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Les gazelles (sur Ciné + Emotion)
Sortie
le 02/04/2025
De Mona Achache avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet, Joséphine de Meaux, Naidra Ayadi, Olivia Côte et Franck Gastambide (les 02, 18, 19 et 23/04)
Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l'achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté. Mais elle va surtout se manger le fond de la piscine…Et découvrir un monde sans pitié : à son âge, le célibat est vite perçu comme une tare suspecte. Eclairée par des amitiés nouvelles, Marie va apprendre à envisager son célibat comme une chance d'où elle pourrait sortir plus forte, et enfin prête à être heureuse.
La comédie de nanas, écrite par une nama, réalisée par une nana avec un casting essentiellement composé de nanas ! On pourrait dire à juste titre qu’il y a beaucoup trop de femmes dans cette production certes particulièrement humaine mais réellement franchouillarde pour qu’elle soit complètement honnête aux yeux des mecs, les accusant plus à tort qu’à raison d’être responsables de leur état d’âme d’éternelle frustrée, de perpétuelle stressée, voire de continuelle angoissée et donc pas souvent, pour ne pas dire pas du tout épanouie. Ce serait aller un peu vite en besogne si l’on ne découvrait pas une bande de 5 trentenaires actuelles – et donc modernes - (re)présentée comme des filles à problèmes, aussi délirantes qu’irresponsables, aussi excessives qu’énervantes et aussi odieuses qu’exaspérantes. Bref, bonjour le tableau qui n’est pas plus rassurant d’ailleurs du côté de certains hommes, c’est sûr ! Néanmoins, le parti-pris ici est d’en rire effrontément, de dépeindre ou plutôt de tailler des croupières à cette gente féminine solitaire et paumée, partagée entre le plan cul et l’amour fou, d’une façon éhontée - à grands coups de références déjà-(re)vu et corrigées -, si ce n’est d’une manière appuyée, pour finir dans une succession de clichés traditionnels (les virées entre copines, les plans dragues, les yeux de merlan frit, les attentes du coup de fil, les dialogues conseils,...) et cela autour des tourments sentimentaux et des errances plutôt nocturnes – des virées qui finissent souvent en nuits de beuveries - de quelques oies esseulées en goguette à la limite parfois d’être décérébrées. On voudrait nous vendre l’idée du couple qui fonctionne lui qu’on ne s’y serait pas pris autrement ! On aurait pourtant aimé en rigoler vraiment, du moins s’esclaffer franchement – d’autant qu’il y avait matière (souvenez-vous de Mes meilleures amies et la saga Bridget Jones autour de l’amitié féminine, sans oublier celle du Cœur des hommes dans une version cette fois masculine ?) - si le rythme avait été un peu plus soutenu, la mise en scène plus présente et donc moins plan-plan (celle de Mona Achache, responsable du Hérisson en 2009 avec déjà Anne Brochet et Josiane Balasko à l’affiche), ainsi que les situations moins attendues, les dialogues moins convenues – « au lieu de se contenter de ce qui passe à leur portée ! » - et les actrices moins stéréotypées et donc plus réalistes, plus « nature » – seule Anne Brochet semble s’amuser comme une petite folle, décalée comme branchée sur une autre planète beaucoup plus amusante que la nôtre d’ailleurs ! -. On sent ce besoin pressant de souligner le trait assez grossièrement sans y avoir placé ici et là quelques bonnes réparties propres à l’univers des femmes entre elles. Au lieu de cela, aucune profondeur ni trait d’esprit, que des saynètes poussives et des flash-back redondants, comme si nous n’avions pas compris le (ou les) message(s) délivré(s) au passage. Et comme le dit si bien l’une des protagonistes dans le film, « c’est fou ce que les filles ne prennent pas de risques ! »
C.LB
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