalement que sa plus grande faiblesse est en fait sa plus grande force.

Les studios Dreamworks Animation se dépassent encore une fois dans cette parodie phénoménale, bon enfant et bien enlevée, des films de Kung Fu, version années 70 et 80, voire même 90 (souvenez-vous du fabuleux Tigre et dragon !). Mettant à nouveau le niveau un peu plus haut que d’habitude et surtout par rapport à la dernière fois (c’était « facile » après le confus Bee Movie, drôle d’abeille !), les réalisateurs John Stevenson (scénariste de Shrek 1 & 2 et Madagascar) et Mark Osborne (Bob l’éponge – le film) ont rivalisé de créativité comme d’ingéniosité et se sont amusés à caricaturer les films d’action chinois (genre Les 7 samouraïs revu et corrigé), stylisés à outrance mais peu réalistes au demeurant, pourvus de qualités esthétiques indéniables comme de codes d’honneur et de morale indispensables qui ont fait en son temps (et encore un peu aujourd’hui) les beaux jours du cinéma asiatique (surtout celui de Hong Kong, les plus représentatifs de tous restant à tout jamais les films avec Bruce Lee !). Et voilà que les américains viennent « débrider » tout cela avec un film d’arts martiaux très performant et entièrement en images de synthèse (le premier du genre !), avec des aventures rocambolesque les plus jubilatoires qui soit. Néanmoins, rien n’a été oublié, ni les incontournables tournois de démonstrations physiques (avec ralentis à l’appui), ni le respect du graphisme d’autrefois (les paysages enchanteurs typiques style estampes chinoises ancestrales comme notamment ces écoles ou monastères toujours nichées tout en haut de montagnes vertigineuses), ni les maîtres qui forment leurs disciples à l’art de la sagesse et de l’humilité comme aux subtilités de l’attaque et de la défense (on reconnaît ici et là l’apprentissage particulier, méticuleux et zen, en bon et du forme), et encore moins les combats épiques plus prodigieux et incroyables les uns que les autres (aussi précis que rapides et plus vrais que nature !). Pourtant, l’humour ravageur (on peut même souligner dévastateur !) et le comique potache (le ton est très actuel) sont bel et bien au rendez-vous à travers quelques animaux assez représentatifs du pays (panda, tigre, grue, singe, mante religieuse, vipère, léopard des neiges – en voie d’extinction -, mais aussi porc, oie, lapin et canard…. « laquais » !), et détournés pour l’occasion de façon on-ne-peut-plus hilarante. Et dire que cette fois le héros « téméraire » n’est autre qu’un panda débonnaire, aussi maladroit que paresseux, qui va devoir défendre tout un village des griffes d’un fauve despotique et revanchard, avec comme seul devise : faire de sa petite faiblesse limite très handicapante vu son obésité (la gourmandise, pour le pas dire la gloutonnerie) une qualité et pourquoi pas une force ! On est bien loin de « Petit scarabée » dans la série télévisée Kung Fu avec David Carradine ! Comment ne pas éclater de rire en voyant ce panda en soi-disant sauveur « prophétique », à la fois pataud, trouillard, feignant et inexpérimenté, se faire copieusement corriger ou plutôt rosser, pour sa première leçon avec les différents appareils de préparation utilisés par les élèves et futurs combattants ? Comment ne pas s’esclaffer à la vue de cet animal vendeur de nouilles, rêveur, gourmand et véritable fan d’arts martiaux sans jamais en avoir pratiqué un seul, qui tente désespérément, à coup de combines illusoires, de devenir un vrai disciple et surtout le légendaire guerrier dragon que tous attendent de lui ? On ne peut que féliciter le travail fantastique et irréprochable apporté à cette réalisation exotique et colorée qui s’adresse autant aux enfants qu’aux parents (assurément, l’une des clés du succès des précédentes productions de cet acabit !). Le casting des voix est en tout point parfait, autant du côté original que du côté doublage français, et les surprises visuels comme les dialogues croustillants défilent sans la moindre baisse de régime ni le plus petit coup de faiblesse. C’est à croire qu’il sera bien difficile de surpasser tout cela la fois suivante, d’autant que la concurrence est fort rude en ce moment avec l’arrivée prochaine de Wall.E, un autre petit bijou d’animation plein de prouesses et de promesses aussi !

C.LB