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Planète 51 (sur Ciné + Family)

Sortie  le  07/08/2024  

De Jorge Blanco avec avec les voix de Dwayne Johnson, Jessica Biel, Justin Long, Gary Oldman, John Cleese (version française : Vincent Cassel, Dimitri Rataud, Sara Martins, Martial Courcier, Igor et Grichka Bogdanoff)


Tout est normal sur la planète 51. Le ciel est bleu, les habitants sont verts pomme et tout y est rond. Dans les salles de cinéma, « L’attaque de l’humain », un film d’horreur, fait un carton. Aux JT, les journalistes répètent en agitant leurs 8 doigts que l’humain est un monstre extragalactique, une créature même pas verte qui rêve de les envahir. A part ça, tout est normal !
Lorsque Chuck, un astronaute aussi futé qu’une huître, déboule de sa fusée pour planter le drapeau américain comme si toutes les caméras du système solaire étaient braquées sur lui, la planète 51 bascule dans la terreur. Une invasion terrienne, tous aux abris ! L’armée débarque avec ses tanks (ronds), ses hélicos (absolument ronds), ses jeeps (définitivement rondes) pour capturer le « monstre » (nettement moins rond !).
Soupçonnant qu’il n’est pas aussi bienvenu que prévu, Chuck se carapate. Réfugié dans le planétarium du coin, il fait la connaissance de Lem. Un ado tout ce qu’il y a de charmant, avec des antennes jaunes, coiffé en pétard. Et une sacrée dose de curiosité. Malgré toutes les mises en garde qu’il a reçues à propos des humains, Lem vient en aide à Chuck…L’aventure ne fait que commencer !


La chasse aux aliens peut (re)démarrer à nouveau pour le plus grand bonheur des petits comme des grands ! Mais qui est véritablement l’alien ? Est-ce l’humain astronaute, vaniteux à souhait et fraîchement débarqué, ou bien ces petits autochtones verts à l’apparence gentille mais qui pètent de trouille devant lui, le monstre ? D’ailleurs, y a-t-il vraiment un bon et un méchant comme toute histoire de cet acabit qui se respecte ? Tant de questions qui seront élucidées pendant ce drôle de film d’animation qui se moque un peu de la « conquête spatiale » et de ces nombreuses rencontres, les transposant avec esprit et moquerie à l’inverse de celles déjà connus par nous. Et si c’était lui l’envahisseur, cet homme qui arrive sans crier gare avec son gros L.E.M. dans une paisible bourgade peuplée en réalité d’aliens (à nos yeux, forcément !) mais particulièrement tranquilles, assez expressifs et au demeurant très humains, se comportant donc tout à fait normalement, comme vous et moi.
Le concept est certes un peu saugrenu à première vue mais pas bête du tout, permettant ainsi de contrebalancer toutes les certitudes transmisses, toutes les idées reçues ainsi que tous les clichés connus sur les films de science-fiction et dit fantastique. D’ailleurs, les références comme les clins d’oeil ne manquent pas, que ce soit d’abord l’ambiance de départ, autant visuelle (architecturale, décorative et vestimentaire) que sonore (rock époque yéyé) très années 50, tout à fait à la manière de Retour vers le futur, voire 51 (pas le pastis bien sûr !), d’où le titre de cette production (sans aucun doute !) ; puis le film d’intro à la manière de La guerre des mondes, le chien de garde qui s’avère être un vrai petit Alien (comme celui de Ridley Scott) mais apprivoisé avant de s’inviter dans le vaisseau de retour sur Terre (ça ne vous rappelle rien ?), la musique au moment de l’amerrissage du L.E.M. qui est celle de 2001 l’odyssée de l’espace, le robot sonde envoyé en mission par les américains qui se comporte comme un toutou façon Wall.E, sans oublier le vol plané dans les airs avec la lune ronde en fond (E.T.). Bref, un récapitulatif plutôt exhaustif et assez nostalgique de ces années très productives et fort créatives en réalisations de ce (3ème) type, où l’Espace était synonyme d’inconnu et donc, forcément, de danger !
Quoi qu’il en soit, l’atmosphère est plus proche d’un Mars attacks ! (de Tim Burton) dans une version d’animation plutôt rigolote et légèrement cinglée, où chaque plan est prétexte à détourner astucieusement et richement tous les codes du genre avec une forme d’humour décontractée, une certaine ambiance excentrique, et une pointe de réalisme en sup. On doit ce merveilleux et sympathique scénario, plus pacifique qu’autre chose et pas effrayant pour 2 sous, à Joe Stillman, déjà responsable de Beavis & Butt-Head se font l’Amérique et de Shrek 1 & 2 (d’où sûrement le choix de la couleur de ces aliens !). N’empêche que ce premier film de l’hispanique Jorge Blanco est une co-production européenne, entre espagnols, anglais et un peu américains tout de même, ce qui donne un caractère particulier à l’ensemble, un côté déglingué certain, un cachet parodique évident et surtout un gage de réussite assuré, face aux gros « envahisseurs » U.S. de l’animation. Tremblez Pixar, Disney, Bluesky et autres studios, la relève est en marche !

C.LB



 
 
 
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