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Tamara Drewe (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  09/08/2024  

De Stephen Frears avec Gemma Arterton, Dominic Cooper, Tamsin Greig, Bill Camp, Roger Allam, Luke Evans et Jessica Barden


Avec son nez refait, ses jambes interminables, son job dans la presse people, son aspiration à la célébrité et son talent pour briser les coeurs, Tamara Drewe est l’Amazone londonienne du 21ème siècle.
Son retour au village où vécut sa mère est un choc pour la petite communauté qui y prospère en paix. Hommes et femmes, bobos et ruraux, auteur de best-sellers, universitaire frustré, rock star au rancart ou fils du pays, tous sont attirés par Tamara dont la beauté incendiaire et les divagations amoureuses éveillent d’obscures passions et vont provoquer un enchaînement de circonstances absurdes.


Ah, la vie au grand air n’est plus vraiment ce qu’elle était ! Maintenant, on a le droit aux turpitudes, curiosités, comérages, malveillances, trahisons, potins et autres racontards des habitants d’un petit village perdu dans le beau paysage bucolique anglais, grâce notamment au téléphone portable, à l’ordinateur, aux magazines people et au retour de l’enfant prodige. C’est justement ce que vont endurer quelques autochtones mâles en ébullition, entre autres des voisins romanciers un peu coincés ou en mal d’inspiration, aux prises avec la présence oh combien sensuelle d’une ex-enfant du pays devenue une belle « plante » sexy à souhait (voir la photo ci-dessus). Et dire, qu’à travers quelques rapides flash-back d’antan, elle était considérée comme le vilain petit canard du coin !
Cette somptueuse créature n’est autre que Gemma Arterton que l’on a pu déjà admirer dans le dernier James Bond, Quantum of solace, ainsi que dans Good morning England, Le choc des titans et dernièrement Prince of Persia. Et on peut constater que sa participation à une comédie aussi jubilatoire que légère (un sacré changement de registre dans sa jeune carrière !) n’enlève en rien au charme de sa belle frimousse ni de son jeu pétillant comme tout. Il faut préciser qu’elle est bien secondée par des intervenants particulièrement bons et drôles, que ce soit Roger Allam (The queen, Le vent se lève, Tournage dans un jardin anglais), Tamsin Greig (qui a obtenu le prix Laurence Olivier au théâtre), Bill Camp (Public enemies, Manipulations, In and out, Le mystère Von Bulow), Dominc Cooper (Une éducation, Mamma Mia, La duchesse, From hell), Luke Evans (Sex & drugs & rock’n’roll, Le choc des titans, Robin des bois), plus 2 jeunes comédiennes franchement tordantes, les adolescentes Charlotte Christia et Jessica Barden.
Mais que serait cette étude de mœurs aux expressions typiquement britanniques, très champêtre et bien sarcastique, sans la patte talentueuse du maître, le réalisateur Stephen Frears (Les liaisons dangereuses, The van, Prick up your ears, The hit, Chéri), adepte des genres plutôt divers et toujours prompt à dépeindre son prochain sous son allure la plus comique ou alors la plus satirique qui soit. Cette fois, il a adapté une BD à succès de Posy Simmonds, elle-même librement inspirée de Loin de la foule déchaînée de Thomas Hardy qui fut mise en scène au cinéma par John Schlesinger en 1967 .
Si la première impression qu’on peut avoir de ce film pastoral, aussi fantaisiste que tragi/comique, peut sembler d’une certaine frivolité, voire même d’une réelle futilité, il faut néanmoins reconnaître que cette représentation de l’échec du féminisme actuel est plutôt savoureuse et bien dépeinte, tout en apportant une véritable bouffée d’air dans le cinéma dit social made in England, très loin d’un Mike Leigh ou d’un Ken Loach.

C.LB



 
 
 
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