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Zulu (sur Ciné + Frisson)
Sortie
le 20/07/2025
De Jérôme Salle avec Orlando Bloom, Forest Whitaker, Conrad Kemp, Inge Beckmann, Tinarie Van Wyk-Loots, Regardt Van Den Bergh et Randal Majiet (les 20 et 24/07 + 01/08)
Dans une Afrique du Sud encore hantée par l'apartheid, 2 policiers, un noir, un blanc, pourchassent le meurtrier sauvage d'une jeune adolescente. Des Townships de Capetown aux luxueuses villas du bord de mer, cette enquête va bouleverser la vie des 2 hommes et les contraindre à affronter leurs démons intérieurs.
Ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance de voir un film qui se déroule en Afrique du Sud et interprété presque intégralement par un casting composé de sud-africains ! Alors, raison de plus pour profiter de ce petit dépaysement et apprécier à sa juste valeur ce polar tiré du roman de Caryl Férey et réalisé par un français, Jérôme Salle. Après le remarquable Anthony Zimmer puis les Largo Winch 1 & 2, il ne pouvait que mettre en scène un scénario digne de ce nom et au moins aussi mouvementé, voire plus spectaculaire que ses précédentes productions. Avec un sujet pareil à la fois poignant et violent (âpre, malsain et sanglant serait sans aucun doute plus approprié), un casting prestigieux et haut en couleurs (c’est le cas de le dire !), des décors aussi variés que somptueux (à Cape Town comme dans le désert de Namibie), sans oublier un montage "cut" pour ne pas dire sans aucun temps mort (quel rythme enlevé !) et une BO omniprésente, limite envahissante (celle du compositeur Alexandre Desplat), on ne pouvait qu’avoir un résultat à la hauteur de notre attente. Mais qu’elle n’est pas notre surprise et surtout notre étonnement de voir les 2 acteurs principaux dans une forme olympique, pardon, catastrophique : l’émouvant Forest Whitaker très amaigri, le teint blafard (un comble pour un afro-américain !) dans le rôle d’un capitaine distant et insomniaque, ainsi que le beau Orlando Bloom, les traits creusés et la mine épouvantable (où est donc passé la tête de jeune premier de la trilogie des Pirates des Caraïbes ou de celle des Seigneur des anneaux - suivie de celle du Hobbit ? -) dans celui d’un détective certes brillant mais alcoolique au dernier « degré », devenu quasiment une épave. Avec leur gueule ravagée et leur regard noir, le premier patrouillant dans les ghettos et le second dans les quartiers blancs, ils ont l’air tous les 2 aussi contrariés, énervés et shootés l’un que l’autre, au point de se demander s’ils n’ont pas quelque peu abusé des bonnes choses « stupéfiantes » pendant le tournage, d’autant qu’il est question ici de trafic de drogues et que le script tourne autour de deals pas très clairs et notamment d’une molécule qui rend les gens agressifs si ce n’est complètement dingues au plus haut point. Néanmoins, passé ce constat plutôt « alarmant », on ne s’ennuie pas une seconde à la vue de cette histoire assez réaliste et sans foi ni loi, où il est question d’une espèce de vengeance lourde de conséquences et sans concession d’aucune sorte sur fond de pardons et de réconciliations pacifiques pas toujours faciles à accepter ni même à appliquer, où les rafales pleuvent et les machettes tombent, déchiquetant ou coupant au passage bon nombre d’individus louches qui tombent comme des mouches. Même si l’ensemble n’est pas encore complètement maîtrisé, du moins pas aussi inspiré qu’un thriller à la sauce américaine, il y a tout de même de quoi être satisfait du résultat technique avec à la clé de l’action bien tendue, de l’intrigue bien relevé, des fusillades fort nourries, des coups montés qui donnent du fil à retordre à la police (on leur donne un os à ronger), de l’informatique dernier cri (faut bien vivre avec son temps, n’est-ce pas !), des découvertes sordides, des visages patibulaires et le torse musclé d’Orlando Bloom en prime. Que demander de plus, on se le demande ?... C.LB
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