en 
 
 
cinema

 
 

Un été à Osage County (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  25/11/2024  

De John Wells avec Julia Roberts, Meryl Streep, Ewan McGregor Chris Cooper, Abigail Breslin, Benedict Cumberbatch, Juliette Lewis et Sam Shepard


En famille, on se soutient. En famille, on se déchire... Suite à la disparition de leur père, les 3 filles Weston se retrouvent, après plusieurs années de séparation, dans leur maison familiale. C’est là qu’elles sont à nouveau réunies avec la mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées. A cette occasion, des secrets et des rancœurs trop longtemps gardés vont brusquement refaire surface…

Quel casting mes ami(e)s ? Un parterre de stars toutes dignes de figurer sans exception aucune au panthéon du 7ème Art ! Des actrices et acteurs de tout âge et de tout style aussi prestigieux les uns que les autres qui se sont réunis pour jouer - sans cachetonner, juste se jauger entre eux et peut-être même se confronter amicalement les uns vis-à-vis des autres - dans cette réunion de famille délicate virant au « jeu de massacre » des plus difficiles, houleux et jubilatoires, voire des plus jouissifs qui soit !
Pensez donc, une Meryl Streep au sommet de son art en mère déplumée et vieille folle patentée – qu’elle joue d’ailleurs très bien ! – qui n’a pas sa langue dans la poche, critiquant furieusement (pour cause d’abus d’antalgiques massifs) et jurant à tout va (la scène du déjeuner après les obsèques est d’anthologie, aussi drôle que grandiose) mais néanmoins sachant rester digne ; un Sam Shepard bedonnant dans un rôle « expéditif » de son mari mais toujours égal à lui-même ; une Julia Roberts au naturel, à la fois dure, intolérante et très en colère qui tente de tenir tête pour ne pas dire la dragée haute à Meryl Streep, sa mère ; un Ewan McGregor tout en retenue et aussi discret que possible ; une Juliette Lewis formidable – que l’on voit que malheureusement trop rarement sur les écrans ! – en sœur un peu trop égocentrique et légèrement bébête sur les bords ; un Chris Cooper aussi bienveillant que compatissant ; ainsi que 2 « révélations » prometteuses (Margo Martindale, vue notamment dans Million dollar baby, La dernière marche, The hours et Sublimes créatures, en tante au lourd passé, et Julianne Nicholson que l’on a pu voir dans Dr.Kinsey, Little New York, D’un rêve à l’autre et Les ex de mon ex, en autre sœur encore « célibataire »), sans oublier 2 découvertes bourrées de talent (Abigail Breslin, aperçue dans Signes, Little Miss Sunshine, L’île de Nim et La stratégie Ender, en jeune fille en pleine crise d’adolescence, et Benedict Cumberbatch, présent dans 2 sœurs pour un roi, Reviens-moi et Cheval de guerre, en fils « prodigue » à fleur de peau) ! Bref, une belle « entente cordiale » très en forme !
C’est qu’« il est temps de dire la vérité », comme le proclame si bien Meryl Streep, et de régler quelques comptes en vidant son sac lors notamment de ce repas de famille après enterrement ! On se croirait dans un asile où chacun(e) est à cran, entre confrontations frontales et révélations croustillantes, remarques méprisantes et ressentiments désobligeants, sur fond d’engueulades et de vacheries envoyées en pleine face. En résumé, on les regarde faire et on compte les points ! Comme quoi, les liens comme les secrets familiaux ne tiennent souvent à pas grand-chose ! Sous la houlette du producteur George Clooney, le réalisateur John Wells (dont c’est ici le 2ème long métrage après The company men qui réunissait déjà pas mal de vedettes au générique) a su orchestrer de mains de maître, à la fois cette adaptation d’une pièce de théâtre à succès de Tracy Letts qui a remporté plusieurs Tony Awards en 2008, et tout ce « beau » monde sans privilégier plus l’un que les autres, le tout dans un cynisme ambiant qui se rapproche de son point de paroxysme ultime, effleurant parfois d’ailleurs l’atmosphère du chef-d’œuvre dans toute sa splendeur. Non, vraiment, pas de quoi se méfier d’un tel rassemblement de « célébrités » qui nous en donnent véritablement pour notre temps (2 bonnes heures) sans le moindre temps mort ni la plus petite modération...

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique