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L’enquête/The international (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  05/11/2024  

De Tom Tykwer avec Clive Owen et Naomi Watts (les 05, 09 et 13/11)


Un agent d’Interpol enquête sur l’une des plus puissantes institutions bancaires du monde. Selon lui, cette dernière serait impliquée dans de sombres affaires de trafic d’armes, de corruption et de meurtres….

Ce n’est pas souvent qu’on peut apprécier un bon thriller au cinéma, bien filmé, très haletant, extrêmement soutenu, fort passionnant et qui vous met sous tension ! Ce n’est pas non plus tous les jours qu’on peut admirer la charmante Naomi Watts (21 grammes) et le charismatique Clive Owen ( en pleine action ! Et enfin, ce n’est pas tout le temps qu’on peut voyager dans le monde, d’une ville à l’autre entre Berlin, New York, Lyon, Milan et Istanbul, tout en restant bien confortablement assis dans un fauteuil ! Encore faut-il éviter quelques invraisemblances narratives, des ramifications, déductions et rebondissements trop précipités et assez fréquents, tout en laissant libre cours aux activités (tumul)tueuses des personnages, histoire de prendre certaines libertés et autres raccourcis pour mieux garder le rythme, enjoliver le suspense et dynamiter l’intrigue !
Si l’on apprécie à sa juste valeur cette « enquête » (de son vrai nom, The international !) pour le moins dépaysante, spécialement enlevée et sacrément mouvementée, on y décèle aussi quelques aberrances scénaristiques et détails inutiles qui rendent l’ensemble quelque peu nébuleux, souvent chargé, parfois bancal, voire invraisemblable par moment. Néanmoins, en ce qui concerne la bonne compréhension du film, rien à redire, même si cela se déroule dans le milieu capitaliste, autour d’une grande compagnie bancaire peu scrupuleuse, d’opérations financières douteuses de la mafia, de malversations provenant de blanchiments d’argent, de ventes de missiles à des pays en plein conflit, de conspirations d’envergure et de quelques dommages collatéraux en prime (sujet d’actualité oblige, vu le chaos économique qui règne actuellement !). Et dans pareille situation, on retrouve bien évidemment son lot de victimes soit empoissonnées, soit tout simplement abattues, comme d’attentats à la JFK, ainsi que de poursuites cosmopolites échevelées aux 4 coins de la planète.
Alors, monsieur le réalisateur allemand Tom Tykwer (Cours Lola cours, Le parfum : histoire d’un serial killer), pourquoi rajouter un passé sombre, voire mystérieux, sans raisons apparentes à notre héros principal (joué par Clive Owen qui ballade une salle tête d’insomniaque du début à la fin), un agent d’Interpol intègre et loyal, qui a le sens du devoir comme celui du sacrifice, mais excessivement tourmenté, fatigué, ravagé, à cran ou sur les nerfs (on ne sait pas très bien pourquoi d’ailleurs, sans doute un moyen comme un autre de lui donner un « style » bien particulier qui le démarquerait des autres enquêteurs !) ? Quelle idée aussi de lui laisser totalement le champ (et les mains) libre dans ses nombreuses investigations plutôt musclées alors qu’il semble n’être qu’un simple enquêteur rattaché au siège d’Interpol en France ? C’est à croire qu’il a tous les droits, notamment celui d’aller et venir partout et un peu trop facilement, sans être obligé de montrer patte blanche à chaque fois ! Il suffit de voir la tuerie au musée Guggenheim de Manhattan (criblé de balles autant sur les murs que sur les œuvres d’art d’ailleurs !) ou la poursuite finale dans les rues d’Istanbul revolver à la main, pour se rendre compte des possibilités évidentes de faire un carnage n’importe où, sans être incommodé ni avoir de tracas administratifs !
Bref, ce film, qui se devait de devenir imparable et très prometteur, d’une catégorie policière plus élaborée comme d’une dimension plus réaliste (vue son ampleur logistique !), n’est en définitif qu’un classique du genre, certes bien ficelé avec un casting prestigieux mais trop dans la démonstration explicative à tout prix, au lieu de passer à la vitesse supérieure, celle de faire travailler un peu les neurones de spectateurs dit censés, parfois avides de réflexions intellectuelles intenses, histoire de ne pas sortir de la salle en ayant déjà en partie ou tout oublié !

C.LB



 
 
 
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