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Le monde de Charlie (sur Ciné + Emotion)
Sortie
le 17/04/2025
De Stephen Chbosky avec Logan Lerman, Emma Watson, Ezra Miller, Johnny Simmons, Nina Dobrev, Julia Garner et Paul Rudd (les 17 et 20/04)
Au lycée où il vient d’entrer, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant il reste en marge, jusqu’au jour où 2 terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Ils vont l’introduire à la musique, aux fêtes, au sexe… Pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui…
« Souvenirs, souvenirs,…. » ! Ce n’est pas la première fois que nous assistons au cinéma à l’éternelle histoire de l’ado aussi mystérieux que différent des autres, qui a du mal à s’intégrer dans l’enceinte d’un lycée d’autant plus s’il est un peu timide, assez mal à l’aise, voire légèrement coincé et dont tout le monde se moque, avec en plus un secret bien caché, mais néanmoins bon élève avec tout de même un potentiel intellectuel gros comme çà. Et qu’arrive-t’il quand on a ce profil-là mais qu’on est tout de même raillé de la sorte ? Eh bien, soit on se rapproche de ceux qui aussi sont dans le même cas que vous, bref, qui vous ressemble un peu, soit on essaye de se faire rapidement des amis parmi ceux qui sont plus grands et surtout beaucoup plus décontractés, un moyen de ne pas être rejeté définitivement, de se protéger et de s’émanciper avant l’heure. C’est justement ce que va vivre notre jeune héros, interprété par Logan Lerman (3h10 pour Yuma ; Percy Jackson : le voleur de foudre ; Les 3 mousquetaires 3D), qui nous narre ses soi-disantes péripéties d’enfant « sage » en voix off, exactement comme s’il s’adressait à son journal intime, d’autant plus qu’il se confie à lui en écrivant bien évidemment sur tous ses copains d’école. Il y a là bien évidemment une fille aussi pimpante qu’attirante (jouée par Emma Watson – la série des Harry Potter - qui n’arrive pas à trouver d’autres rôles que ceux d’écolières) et un garçon cool, beau-parleur et extraverti (Ezra Miller, vu dans City island et We need to talk about Kevin). Le problème, c’est que sous leurs allures de lycéens plutôt sages, fort gentils, voire même bien-pensants, ils ne leur arrivent rien d’extravagant, ni de dramatique et encore moins de scandaleux, bref, rien de transcendant ou de foncièrement méchant, si ce n’est seulement pour l’un le fait d’avoir plané après avoir mangé un « space-cake » (un gâteau drogué) lors d’une soirée entre jeunes. C’est malheureusement le énième film sur la question de la possible ou non intégration à l’école, une adaptation du roman à succès de Stephen Chbosky réalisée par lui-même (on ne peut pas être mieux servi que par soi-même !) dans une version douce et pas folle ni dingue, sans aspérités singulières quel qu’elles soient, sans situations déplacées d'aucune sorte, sans véritable intrigue à la clé, sans révélations sensationnelles au final, en un mot, sans originalité ou nouveauté particulière sur le sujet. Ca se pose là, bien tracé sur des rails du politiquement correct, consensuel et linéaire au possible, avec plein de bons sentiments, de sensibilité à fleur de peau et de bonnes musiques des années 80 (les Smiths ; David Bowie ; les Dexys Midnight Runners). Voilà, c’est à peu près tout : en résumé, une production pour ceux qui « se sentent immortels à cet âge-là »….
C.LB
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