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Minuscule : la vallée des fourmis perdues (sur Ciné + Family)

Sortie  le  19/10/2024  

De Thomas Szabo et Hélène Giraud avec des voix inconnues, pardon, des bruits bizarres


Dans une paisible forêt, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre 2 bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres ! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...

C’est indéniable, indiscutable, irréfutable et même incontestable, Minuscule est vraiment une prouesse technique dans le domaine du film d’animation, surtout grâce aux images de synthèse incrustées dans celles, elles, bien réelles ! En effet, intégrer par ordinateur des animaux fictifs en mouvement - entre autres ici des insectes de toute petite taille comme des coccinelles et des fourmis, ainsi qu’un lézard vert, un brochet et une araignée - le tout dans des situations et des décors quant à eux on ne peut plus naturels, c’est une belle réussite autant dans le procédé employé d’un réalisme flagrant et d’une fluidité probante, que dans son résultat 100% français (donc, pas Disney), dû aux 2 réalisateurs Thomas Szabo et Hélène Giraud qui nous avaient déjà bien surpris en 2006 avec leur minisérie du même nom formée de plusieurs épisodes très courts et diffusée sur France Télévision.
L’autre incroyable caractéristique de cette fable écolo/poético/aventureuse, c’est que sa bande son est totalement muette, sans un seul dialogue prononcé, juste composée de sonorités « animalières » et autres bruitages ambiants provenant autant de la nature environnante qu’issus parfois de la rue (sons de trafic, de voiture, de moto,...) et apportant un effet comique non négligeable, le tout avec une musique classique légère, à la fois douce, rafraîchissante et virevoltante. Les clins d’œil cinématographiques ne manquent pas non plus, que ce soit celui à La rivière sans retour d’Otto Preminger (avec Marilyn Monroe et Robert Mitchum) – la fameuse poursuite sur l’eau – ou que ce soit celui à Psychose d’Alfred Hitchcock avec les mêmes célèbres plans et cadrages que le maître – l’intrusion dans la « maison » de l’araignée -. Pour couronner l’ensemble, n’oublions pas un véritable scénario qui finit en apothéose avec une attaque impressionnant entre des fourmis noires et des fourmis rouges sur fond de termitière assaillie à l’allure de château-fort !
Passé l’effet de surprise avec tous ces « exploits » autant visuels que narratifs, il faut tout de même remarquer que la méthode, aussi originale et attrayante soit-elle, tourne rapidement en rond. Ce n’est certes pas franchement la faute du scénario – une histoire d’amitié « improbable » et de revanche guerrière à la manière d’un western – assez mignon et bon enfant bien que prévisible, mais plutôt celle de la mise en scène qui manque de rythme, de force et parfois même d’étonnement (trop de situations contemplatives au détriment de celles burlesques), surtout après les 15 premières minutes du film. Le format en « modèle » réduit, de seulement quelques minutes et intitulé Minuscule : la vie privée des insectes, avait plus d’impact, d’humour et de punch. Le principe n’est sûrement pas à remettre en cause, loin de là, vu le nombre d’intervenants aussi variés et drôles les uns que les autres, il faudrait juste resserrer quelques séquences pour les rendre plus cadencées et par la même plus attractives qu’une espèce de documentaire déguisé.....

C.LB



 
 
 
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