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La guerre des boutons (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  17/07/2024  

De Yann Samuell avec Eric Elmosnino, Alain Chabat, Fred Testot, Mathide Seigner et un tas d’enfants…


1960, un village dans le sud de la France. Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menée par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin, leurs ennemis jurés. Une guerre sans merci qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons. Même, s’il le faut, combattre nu comme un ver, ou pire, accepter l’aide de Lanterne – une fille ! – la nouvelle recrue de la bande, pleine de panache et d’ingéniosité.
Mais il n’est pas facile d’être une armée de petits hommes sans se faire attraper par Papa et Maman ! Quand, après la bataille, on rentre la maison, les vêtements en lambeaux et des boutons en moins, mieux vaut se faire discret….


L’esprit de la version originale, celle tournée par le réalisateur Yves Robert en 1962, est bel et bien sauvegardé, conservé pratiquement à l’intégrale et réadapté quasiment à l’identique, avec toujours le même contenu narratif, la même précision historique et la même justesse de ton qui en firent d’ailleurs à l’époque un succès aussi énorme que mérité (10 millions de spectateurs tout de même !). Seul le casting a changé (et pour cause !), remplacé par des acteurs d’aujourd’hui qui n’ont vraiment rien à envier à ceux d’antan, enfants compris. Si Mathide Seigner en fermière courageuse, Fred Testot en curé de la commune, ainsi que Eric Elmosnino et Alain Chabat en instituteurs de village sont de la partie, ils ne sont en tout cas pas très loin de Jacques Dufilho, ni de Michel Galabru, et encore moins du regretté Jean Richard, tout comme ceux qui interprètent Lebrac et Petit Gibus, leur portrait presque craché avec la forte personnalité et la bouille à croquer qui vont avec !
Rien n’a été oublié, ni l’ambiance paysanne, ni les tenues vestimentaires correspondantes, ni les gentils Longeverne contre les méchants Velrans (sans oublier les profs qui s’y mettent aussi !), ni le bérêt visé sur la tête et surtout pas les boutons, ces fameux boutons de culottes qui représentent l’humiliation suprême lorsque l’un de ces écoliers est fait prisonnier par le clan adverse et que la méthode employée pour le « punir » est de les lui enlever tous, un à un sans exception. La seule chose qui ait complètement disparu (pour une « sombre » histoire de droits conservés par Danielle Delorme, héritière du classique d’Yves Robert !), ce sont les fameuses répliques lancées notamment par P’tit Gibus et devenues cultes depuis, certes plutôt absentes de ce remake mais succédées par d’autres fautes de syntaxe toutes aussi croquignolettes que les premières !
Quelle bonne idée d’avoir réalisé cette nouvelle version très populaire qui donne toujours autant la part belle aux enfants (cible familiale oblige !), et qui redéfinie scrupuleusement ce qu’ils doivent apprendre à leur âge « initiatique » comme l’amitié, le courage, l’entraide, la solidarité ou bien encore le partage ! Et cette production, proche de leur univers, n’a pas non plus oublié de bien honorer les belles notions et les bonnes valeurs morales bien traditionnelles, défendues à différents niveaux et comme il se doit dans tout scénario de genre qui se respecte, tels que l’humanité, l’imagination, l’enchantement, la profondeur d’esprit, les sentiments et les émotions vrais.
Il semble donc que la concurrence/polémique qui existe entre les 2 « La guerre des boutons », sortant dans les salles à une semaine d’intervalle, n’aura pas tout à fait lieu, du moins pas du côté de celle de Yann Samuell (Jeux d’enfants ; L’âge de raison), toute en sincérité et en fidélité vis à vis son auteur, le romancier Louis Pergaud, alors que la traduction qu’en a faite l’autre réalisateur, Christophe Barratier (Les choristes ; Faubourg 34), est plutôt dans la tendance grosse machinerie pleine de liberté, à grands renforts de surplus scénaristiques autour de nouvelles histoires parallèles sous l’Occupation et totalement inexistantes dans l’œuvre originale de son créateur, écrite en 1912. De toute manière, le public décidera et adviendra ce qui doit advenir……

C.LB



 
 
 
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